«Open Windows» de Nacho Vigalondo – Bible urbaine

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«Open Windows» de Nacho Vigalondo

«Open Windows» de Nacho Vigalondo

Un thriller 2.0 qui manque cruellement de crédibilité

Publié le 24 juillet 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Tous droits réservés

Dans la lignée des films huis clos qui force le spectateur à être témoin-voyeur derrière l’écran d’un ordinateur – l’exercice ayant été poussé à l’extrême cette année à Fantasia avec Cybernatural de Leo Gabriadze – Open Windows s’avère un flop monumental et surtout un fort mauvais thriller ponctué d’invraisemblances, malgré une réalisation sophistiquée et dynamique.

Du haut de sa chambre d’hôtel à Austin, Nick Chambers (interprété par un Elijah Wood naïf sans bon sens) est le webmestre et créateur du site de fanatiques dédié à Jill Goddard (jouée par l’ex-actrice porno Sasha Grey) une vedette blasée et antipathique très en vogue.  S’il est au Texas ce soir-là, c’est que Chambers a gagné un concours pour souper en tête à tête avec elle après sa séance d’entrevues. Mais à quelques heures du rendez-vous tant attendu, un certain Chord, qui se dit l’agent de Goddard, lui annonce que l’actrice a décidé d’annuler le souper, mais qu’il est prêt à lui offrir une compensation en échange. Après lui avoir installé tout plein de logiciels espions sur son ordinateur pour qu’il puisse surveiller de près son actrice fétiche, notamment via la caméra vidéo de son cellulaire!, Chambers va vite se rendre compte que les instructions de Chord sont louches et dangereuses, et que le plan initial est en réalité un terrible complot contre la personne de son idole.

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Nul doute possible: le scénario démarre en lion avec l’installation d’une atmosphère inquiétante qui rappelle bel et bien les fondations du thriller hitchcockien. Ainsi, chapeau à cette musique qui progresse en crescendo dramatique, mais l’erreur du réalisateur et scénariste Nacho Vigalondo a été d’être allé ajouter du piquant, lire ici des scènes érotiques inutiles, une dose d’humour non nécessaire et des rebondissements injustifiés, à ce troisième long-métrage qui ne rend pas du tout hommage à son précédent effort Time Crime. Et c’est dommage qu’il ait réussi à perdre l’intérêt de son spectateur en cours de route, avec autant d’invraisemblances et de sursauts de mauvais goût, car les fondations du scénario sont solides, et son acteur fétiche Elijah Wood, avec ses grands yeux bleus et globuleux, arrive même à nous transmettre sa peur évidente. Mais on peine à se rendre jusqu’au bout, comme un joggeur mal entraîné, car justement le souffle n’y est pas, et il faut s’entendre pour dire qu’il y a des limites à la piraterie.

Pas dans Open Windows, semble-t-il, et c’est ce qui fait qu’on ressort de cette projection avec un goût amer dans la bouche, et le souffle court.

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