«I Origins» de Mike Cahill, avec Michael Pitt – Bible urbaine

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«I Origins» de Mike Cahill, avec Michael Pitt

«I Origins» de Mike Cahill, avec Michael Pitt

La science contre la fiction

Publié le 21 juillet 2014 par Alyssia Duval

Crédit photo : Tous droits réservés

On dit que les yeux sont le miroir de l’âme. Mais l’âme existe-t-elle vraiment? Fasciné depuis l’enfance par les mystères de l’œil humain, le jeune docteur Ian Gray (Michael Pitt) s’obsède à démentir cette idée selon laquelle nos beaux yeux seraient le résultat du dessein d’une entité toute-puissante. Lorsqu’il tombe amoureux de l’énigmatique Sofi (Astrid Bergès-Frisbey) et de sa prunelle bien singulière, Ian est confronté aux idéaux spirituels de sa nouvelle dulcinée dans le jeu de contradictions que devient leur idylle.

C’est aussi là que réside le propos d’I Origins: dans l’éternelle lutte pour la Vérité qu’entretiennent les hommes de science et ceux de foi. Après l’immense succès d’Another Earth lors de l’édition 2011 de Fantasia – et une multitude d’autres festivals à travers le monde –, Mike Cahill et son incontournable collaboratrice Brit Marling (qui incarne Karen, l’assistante d’Ian Gray) assument pleinement leur penchant pour le drame métaphysique. Ainsi, pour une seconde fois, il semble que la science-fiction soit un prétexte pour parler d’amour et de tragédie humaine plutôt qu’un genre à exploiter pour lui-même. À un ensemble d’acteurs talentueux s’ajoute une surprenante touche d’humour chez Steven Yeun (de la série The Walking Dead), ainsi que la ravissante Archie Panjabi (The Good Wife), citant le Dalaï-Lama lors d’une importante séquence tournée en Inde.

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Dr. Gray est un homme de science, il ne s’abstient pas de le mentionner à maintes reprises, et pourtant son chemin est pavé d’un nombre suspect de coïncidences fortuites. Serait-ce là une faiblesse du scénario ou sa raison d’être? La réponse est subjective, certes, mais l’abondance de symbolisme évident et de dialogues sibyllins pointe en direction de la première option. Néanmoins, Cahill propose d’intéressantes pistes de réflexion à travers les convictions de ses personnages qui, même si elles sont diamétralement opposées, sont en perpétuelle collision.

L’exactitude des théories scientifiques exposées dans I Origins étant discutable, son véritable intérêt demeure au sein de l’approche philosophique profondément émotionnelle du cinéaste, qui s’avère toujours plus sensible que cérébral malgré ses prémisses à tendance savante. Avec sa facture visuelle louable et sans fioritures, I Origins promet sans doute un avenir fructueux au duo Cahill-Marling, mais souffre définitivement de sa prévisibilité et d’un certain manque de subtilité dans son discours.

En salles le 1er août 2014.

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