«No Tears for the Dead» de Lee Jeong-Beom à Fantasia – Bible urbaine

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«No Tears for the Dead» de Lee Jeong-Beom à Fantasia

«No Tears for the Dead» de Lee Jeong-Beom à Fantasia

Un étrange mélodrame et de l'action carburant à l'hémoglobine

Publié le 24 juillet 2014 par Jim Chartrand

Crédit photo : CJ Entertainment

Le réalisateur de l'efficace The Man from Nowhere, Lee Jeong-Beom, récidive avec un film d'action qui en offre pour son argent avec le très réussi No Tears for the Dead, qui n'est toutefois pas sans failles.

En effet, le cinéaste n’a apparemment pas appris de ses erreurs et a préféré améliorer ce qu’il faisait déjà très bien (ce qu’on ne lui reprochera pas au contraire!), tout en reproduisant ce qui n’allait pas pour le mieux. Ainsi, sa tendance pour le mélodrame continue d’envelopper le long-métrage inutilement et son développement prend beaucoup trop de temps à se situer.

C’est l’histoire d’un excellent tueur à gages blasé qui tue accidentellement une jeune fille lors de ce qui devait être sa dernière mission. Pour le punir, on lui demande de tuer la mère de la victime, laquelle est impliquée dans une histoire beaucoup plus grosse qu’elle ne le voudrait. Pris de remords, il décide de prendre les choses en main, mais certainement pas de la façon dont tous s’y attendaient.

En touchant au deuil, le film essaie vainement de nous prendre par les émotions. Oui, l’image de la jeune fille tuée d’une balle est particulièrement choquante, surtout en ouverture du film, mais pas assez pour que l’on y revienne constamment en termes de motivation. L’ampleur narrative n’est donc pas aussi maîtrisée que les Raid de Gareth Evans, qui ont certainement trouvé le moyen d’en transcender le genre.

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Néanmoins, il ne faut pas se laisser prendre. Si le rythme prend son temps, l’attente finit par être gagnante puisque les scènes d’action se multiplient graduellement tout en s’intensifiant. Avec une dose d’humour aux limites de l’absurde, qui réussit à tous les coups (souvent dû au conflit langagier, car de nombreux personnages s’essaient dans la langue de Shakespeare), on se dirige inévitablement vers un espèce de Die Hard à la coréenne alors que tout se règle lors du dernier acte dans un immense gratte-ciel.

Il faut donc saluer les qualités techniques du long-métrage. Aidé du directeur photo Lee Mo-Gae, fidèle complice de Kim Jee-Yoon, qui avait notamment participé au merveilleux I Saw the Devil, on se retrouve devant un visuel léché qui vient magnifier la mise en scène particulièrement soignée et précise. Jouant sur les espaces clos, Jeong-Beom fait preuve d’inventivité pour dynamiser les scènes d’action, tout en se permettant un maximum de violence et de sang qui gicle. D’ailleurs, les deux derniers actes sont particulièrement satisfaisants, comme en ont fait foi les réactions de la salle comble dont le film a bénéficié mardi soir.

Voilà donc un film qui n’a rien à envier aux plus grosses productions américaines. Avec quelques minutes en moins, il aurait certainement été plus resserré et d’une efficacité encore plus redoutable, mais au niveau de l’action, on peut difficilement demander mieux.

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