La pièce «Empreintes» de Geneviève L. Blais au Théâtre La Chapelle – Bible urbaine

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La pièce «Empreintes» de Geneviève L. Blais au Théâtre La Chapelle

La pièce «Empreintes» de Geneviève L. Blais au Théâtre La Chapelle

La femme au coeur de l'avortement

Publié le 25 avril 2013 par Marie-Michèle Martel

Crédit photo : Maxime Côté

La solitude gagne souvent les femmes qui font face à l’avortement. Empreintes présente sept femmes qui se confient. Elles discutent de leur expérience et de leur choix, et ce, avec une totale humanité. Empreintes, de Geneviève L. Blais, est présentée au Théâtre La Chapelle jusqu’au 5 mai.

L’avortement est un sujet délicat et complexe par les questions qu’ils soulèvent. Geneviève L. Blais a voulu mettre de côté les statistiques et parler aux principales intéressées: les femmes. Elle a rencontré une cinquantaine de femmes qui se sont confiées sur leur expérience de l’avortement. De ces rencontres est née Empreintes. Sept femmes confrontées au dilemme de l’avortement.

C’est dans un décor plutôt simple mais énigmatique que le spectateur est accueilli. La grande structure de métal pique la curiosité, mais reprend tout de même la forme du tourbillon présent sur l’affiche de la pièce. On comprend alors que les décisions entourant la grossesse ou son interruption entraîne les femmes (et par extension, leur conjoint) dans une véritable spirale de questions et de choix.

Divisée en trois parties, la pièce met de l’avant un rythme particulier. Le mobile ornant la structure métallique guide le spectateur dans les étapes vers l’avortement. Seulement, ces structures peuvent parfois couper l’attention du public. Étant donné le texte projeté sur l’immense toile, il est permis de se questionner sur l’utilité de ce moment. De plus, le rythme est ponctué de transitions dansées, qui parfois peuvent sembler non pertinentes, mais qui gardent tout de même la dynamique de la torsion du tourbillon de l’avortement.

Toutefois, les échanges entre ces femmes sont des plus intéressants. Leurs contacts visuels et leurs interactions corporelles sont mesurés, justes et particulièrement intrigants. Les comédiennes ont chacune leur personnalité. On comprend bien la complexité de chaque dilemme et, on s’attache. On peut tout de même se questionner: se voient-elles vraiment? Elles communiquent, oui, mais jamais sans vraiment s’adresser à l’une ou à l’autre. En fait, elles s’adressent davantage au public. Parfois, le regard profond peut même déstabiliser le spectateur.

Il est important aussi de noter la plume de l’auteure. Geneviève L. Blais a su ponctuer le texte de plusieurs passages humoristiques. Nous pouvons d’ailleurs souligner qu’ils ne sont jamais inutiles et permettent au public de souffler un peu.

Outre une utilisation du décor parfois simple et dénuée de sens, les comédiennes constituent le cœur de cette pièce. La précision de leurs mouvements, ou plutôt l’imprécision, étant donné leur stress, et surtout, la puissance de leur jeu, amène le public à se questionner. L’avortement est peut-être un sujet d’abord féminin, mais les hommes de la salle seront assurément équipés pour être à l’écoute d’une femme de leur entourage qui ferait face à ce dilemme.

Empreintes est présentée au Théâtre La Chapelle jusqu’au 5 mai 2013.

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