La comédie romantique «About Last Night» de Steve Pink – Bible urbaine

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La comédie romantique «About Last Night» de Steve Pink

La comédie romantique «About Last Night» de Steve Pink

Pour mettre son cerveau au repos

Publié le 14 février 2014 par Jim Chartrand

Crédit photo : Sony Pictures

Cliché oblige, voici une autre comédie romantique qui prend l'affiche le 14 février. Plus rassembleur qu'un larmoyant Nicholas Sparks conçu pour elle, il n'y a habituellement rien de mieux pour les couples qui veulent mettre leur cerveau au repos le temps d'un instant, histoire de se divertir avec le bonheur et le malheur des autres. Dommage qu'ici la sauce ne lève pas plus qu'il faut!

Adapté librement du film de 1986 du même nom, qui était lui-même adapté de la pièce de théâtre Sexual Perversity in Chicago de David Mamet, il y a effectivement de nombreuses questions à se poser quant à la pertinence d’un tel long-métrage. Car malgré les têtes d’affiche Rob Lowe et Demi Moore, il n’y a plus grand monde qui se rappelle du film d’origine, mais aussi parce que les films romantiques se ressemblent tous en général, et qu’a priori il est logiquement si simple d’en faire un. Cela semble donc visiblement un entêtement de la part des réalisateurs de marcher sur un terrain déjà piétiné..

On peut certes comprendre que les moeurs et coutumes ont un peu changé et qu’on a voulu moderniser la sauce. D’un autre côté, on a fait la même chose avec la comédie britannique Death at a Funeral, en s’adressant ici à un public différent que la veille. Cependant, outre la bonne volonté de sa distribution, rien n’est bien neuf, rafraîchissant ou satisfaisant dans cette histoire de deux couples qui essaient de survivre à l’épreuve du temps.

Il faut admettre que le potentiel est présent et qu’on peut trouver sous les nombreuses couches superficielles de l’ensemble un nombre surprenant de réflexions pertinentes sur le couple moderne. Évoquant la question de la longévité de Beigbeder de L’amour dure trois ans, ou des différentes significations de l’engagement, About Last Night aurait pu être beaucoup plus intelligent qu’il ne le laisse paraître. Malheureusement, on trace à gros traits les bouffonneries du long-métrage et on préfère accélérer le rythme pour donner lieux à des one-liners qui font réagir plutôt que réfléchir.

Pire encore, on ne croit pas du tout au couple principal alors que la chimie n’opère aucunement entre Michael Ealy et Joy Bryant (sorte de Kerry Washington avec beaucoup moins de charisme). Il faut donc se tourner vers les névrosés Kevin Hart et Rebecca Hall qui forme un tandem électrique sur l’acide et qui culmine aisément les moments les plus éclatés que l’on peut espérer. Hart, sorte de descendant direct de Chris Tucker issu également de la scène, s’y trouve au meilleur de sa forme alors qu’il multiplie les longs-métrages récemment, tandis que Regina Hall, qui a souvent opté pour des rôles plus grands qu’elles-mêmes, parvient à livrer avec brio toute l’énergie que l’humoriste de stand-up sait lui offrir.

Pour le reste, tout doit être mis sur la faute d’une réalisation peu compétente. Avec des excès de faux style (effets de montage, accélérations, plans de coupe réalisés avec différentes caméras, technique qui brise l’unité visuelle d’ensemble), disons que Steve Pink parvient difficilement à nous faire oublier ses précédents efforts (Accepted et Hot Tub Time Machine notamment) qui n’étaient pas tellement plus convaincants. En ayant essayé ici un nouveau genre, il sait livrer la marchandise sans jamais en offrir plus. Le film paraît après tout beaucoup plus long qu’il ne l’est vraiment, ce qui n’est jamais un très bon signe.

About Last Night aurait pu être une réflexion pertinente sur notre époque, tout en demeurant un brin romancé pour satisfaire les folies du cerveau et les douceurs du coeur. Malheureusement, loin derrière les nombreux The Five-Year Engagement, I Give It a Year, Celeste & Jesse Forever et autres Friends with Benefits, il ne va pas au-delà de ce qu’on peut s’attendre avec ce genre de film, préférant opter pour la facilité. Au moins, en attendant la suite du succès surprise Think Like a Man (qui mettait en vedette la quasi-totalité de la distribution ici présente), à l’inverse d’un beaucoup plus pathétique Baggage Claim (qui profitait de la présence complète de Paula Patton au lieu d’un petit rôle ridicule), il a au moins le mérite d’avoir un versant autant masculin que féminin, histoire d’agrandir la palette de son public recherché.

«About Last Night» prend l’affiche ce vendredi pour la Saint-Valentin.

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