«Rock Patrol» de Rusted

Rusted n’a certainement pas l’ambition de réinventer le rock, mais vise plutôt à rester fidèle au genre. L’opus démarre en force avec la pièce éponyme de l’album, «Rock Patrol», où les paroles rappellent la catchyness de Ronnie James Dio (Dio, Black Sabbath, Elf, Heaven and Hell, Rainbow). Cette dernière est utilisée à profit dans ce morceau où il est impossible de s’enlever le refrain de la tête: «Rock Patrol / Tattooed on my soul / Rock Patrol / Carved into my bones». Grâce aux talents de Tony Rust au chant, D. Izzy à la batterie, Mark Shark à la basse, en plus des deux guitaristes hors pair ManiaK et Tommy D. Eagle, le morceau donne envie de se vêtir de léopard, d’enfiler notre air guitar et de se crêper le toupet en levant bien haut nos devil horns pour le reste de l’album de ces glam-rockeurs.

Réalisé par Jonathan Lefrançois-Leduc au Silver Wings Studios, le premier opus de la formation, qui succède au minialbum Hit By (2010) et qui n’est pas sans rappeler Mötley Crüe, Poison et Iron Maiden pour leurs touches mélodiques, continue sa lancée avec la pièce «Just A Dream», qui saura faire headbanger la galerie dès les premières secondes. Le morceau se voit succédé par «Wanted Man Boogie», «Last Stand» et «Scream In The Night», où les sing alongs catchy pleuvent et où les solos agiles que s’échangent les deux guitaristes plairont même aux plus difficiles en matière de rock. Comme le dit si bien le début de l’excellente pièce «Tsunami»: «Bang your head to the rythm of rock». Et c’est définitivement le cas jusqu’à la fin de l’album.

Pendant que le rock coule à flot, l’amitié a sa place dans «Partners In Crime», tandis que les femmes sont définitivement une source inépuisable d’inspiration pour le groupe. Alors que «Devil In A Dress» raconte l’histoire d’une mangeuse d’hommes, la pièce d’un peu plus de deux minutes, «Too Much Is Never Enough», comble, une fois de plus, les amateurs de rock catchy avec son refrain: «Too much is never enough baby / You want more, harder and faster / Too much is never enough for you / You’re still beggin’, Beggin’, beggin’ for more». C’est également dans cette dernière que l’on remarque le don du charismatique Tony Rust de s’amuser avec son auditoire grâce à son attitude et à son ton de voix dignes des chanteurs des eighties, qui donne le goût d’assister à l’un de leurs spectacles. Pour sa part, «So Far So Strong» saura probablement faire dire: «Satisfaction guaranteed», tant à ses auditeurs qu’à ses auditrices, tandis que «Two At A Time» mets de l’avant deux thèmes bien présents dans la vie des rock stars: l’alcool et les femmes.

Alors que la devise sex, drugs and rock ‘n roll est à son comble depuis maintenant onze morceaux, Rusted surprend avec une pièce qui clôt excessivement bien l’opus. «True Eyes Of Love» est beaucoup plus calme, on laisse le party derrière afin de montrer un côté sombre de la vie de musiciens: la distance qui les sépare de leurs proches. Une chanson personnelle qui saura toucher ceux et celles qui n’ont pas la chance d’être près de l’être aimé aussi souvent qu’ils le désirent.

Bref, même s’il s’agit d’un album où les paroles restent généralement en surface et où les thèmes abordés par ces cinq rockeurs paraissent clichés de prime abord, le retour en arrière que procure l’écoute de Rock Patrol évoque le sourire, des sing alongs à profusion et des hochements de tête tout au long de ces pièces glam rock de party.

Le groupe prépare présentement une tournée canadienne et sera en spectacle le 28 juin prochain au Cabaret du Mile-End à Montréal. Leur album est également disponible sur leur site Bandcamp en plus d’être disponible chez plusieurs disquaires québécois. Il est également possible de suivre la formation sur son compte Facebook.