Entrevue avec Cheesecake Ninja – Bible urbaine

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Entrevue avec Cheesecake Ninja

Entrevue avec Cheesecake Ninja

Après les amendes vient le beau temps

Publié le 26 juin 2012 par Éric Dumais

Crédit photo : Cheesecake Ninja

Le groupe Cheesecake Ninja n’a pas chômé depuis la sortie de son premier album homonyme en 2010. Après avoir écopé de plusieurs amendes pour avoir troublé la paix au métro Berri-UQÀM, Francis Boutin et Yanick Aird récidivent avec Le déclin du mammifère à long cou, leur nouvel album à paraître le 3 juillet.

Depuis la sortie de votre premier album en novembre 2010, comment se sont déroulés vos session-jams à la sortie du métro Berri-UQÀM, coin St-Denis et Maisonneuve? Dans la sainte paix ou troublés par les agents de la paix?

F. Ouf! Pas mal troublés par les agents de paix! On s’est fait chasser souvent. L’hiver est la pire saison pour la tolérance des policiers, on joue avec des gants et ils nous demandent toujours de nous déplacer ailleurs. L’année passée n’a pas été tellement différente, on a dû visiter de nouveaux secteurs de Montréal afin de se creuser un spot où jouer. On a donc pelleté les trottoirs dans l’ouest de la ville. Mais, quand tu regardes où on est rendu aujourd’hui, ça ne nous semble pas avoir été si terrible que ça.

Majoritairement instrumental, votre premier album est plus hétéroclite qu’accordé sur une même thématique. Qu’en est-il de votre deuxième disque Le déclin du mammifère à long cou? Est-il toujours aussi instrumental et éclaté?

F. Encore plus! Il est plus mature que le premier et plus ordonné dans l’ensemble. Mais c’est aussi celui qui est le plus dur à suivre pour nous, musiciens. On a mis l’accent sur le fait qu’il fallait travailler indépendamment l’un de l’autre pour pousser nos limites au maximum, c’est-à-dire «approfondir» nos instruments.

D’où provient ce titre assez… farfelu?

F. Ça représente entre autres le déclin d’une race de mammifères à longs cous, qui auraient été anéantis comme les dinosaures, mais cette fois-ci par les humains, les mafiosos.

Les Cheesecake Ninja ont presque toujours joué à l’extérieur, en hiver comme en été, plutôt que dans des salles de spectacles. Pourquoi cette décision?

F. Je pense qu’à la base, notre intention est de divertir les gens. Ça, c’est notre notion du plaisir instantané. L’envie de développer le projet de façon plus sérieuse nous a fait songer au fait qu’il serait intéressant de jouer à l’intérieur, mais on croit aussi que c’est ça la vraie façon de jouer: jouer live. L’idée d’être au niveau des gens lorsqu’on performe, c’est ça qui nous anime. Je trouve ça impersonnel de regarder les gens du haut d’un stage.

Est-ce que les multiples grèves étudiantes et concerts de casseroles ont nui à vos session-jams extérieurs?

F. Non, au contraire. Chaque fois qu’une manif passait devant nous on improvisait sur leurs beats. Parfois, y’avait des rassemblements, par exemple la marche des zombies! Cette soirée-là, on était entourés par plein de zombies, et il fallait jouer quelque chose de plus morbide au plus vite. Des thèmes imposés comme ça, ça t’amène à réagir promptement… et là tu tentes de jouer de bons riffs pour faire plaisir aux gens.

Croyez-vous que la visibilité du centre-ville vous ouvre des portes éventuellement?

F. Je pense que c’est déjà prouvé. Chaque année on a eu de bonnes surprises, comme MusiquePlus, le festival Juste pour Rire, le Journal de Montréal, et c’est justement à cause de la visibilité du centre-ville qu’on les a obtenus.

Le 3 juillet prochain, vous lancerez votre deuxième album au Divan Orange sous une formule de 5 à 7. À quoi le public doit-il s’attendre?

F. C’est le temps d’humaniser l’album. On sort enfin de notre cocon pour rencontrer le public dans une salle intime et partager nos nouvelles compositions. Les gens vont découvrir l’univers des Cheesecake Ninja, ceux qui nous ont inspirés et qui nous inspirent toujours, autant par leur passion de la musique que par leurs personnalités. De plus, on performera avec le matériel utilisé lors de l’enregistrement, c’est-à-dire des morceaux (surtout de drum) qu’on ne peut définitivement pas apporter lors des jams de rue. Vous allez découvrir Yanick sur un gros drum (j’peut pas dire un «vrai drum», parce que c’est tout de même une «patente», une belle grosse «patente», et de mon côté la sono fera en sorte que ma guitare ne sonnera pas comme une véritable guitare. Donc, un beau début de soirée en perspective!

Le duo éclaté Cheesecake Ninja lance Le déclin du mammifère à long cou au Divan Orange le 3 juillet dès 17h. Pour écouter ou télécharger leur nouvel album, rendez-vous sur leur page Bandcamp ou sur leur site officiel.

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