Le film «Oz: the Great and Powerful» de Sam Raimi: la grande arnaque – Bible urbaine

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Le film «Oz: the Great and Powerful» de Sam Raimi: la grande arnaque

Le film «Oz: the Great and Powerful» de Sam Raimi: la grande arnaque

Publié le 8 mars 2013 par Jim Chartrand

À la manière de Tim Burton lorsqu’il a livré son désarmant et peu impressionnant Alice in Wonderland, Sam Raimi se lance dans le jeu de la transformation éhonté d’un classique autant de la littérature que du cinéma en offrant un prequel décidément peu inspiré à l’inégalable The Wizard of Oz.

Qu’on se le dise tout de suite, probablement comme ce fut le cas lorsqu’on a lancé l’idée, Oz: the Great and Powerful est un projet qui semble prometteur pendant environ cinq minutes. Par le biais d’un magnifique générique d’ouverture en théâtre d’illusions et de premières minutes qui s’amusent à pasticher le ton des films de l’époque dans un sympathique noir et blanc, le long-métrage enchante et nous fait sourire. Ensuite, tout s’embrouille et ne fait qu’empirer au fil des minutes.

Ce n’est pas que l’histoire est mauvaise. De façon classique, en mélangeant drame, humour, suspense, vengeance, le bien et le mal et on en passe, on raconte l’histoire de l’arnaqueur de foires Oscar Diggs, surnommé Oz, qui, pour échapper aux conséquences de ses mensonges, se retrouvent par hasard au monde de Oz (tiens, justement!) après une terrible tempête. Guidé par des sorcières, il doit choisir son camp tout en gardant en tête qu’il pourrait être à la fois le chef du royaume, mais également le propriétaire d’un énorme trésor, et ce, en faisant la connaissance d’une panoplie de personnages de tout genre, un singe volant qui parle, inclus.

Pourtant, la distribution inspirée aurait dû nous remonter le moral, mais en faisant usage d’un James Franco blasé qui n’a aucun plaisir avec son rôle de faux magicien en guise de protagoniste, on nous fait perdre l’intérêt à plus d’un moment. Pire, en plus de la courte présence de Zach Braff qui se reprend en voix par la suite, bien qu’on ait demandé l’appui d’une élégante succession de jolies dames pour donner vie à Oz, parmi lesquelles on retrouve les toujours aussi agréables Rachel Weisz et Mila Kunis, on s’entête à enterrer et envahir l’ensemble d’un étouffant enrobage d’effets spéciaux qui brisent en tout point le genre de magie qui aurait dû émaner d’un tel univers.

Il faut dire toutefois que Disney ne détenait pas les droits de la MGM et qu’aucun lien, autant visuel que sonore ou autres, ne pouvait en aucun cas être fait au film original, ce qui donne un peu une idée de la grande arnaque que ce prequel sans vraiment en être un représente, alors qu’il ne pouvait s’en tenir qu’au livre. Comme quoi jamais on ne nous fera gober l’allure génétiquement modifiée de la sorcière de l’ouest, ou encore que Michelle Williams est une Glinda en devenir. Si le long-métrage présente toutefois l’une des 3D les plus éloquentes qu’on ait pu voir depuis longtemps, c’est loin d’être suffisant pour nous lancer de la poudre aux yeux et nous faire oublier le spectacle plutôt décevant qui s’offre à nous.

Du coup, d’un film qui devait enchanter, émerveiller et surtout nous toucher en plein cœur en utilisant des étincelles pour enflammer nos passions afin d’en revenir à la pureté même des valeurs les plus universelles, Oz: the Great and Powerful est décidément un film qui échoue pratiquement en tout point. Malgré quelques sympathiques clins d’œils et une utilisation ambitieuse d’une version du cinématographe, il n’y a rien ici pour véritablement nous contenter. L’histoire n’a aucune ambition, les revirements sont rarement surprenants, et l’émotion ne semble jamais se pointer parce que, de toute façon, on se fout littéralement de la majorité des destins qui nous sont présentés.

Avec son budget pétaradant, sa direction artistique qui s’engouffre dans ses paillettes virtuelles et sa trame sonore qui nous livre du Danny Elfman qui s’ennuie à mourir, le film aura toutefois assez d’aventures pour plaire aux enfants tout comme aux parents, qui ont besoin de s’offrir une petite pause de leur routine. Cependant, pour un film qui ose faire référence à un classique du calibre de The Wizard of Oz, on repassera. De plus, avec l’argent que le tout réussira sûrement à amasser, nul doute que cela représente bien le succès de la grande arnaque que Disney vient de nous faire passer sous le nez. Après tout, si le véritable arnaqueur n’était pas Oz et que le véritable héros était quelqu’un d’autre? Et si le titre le plus approprié était plutôt: Disney: the Great and Powerful?

Le film Oz: the Great and Powerful prend l’affiche dès aujourd’hui.

Appréciation: **½

Crédit photo: Disney.com

Écrit par: Jim Chartrand

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