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«60 minutes avec François Boulianne» au Monument-National

Classique et déjà-vu

Publié le 30 juillet 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Louis Longpré

Dès le tout début de son spectacle, François Boulianne s’inquiète que le public ne l’aime pas, tout ayant déjà été vu et déjà été dit. Oui et non, puisque plusieurs humoristes de la relève arrivent à se démarquer avec une proposition très personnelle. Malheureusement, dans le cas de François Boulianne, malgré une bonne performance et plusieurs bons numéros, on sent beaucoup trop les influences des autres, notamment celle de Guillaume Wagner.

Humoriste autodidacte, il n’est pas passé par l’École nationale de l’humour de Montréal et a plutôt pris son expérience directement sur les planches, en animant et en participant à plusieurs spectacles et galas depuis les dernières années. Cette année, il présente pour la première fois un 60 minutes dans lequel il aborde toutes sortes de sujets propres aux hommes de sa génération: les relations de couple, la famille, les enfants et… le sexe!

Alternant entre les observations, les anecdotes et les réflexions, parfois de façon plus crûe ou directe, parfois de façon plus prévisible, c’est généralement quand il est le plus baveux qu’il est le plus drôle. «Saviez-vous ça qu’ils vendent des tests de grossesse au Dollorama?! Qui qui va acheter un test de grossesse au Dollorama? Moi, je te le dis, si t’es pogné pour acheter un test de grossesse au Dollorama, t’as clairement pas assez d’argent pour élever un kid tout de suite.»

Sauf qu’à plusieurs reprises, on voit venir le punch, ou on a l’impression d’entendre une blague pour la millième fois. «Moi je suis un peu lâche. Ça fait que dans mes journées, je n’ai pas beaucoup de productiv… ah, je finirai ce mot-là plus tard!» Facile. Ou encore : «Mes biscuits préférés c’est vraiment les petits écoliers. J’aime vraiment ça manger des petits écoliers. Ah! C’est une phrase weird à dire, hein?» On l’avait un peu vu venir.

Malgré les clichés, François Boulianne présente tout de même plusieurs bon gags, qui, sans révolutionner le genre complètement, sont toujours aussi efficaces. Si le spectacle commence avec des numéros un peu trop longs, il se termine avec un rythme beaucoup plus soutenu et des réactions plus spontanées de l’humoriste, comme s’il commençait à se réchauffer. Comme il aborde tous les sujets et de toutes les façons, tout le monde risque d’y trouver à peu près son compte et passer un bon moment, mais sans plus.