Le premier album du duo toulousain Cats on Trees – Bible urbaine

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Le premier album du duo toulousain Cats on Trees

Le premier album du duo toulousain Cats on Trees

De la mélancolie à l'engouement

Publié le 20 novembre 2013 par Romi Quirion

Crédit photo : Six media

Le duo toulousain Cats on Trees nous arrive enfin avec un premier album fort prometteur. Lauréat du Prix Découvertes du Printemps de Bourges en 2010, cet honneur lui a donné la possibilité de participer à de nombreux festivals. Trois ans durant, les compères ont laissé mûrir leur projet en créant sans contrainte pour ensuite sélectionner les meilleures pièces. Une œuvre à la pop aérienne très entraînante: des mélodies simples qui vont droit au cœur, des cordes intenses, une chanteuse à la voix douce avec des touches graves, un piano hypnotisant et un jeu de batterie tout en finesse.

Formé en 2007 et découvert en 2010 grâce à un premier EP, le duo a aussitôt été repéré par la presse spécialisée. Cats on Trees est de retour avec son premier disque très bien accueilli par la critique. Leur magnifique vidéo «Sirens Call», tournée en Bolivie, a été largement diffusée sur le Web, ce qui leur a permis de voir leur popularité grimper en flèche. Le groupe a choisi de chanter en anglais pour mettre la mélodie à l’avant-plan et éviter qu’on focalise sur les textes, comme c’est souvent le cas dans la langue de Molière. La formation offre donc un condensé de plusieurs années de labeur, de petites histoires qu’ils ont vécues, des moments intimes qui laissent toujours place à l’interprétation.

Nina Goern et Yohan Hennequin ont manifestement beaucoup travaillé pour obtenir un son aux rythmes joyeux malgré des textes assez sombres. Ils utilisent le côté atypique de leur formation basé sur une rythmique piano-batterie qui propose un univers ancré dans le folk-pop enchanteur. La voix profonde de Nina rappelle celle de Feist ou encore celle de Sabrina Halde, la chanteuse de Groenland. Des noms connus ont collaboré à la production tels que Albin de la Simone aux arrangements de cordes. On peut aussi entendre les guitares acoustiques de Pierre Rougean et de Jean-Christophe Urbain, coréalisateurs de l’album. Au fil des rencontres, l’opus a pris forme, et se sont ajoutés d’autres regards, d’autres sons.

Parmi les chansons à écouter attentivement, il y a entre autres «Burn» et son refrain qui reste bien ancré dans la tête; «Sirens Call», pour sa beauté orchestrale et l’intensité des chœurs; «Tikiboy», pour son piano et sa batterie saccadés ainsi que l’entraînante «Wichita», avec son air dance-disco qui nous rappelle joyeusement ABBA. On entend un orchestre de douze cordes sur quatre des pièces de l’opus. «You Win» et «Jimmy» intègrent une magnifique partie instrumentale. La touchante «Who You Are» nous emporte dans une mélodie accrocheuse, on aime le contraste entre le piano dense et l’émotion que Nina y dégage. Par contre, les titres «Full Colours» et «Flowers» dégagent une sensation de déjà-vu et manquent un peu de profondeur. On pourrait également reprocher aux compositeurs une répétition parfois agaçante dans les paroles…

Ces trois ans de travail acharné permettent à Cats on Trees de créer un premier album peaufiné qui nous donne parfois envie de danser, mais qui nous procure aussi de bons moments d’apaisement et de mélancolie. Le tandem impressionne par sa complicité, sa maîtrise technique ainsi que son sens inné de la nuance intégré dans chacune de leurs compositions. Une révélation de l’automne!

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