«The Way Way Back» de Nat Faxon et Jim Rash – Bible urbaine

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«The Way Way Back» de Nat Faxon et Jim Rash

«The Way Way Back» de Nat Faxon et Jim Rash

La solitude des autres

Publié le 20 juillet 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : Fox Searchlight

Si le film The Perks of Being a Wallflower avait un petit frère d'été, The Way Way Back en serait sûrement le candidat idéal. Mieux, il s'agit probablement de votre comédie dramatique idéale pour la saison estivale.

Les coming-of-age movies se multiplient, se ressemblent et pourtant, d’une certaine façon, on ne s’en lasse pas. Comme énième variation sur le genre, voilà qu’une équipe surprenante se lance dans le sujet. Qui aurait cru qu’après leur gloire «oscarisée» que fut leur scénario offert à Alexander Payne, The Descendants, Nat Faxon et Jim Rash se lanceraient dans un tel thème pour leur première réalisation? Malgré tout, le résultat s’avère une sincère réussite qui touche avec justesse les déboires adolescents, certes, comme on s’en doute, mais qui permet également de créer un réseau complexe de personnages aux âges différents, et ce, grâce à une distribution de premier ordre.

Outre les réalisateurs-scénaristes qui s’offrent de petits rôles fort agréables, dont Jim Rash que la majorité du monde connaît surtout pour sa mémorable participation à la sitcom Community, on peut compter sur de fortes présences alors que se côtoient dans des rôles défendus avec conviction les Steve Carell (dans son rôle le plus salopard depuis fort longtemps), Toni Collette (dont on ne parlera pas assez de toute la complexité de son personnage), Allison Janney (énergique comme à son habitude), Amanda Peet, Rob Corddry, Sam Rockwell, Maya Rudolph (radieuse et rassurante comme toujours, évoquant Away We Go) et Annasophia Robb (toujours de plus en plus étonnante).

L’histoire nous situe du côté de Duncan, jeune adolescent timide, qui se retrouve forcé à passer ses vacances d’été au chalet éloigné du nouveau copain de sa mère. Vite envahi par la solitude et l’ennui, il trouvera refuge au parc aquatique de la région où il se liera d’amitié avec le propriétaire de l’endroit, sorte d’adulescent qui est franchement dû pour grandir un peu. Entouré d’une panoplie de personnages lumineux et bons-vivants, on s’amusera ainsi à nous montrer la force et l’influence que peut avoir un être sur les autres et à quel point il est nécessaire de s’entraider et de s’épauler pour savoir et pouvoir avancer dans la vie.

C’est beau, c’est simple, c’est peu original toutefois et pourtant, ça fonctionne à cent mille à l’heure. Notamment parce qu’on joue aisément sur les apparences alors qu’on parvient avec brio à transformer nos perceptions et à laisser les personnages évoluer sous nos yeux. Ceux qui nous agaçaient sont souvent ceux possédant le plus grand cœur, alors que les plus inoffensifs s’avèrent souvent les plus cruels. Mieux, on ajoute beaucoup d’humour à l’ensemble et, en même temps qu’on rythme le tout d’une bande sonore idéale remplie de tubes d’été immanquables, on ponctue le film de dialogues punchés qui déclenchent souvent l’hilarité quand il ne frappe pas par la justesse de ses observations et réflexions.

Ainsi, pas seulement bouffon, le film se permet de bien creuser la profondeur de ses personnages sérieux, se camouflant souvent sous une surface plus humoristique. C’est dans cette nuance que la distribution parviend à tirer le meilleur d’elle-même et à livrer des performances souvent déchirantes dans des moments d’émotions dominés avec aisances par les acteurs vétérans, alors que Collette, Rudolph et Rockwell, entre autres, bordent avec maestria le talent évident du jeune Liam James. Tous ensemble, ils forment une espèce de constellation de réconfort chez qui on parviendra à forger la plus grande identification possible.

Il ne faut donc pas s’attendre au film le plus original de la saison. Par contre, pour un film touchant et divertissant qui bénéficie d’une justesse inouïe à ses heures, The Way Way Back est le film tout indiqué pour passer un très bon moment en salles sombres. Un petit opus magnifique, fragile et inoffensif aux premiers abords, mais qui grandit rapidement en nous et tout autant une fois la salle quittée. À découvrir.

The Way Way Back est à l’affiche depuis le 19 juillet.

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