«Ernest et Célestine» de Stéphane Aubier, Benjamin Renner et Vincent Patar: amitié pastel – Bible urbaine

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«Ernest et Célestine» de Stéphane Aubier, Benjamin Renner et Vincent Patar: amitié pastel

«Ernest et Célestine» de Stéphane Aubier, Benjamin Renner et Vincent Patar: amitié pastel

Publié le 6 mars 2013 par Jim Chartrand

Parfait pour la relâche afin d’émerveiller les yeux et les oreilles des plus petits et des plus grands, en plus d’avoir la capacité de réchauffer le cœur de la façon la plus fructueuse qu’il soit, Ernest et Célestine de Stéphane Aubier, Benjamin Renner et Vincent Patar est de loin le choix le plus judicieux parmi les films d’animation sortis récemment.

Avec la naïveté de la jeunesse mais aussi les barrières du monde adulte qu’on s’efforce toutefois de briser une à une, voilà un film d’animation magnifique d’une pureté sans pareil. Basé sur une célèbre série d’albums pour enfants conçue par la Belge Gabrielle Vincent, on nous plonge dans un univers créatif qui illumine par son génie d’exécution. Si l’histoire est somme toute plutôt simple en apparence et que l’originalité ne frappe pas toujours nécessairement à la porte, le long-métrage se rattrape partout ailleurs, notamment par la profondeur et la richesse de ses thèmes qu’il dévoile peu à peu.

On nous raconte l’histoire de l’ours Ernest et de la souris Célestine, qui vivent respectivement dans leur monde, soit en haut et en bas, et qui se sont toujours fait dire que leur peuple ne cohabitait pas, en aucun cas, en harmonie avec l’autre. Après tout, les ours ont peur des souris et on raconte aux souris que les ours mangent les souris. Toutefois, dans une succession de circonstances, le chemin de l’un et l’autre les forceront à se croiser et à se recroiser puis à inévitablement s’unir contre une société qui ne semble pas avoir de place pour eux.

Des animaux qui parlent, ce n’est certes pas nouveau. Même chose pour la transposition de notre société à celle des animaux. Pourtant, en reprenant les thèmes du racisme, de l’exclusion, des différences et bien sûr de l’amitié, on borde le tout de toutes sortes de trouvailles qui laissent le spectateur béat d’admiration, que ce soit le rapport des ours à la nourriture, ou celui des souris à leurs dents, entre autres, tout comme les nombreux revirements ingénieux au niveau de l’intrigue.

Bien sûr, le tout est également très drôle et que ce soit avec des gags physiques ou d’autres plus inventifs, la large palette d’expressions et de couleurs ravissent constamment le regard et l’esprit. Mieux, la délicate trame sonore composée par Vincent Courtois ponctue le tout avec une efficacité remarquable, en plus de compter sur deux chansons signées Thomas Fersen, de quoi accompagner merveilleusement la talentueuse brochette de comédiens dont est constituée la distribution vocale parmi lesquels on compte le vétéran Lambert Wilson et la nuancée nouvelle venue Pauline Brunner.

Un univers mi-fantaisiste et mi-réaliste n’est toutefois pas nouveau pour les réalisateurs Stéphane Aubier et Vincent Patar, appelés à la rescousse de Benjamin Renner qui n’en est encore qu’à ses débuts. Par contre, après leur fort hyperactif Panique au village, qui a d’ailleurs droit à son clin d’œil durant le film, disons qu’Ernest et Célestine était certainement un détour inespéré qui s’est avéré payant, puisque le long-métrage a inévitablement gagné tout récemment le César du meilleur film d’animation.

Ernest et Célestine est donc une recommandation immanquable pour tous. Avec sa fraîcheur, sa sincérité et sa douce spontanéité, on est autant charmé qu’ému, en plus d’y rire un bon coup. Un film d’animation, en somme, qui mérite tous les éloges qu’on lui accorde puisqu’il pourrait difficilement être plus enchanteur. Un pied-de-nez à toutes ces supra-productions d’animation tridimensionnelle qui attaque les écrans pratiquement chaque mois. À voir absolument, votre cœur vous remerciera.

Appréciation: ****

Crédit photo: Métropole films

Écrit par: Jim Chartrand

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