«À cause des garçons» de Samuel Larochelle – Bible urbaine

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«À cause des garçons» de Samuel Larochelle

«À cause des garçons» de Samuel Larochelle

Un charmant premier roman

Publié le 11 octobre 2013 par Camille Masbourian

Crédit photo : Druide

Émile, 19 ans, quitte sa Gaspésie natale, sa mamma, son amie Lilie et tout ce qu’il connait de la vie pour venir s’installer à Montréal et – possiblement – y trouver le grand amour. Malgré les incertitudes, la peur et l’ennui, il se lance presque aveuglément dans cette nouvelle vie qui l’attend: la vie d’adulte, la vie dans cette grande ville inconnue, et surtout la vie amoureuse à l’ère des réseaux sociaux et des sites de rencontres.

Cette histoire pourrait être celle de bien des jeunes des régions arrivés à Montréal pour les études ou le travail, prêts à commencer une nouvelle vie qui leur sera complètement inconnue. Cette histoire pourrait être celle de Samuel Larochelle, jeune auteur et journaliste originaire de l’Abitibi, arrivé à Montréal il y a un peu moins de dix ans. Dans ce cas-ci, il s’agit plutôt de la vie de son alter ego, Émile, couchée sur papier dans un premier roman intitulé À cause des garçons.

L’auteur ne s’en cache pas: l’histoire de son roman est inspirée en partie de la sienne, mais elle ne l’est pas entièrement. En fait, à la base, c’est l’histoire d’un peu tout le monde, de tous ces jeunes à l’aube de la vingtaine, qui ont quitté leur région ou qui ont grandi à Montréal, qui étudient encore ou qui sont déjà sur le marché du travail, et qui ont des vies plus ou moins mouvementées. C’est l’histoire de tous ces jeunes à l’aube de la vingtaine qui cherchent à savoir qui ils sont réellement entre le travail, la famille, les rencontres amoureuses, les cafés entre amis, les soupers improvisés et le nightlife montréalais.

On lit À cause des garçons comme on lit un roman communément qualifié de chick lit. C’est à la fois drôle et émouvant, léger et profond, divertissant et très actuel. Émile évolue dans un environnement qu’on connaît bien, fréquentant le cinéma Beaubien, les bars de la rue Sainte-Catherine et les différentes stations de métro l’amenant tantôt à la Bourse de Montréal où il travaille comme guide, tantôt chez un nouvel amant. Les nombreuses références culturelles font qu’on s’identifie rapidement au personnage. Mais ces références sont très actuelles. Peut-être même un peu trop. Auront-elles le même impact dans plusieurs années? Peut-être, peut-être pas. C’est un détail de toute façon, un petit plus qui fait qu’on se reconnaît dans un personnage déjà attachant.

La différence que présente le roman avec les autres livres de chick lit qui se multiplient à la vitesse grand V depuis plusieurs années: le personnage central est un homme. Et c’est rafraîchissant. Oui, l’histoire pourrait s’adapter à une fille sans trop de problème. Mais la façon masculine de voir les choses et de réagir aux diverses situations de la vie font changement du cadre auquel nous sommes rendus plus qu’habitués. Et en plus cet enfant, à peine devenu un homme, doit apprendre à vivre sa vie tout en faisant le deuil de son père, décédé quatre ans plus tôt, et qui lui a transmis sa passion pour la photographie.

Samuel Larochelle a travaillé fort sur son premier roman, et ça paraît. Le résultat est sans doute à la hauteur de ces nombreuses heures de rédaction, de relecture et de correction. Il y aura une suite qu’on attend avec impatience, parce que maintenant qu’on est entré dans l’univers d’Émile, on ne veut pas en sortir de sitôt.

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