«In a World...» de Lake Bell – Bible urbaine

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«In a World…» de Lake Bell

«In a World…» de Lake Bell

Trouver sa voix

Publié le 16 août 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : Sony Pictures

Avec bonheur et surtout beaucoup d'humour et de rires, Lake Bell vient prouver avec son charmant et sympathique In a World... que l'originalité n'est pas morte à Hollywood, et ce, en concevant un long-métrage bien ancré dans le microcosme qui n'est décidément pas piqué des vers.

Habituée des seconds rôles et de la télévision, Lake Bell se lance ici dans sa première création, à savoir un film qu’elle dirige comme un chef d’orchestre en assurant la réalisation, l’écriture et la production ainsi que le rôle principal. Pour s’aider, elle a fait appel à ses amis et collègues de la veille parmi lesquels on compte notamment Ken Marino, Rob Corddry et Nick Offerman, avec qui elle partage la vedette dans la miraculeuse sitcom Childrens Hospital, qui est passée de websérie à télésérie.

Le récit se base sur un canevas classique qui puise son inspiration dans l’histoire d’une fille de vedette qui essaie de se tailler une place dans le milieu hollywoodien tout en se questionnant sans cesse sur son rôle dans la vie. Lorsque le protégé de son père verra son avenir menacé par le succès ascendant de sa fille qui deviendra rapidement sa rivale tout autant que son intérêt amoureux, les choses bougeront rapidement pour devenir, au final, une grosse compétition à l’importance de plus en plus notable.

Dans ce tintamarre de revirements où baignent de nombreux personnages colorés, In a World… se démarque par ses trames narratives, ces fameuses voix qui habitent constamment nos journées, que ce soit celles que l’on entend dans les publicités, les bandes-annonces ou à la radio. C’est un milieu qui, étrangement, n’avait pratiquement jamais été visé par Hollywood. C’est donc ce détail singulier qui vient apporter un vent de fraîcheur à cette comédie qui traite à la fois de romance, d’amitié, de famille et qui ramène à l’avant-plan les réflexions sur le succès, la popularité, l’offre et la demande.

Si l’interprétation est des plus convaincantes en partie grâce à l’étincelante distribution où se mêlent plusieurs personnalités connues telles qu’Eva Longoria, qui avait déjà été approché par la bande pour un hilarant caméo dans Childrens Hospital, on doit remercier l’importance des détails et le sens du comique de Lake Bell, qui se fait sentir partout, autant dans sa performance brillante que dans le génie de ses dialogues. Les nombreux clins d’œil au milieu se savourent également comme un bonus non négligeable pour tous les spectateurs impliqués.

Là où ça fait plus mal, cependant, c’est lorsqu’on prend un léger recul face à l’ensemble. On plonge carrément dans le film indépendant et cela se ressent par le manque évident de moyens dont le film n’a pas bénéficié, ce qui donne au long-métrage un look fauché et «téléfilmesque» qui agace à plus d’un moment. Privé d’une maîtrise technique, le film repose ainsi entièrement sur son contenu, s’avérant être tout sauf artifices, une grande différence face à ce que tous les blockbusters ont l’habitude de nous offrir.

Il ne faut toutefois pas se méprendre: ce lauréat du Prix du meilleur scénario au Festival du film de Sundance est décidément un grand gagnant. Avec sa fraîcheur et son immanquable originalité, voilà un long-métrage destiné à tous les amoureux du cinéma. Avec ses situations rocambolesques, son humour intelligent et ses dialogues enflammés, il est impossible de ne pas succomber à la folie de ses personnages tous interprétés par des acteurs qui s’amusent entièrement. In a World… est une célébration de la créativité dans ce qu’elle a de plus beau. On ne peut attendre qu’avec impatience la prochaine étape dans la carrière de Lake Bell.

«In a World…» de Lake Bell prend l’affiche en salles au Québec ce vendredi.

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