«The Iceman» d'Ariel Vromen: à grands coups de vide – Bible urbaine

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«The Iceman» d’Ariel Vromen: à grands coups de vide

«The Iceman» d’Ariel Vromen: à grands coups de vide

Publié le 17 mai 2013 par Jim Chartrand

Basé sur d’effrayants faits réels, The Iceman raconte l’histoire incroyable  d’un père de famille qui menait une double vie non pas de superhéros, mais d’impitoyable tueur à gages. Ironiquement, le film laisse malheureusement de glace et peine à convaincre.

Si le sujet est loin d’être nouveau, à défaut de piquer la curiosité, il en fallait beaucoup pour faire de ce long-métrage quelque chose d’imposant. Après tout, les efforts ont été mis en place pour aider la production, que ce soit de la distribution, qui enligne les gros noms, jusqu’au talent non négligeable de l’équipe technique, avouons qu’il y avait matière ici à faire quelque chose d’honorable. Cependant, dénué d’une marque d’auteur ou d’une mise en scène notable, en plus de bénéficier d’un scénario construit avec tout, à l’exception des éléments qu’il faut pour captiver, même le toujours épatant Michael Shannon semble avoir de la misère à se mouvoir dans la peau d’un personnage devant évoluer dans un univers aussi limité.

Raconté sans convictions, rehaussé de temps à autres par des dates pour revendiquer le côté véridique de la chose, on ne parvient jamais à donner à l’ensemble une véritable dimension dramatique ni même des enjeux dignes de ce nom. Outre la vedette principale, on a également droit à la présence de Winona Ryder, Ray Liotta, Chris Evans, à contre-emploi et James Franco, dans un rôle fort mineur, mais personne ne semble convaincu de sa place au sein du film, qui passera ses deux heures à se chercher et à se questionner lui-même plutôt que de pousser le spectateur à réfléchir. Ce qui n’est jamais bon signe…

Pourtant, les éléments étaient mis en place pour nous intéresser. Construction narrative classique, bonne reconstitution d’époque, et même une ambiance sombre et monotone dans les teintes noires du film de gangster pour donner une atmosphère significative au film. Malheureusement, encore une fois, l’ennui général vient plutôt nous habiter, alors qu’on ne sent jamais interpellé par quoi que ce soit. Les années passent et bien qu’on n’arrive pas à s’identifier au protagoniste, parce que trop stoïque, on ne sent pas non plus qu’on arrive à établir une complicité avec ceux qui l’entourent.

En somme, The Iceman attirera sans contredit par la stature de ses vedettes et le côté fait vécu de son sujet. Il faudra par contre mettre sa curiosité de côté et se dire qu’on a certainement vu mieux, et que cette première grosse production pour Ariel Vromen sera tout sauf suffisante pour donner l’impression qu’on voit arriver la venue d’un cinéaste à surveiller. Dommage.

The Iceman prend l’affiche en salles dès aujourd’hui.

Appréciation: **½

Crédit photo: Les films Séville

Écrit par: Jim Chartrand

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