«The World's End» d'Edgar Wright – Bible urbaine

CinémaCritiques de films

«The World’s End» d’Edgar Wright

«The World’s End» d’Edgar Wright

Euphorie oblige en clôture du Festival international de films Fantasia 2013

Publié le 7 août 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : Les Films Séville

Bien qu'il reste officiellement une journée au Festival international de films Fantasia 2013, les organisateurs se sont payé toute une soirée de clôture pour sa 17e édition: The World's End en présence de l'acclamé réalisateur Edgar Wright et de la vedette Nick Frost. Disons que cela terminait bien les festivités dans une ambiance gagnante sous le signe du rire plutôt que des larmes.

Faisant écho à la présentation de Scott Pilgrim vs. The World du même réalisateur, qui avait été présenté pendant le festival Fantasia en 2010, The World’s End marque la conclusion de la trilogie de comédies que l’équipe gagnante, composée d’Edgar Wright, Nick Frost et Simon Pegg, nous a offertes depuis plusieurs années déjà. Bien que le nom ne soit pas particulièrement défini, allant de la trilogie Blood and Ice Cream à Three Flavours Cornetto, on peut tout de même confirmer une chose: entre leurs mains, l’humour et l’originalité prennent une tout autre tournure.

Après les délirants Shaun of the Dead et Hot Fuzz, Wright vient poursuivre la rigolade au lieu d’y mettre un terme, en y ajoutant une dose surprenante de maturité qui démontre ainsi l’évolution obligée de la bande. Si l’on se rappelle bien, Shaun of the Dead marquait, avec une dose d’amour et d’humour, une reprise inédite du genre de films de zombies, alors que dans Hot Fuzz, des policiers a priori pas trop futés et ne semblant pas faits l’un pour l’autre faisaient équipe pour enquêter sur des meurtres sordides dans un petit village anglais.

Après une pause méritée qui a résulté de la création du sublime Scott Pilgrim vs. The World, adaptation splendide et miraculeuse des bandes dessinées de Bryan Lee O’Malley, Edgar Wright et sa bande poussent l’audace un cran plus loin avec une histoire d’une belle complexité, certes, mais également d’une belle profondeur. Origine britannique oblige, on ne se contente pas ici de voir se succéder action et humour, puisque Wright s’arrange pour soigner au mieux le récit, choix qui s’avère gagnant.

C’est la raison pour laquelle on retrouve une bande de cinq amis de la petite école qui décide de se retrouver plusieurs années plus tard afin de recréer ce qu’ils n’avaient pas accompli jadis: la tournée des douze pubs de leur village natal en une seule nuit. Un seul hic, toutefois: quelque chose ne tourne pas rond dans leur patelin, et plus la soirée avancera, plus les situations vireront au plus étrange.

Parsemé de magnifiques dialogues et d’un maîtrise sidérante du montage que Wright exhibe avec vivacité depuis le début de sa carrière, en plus d’une enviable trame sonore qui ponctue le rythme avec brio, The World’s End est un délire qui ne s’essouffle jamais. De manière jubilatoire, il sait constamment nous raviver l’intérêt avec des revirements souvent inattendus. Certes, il faut admettre qu’il manque peut-être ce petit quelque chose qui avait autant fait briller les deux précédents opus. De plus, certains raccourcis scénaristiques s’avèrent par moments plus simplistes que la veille. Malgré tout, l’ensemble se savoure admirablement et on apprécie davantage cette réflexion de nostalgie avec la crise de la quarantaine.

Il ne faut donc pas se méprendre, The World’s End, lequel est coscénarisé par Wright et Pegg, est un film immanquable. Brillant, ingénieux, inattendu mais également bourré d’humour, d’action et surtout de cœur, en plus de bénéficier d’une distribution de qualité qui compte également sur la présence gagnante des nombreux Rosamund Pike, Martin Freeman, Paddy Considine, Eddie Marsan et même Pierce Brosnan (!) ainsi que Bill Nighy en performance vocale, il est difficile de trouver un film qui peut autant satisfaire et divertir à la fois. Décidément, Edgar Wright a la main pour faire des films cultes et ce dernier est décidément bien enligné pour en faire partie!

«The World’s End» prendra l’affiche en salles le 23 août prochain. Ne le ratez surtout pas!

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début