«Kat & Jay, Part One» dans le cadre de Zoofest – Bible urbaine

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«Kat & Jay, Part One» dans le cadre de Zoofest

«Kat & Jay, Part One» dans le cadre de Zoofest

Essentielle complicité entre Katherine Levac et Jérémy Du Temple-Quirion

Publié le 21 juillet 2014 par Jim Chartrand

Crédit photo : Marianne Plaisance et Louis Longpré

Ils sont jeunes, ils sont beaux et ils sont drôles. Mieux, ils font partie de l'élite de la relève humoristique et, comble de tout, Katherine Levac et Jérémy Du Temple-Quirion sont meilleurs amis dans la vie. C'est donc sous les divines paroles de la chanson «Je serai (ta meilleure amie)» de Lorie qu'ils ont mis à profit leur talent et leur complicité lors d'un double tête d'affiche qui a su combler les spectateurs.

Alors que Karl Hardy et Vanessa Duchel profitent de leur chute pour essayer de se ressourcer, Kat & Jay profitent de leur ascension pour atteindre le plus haut du sommet. Tout droit sortis de l’École nationale de l’humour (ils font partie de l’excellente cohorte de l’an dernier), ces derniers multiplient les projets et, du point de vue du spectateur, ils sont si attachants qu’on veut absolument les voir davantage.

Le principe du spectacle présenté au Monument-National est assez simple: une introduction qui permet de constater leur complicité palpable et, par la suite, un trente minutes à tour de rôle présentées sous forme de stand-up traditionnel leur permettant d’offrir plus de latitude, ainsi qu’un véritable tremplin pour mettre en pratique leur savoir-faire et les permettre de se rapprocher d’un one-man-show.

L’exercice les a donc lancés sur la voie de leurs expériences propres où il a été question de plusieurs sujets évoquant de nombreux moments et aspects phares de leur jeune existence. Ainsi, on ne peut cacher que tous deux multiplient les références culturelles qui rejoignent un peu plus les moins de 35 ans, comme les nouilles Ramen en sachet qu’on mangeait au primaire et au secondaire mais que personne n’achetait véritablement, par exemple. Toutefois, certains gags sont plus universels, surtout lorsque Jay se met à énumérer les moments clichés d’un déménagement avec sa personnification gagnante de la mère et du père typique, ou lorsque Kat parle de galanterie masculine, cette rareté qui peut donner envie de tout pardonner.

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Par contre, en tant qu’artistes émergents, les deux humoristes doivent encore travailler la construction de leurs numéros. Les enchaînements filent à vive allure et il est parfois difficile de départager les sujets. C’est pourquoi on finit par se perdre et les perdre un peu par la même occasion. Il faut admettre que leur entrée en matière est plus solide que leur sortie; on les sent perdre de leur énergie en cours de route. L’absence de conclusion laisse également un vide, évitant un véritable punch de fin qui nous ferait tomber de notre chaise en nous laissant légèrement sur notre faim.

Notons au passage l’intelligence dont fait preuve le style de Jérémy, alors que chaque élément a son importance, avec cette habitude qu’il a de revenir sur des détails marquants pour renforcer certaines blagues grâce à d’autres racontées précédemment. Il faut néanmoins mentionner que Jérémy Du Temple-Quirion utilise un peu trop le principe de l’énumération. Les idées qui fourmillent en lui sont d’une grande ingéniosité, mais la formule qu’il utilise pour les lancer finit par lasser à l’occasion.

De son côté, Katherine Levac doit également faire le tri dans tout ce qu’elle a envie de partager à son public. On sent qu’elle veut tout dire (et elle a le potentiel de parler de tout, d’ailleurs!, comme ses cinq sens défectueux), mais en ciblant et non en mélangeant ses directions, elle permettra de mieux solidifier ses gags et ses chutes pour obtenir les meilleures réactions possible. Et même si on ne sait pas trop si elle est douillette ou si elle vit dans la pauvreté, ni si elle est entourée d’amies ou plutôt une personne solitaire, on sait toutefois que ses possibilités sont nombreuses, puisqu’elle peut autant interpréter, raconter que chanter sur scène, ce qui ne fait qu’espérer le meilleur lorsque viendra le temps pour elle de présenter son premier spectacle en solo.

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Néanmoins, ces bémols sont rapidement oubliés et pardonnés. Après tout, leurs personnalités sont rassembleuses et tous deux savent brillamment connecter avec leur public. Lorsque Levac parle d’anthropologie, c’est le bonheur, comme lorsque Du Temple-Quirion parle des différents types de «klaxonneurs». Et le plus drôle, c’est que les deux humoristes sont aux antipodes: l’un déborde d’énergie à revendre et a tout pour se faire aimer, alors que l’autre jongle avec l’ironie et la nonchalance avec brio, dosant avec précision les moments où déborde un enthousiasme insoupçonné.

Ainsi, leur Part One demeure une excellente entrée en matière pour ceux qui ne les connaissent pas, puisqu’on est charmé rapidement par leur présence et leur façon de concevoir et de dire les choses. De plus, comme le festival Zoofest est mis à disposition pour les aider à s’épanouir, nul doute qu’ils sont à l’aube d’un avenir des plus prometteurs. Après tout, avec autant de visibilité à moins d’un an de leur sortie de l’ÉNH, on est certain qu’ils sauront encore mieux nous surprendre et nous satisfaire au prochain détour.

À noter que tous deux sont également en vedette au Best de Zoofest et au Harry Potter Show. Ce dernier spectacle pourrait bien bénéficier de supplémentaires bien méritées.

«Kat & Jay Part One» continuera de faire rire les spectateurs les 29 et 30 juillet prochain à 22 h au studio Hydro-Québec du Monument-National.

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