«Humeur noire à Venise» d’Olivier Barde-Cabuçon – Bible urbaine

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«Humeur noire à Venise» d’Olivier Barde-Cabuçon

«Humeur noire à Venise» d’Olivier Barde-Cabuçon

Du suspense dans la ville des masques

Publié le 4 août 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Actes Noirs

S’il y a bien un auteur contemporain capable de plonger ses lecteurs au XVIIIe siècle, avec force détails pour solidifier les fondations du cadre réaliste de son histoire, c’est bien le Français Olivier Barde-Cabuçon, qui a déjà fait ses armes par le passé avec cinq autres romans. Celui qui a inventé le célébrissime commissaire aux morts étranges Volnay en 2012 récidive avec une quatrième enquête, qui se déroule cette fois à Venise plutôt que Paris, là où d’horribles meurtres ont secoué la population.

Dans cette nouvelle enquête mettant en scène Volnay et son paternel, le moine au pif de Sherlock Holmes, les deux Parisiens quittent leurs bonnes vieilles bottines pour se rendre en Italie, plus précisément du côté de Venise, pour résoudre une affaire pour le moins étrange: des corps ont été retrouvés se balançant au rythme du vent sous le pont Storto et, bien sûr, tous ignorent qui auraient pu commettre ces horribles meurtres. Se sentant interpelés, les deux héros vont tenter de remonter à la source, mais ils vont vite se rendre compte que les Vénitiens sont peu bavards et semblent même tout faire en leur pouvoir pour leur mener la vie dure. Lorsque le comte de Trissano meurt poignardé dans son palazzio, rien ne va plus et Volnay et le moine vont jouer cartes sur tables pour essayer de faire la lumière sur cette sombre affaire et voir si les deux histoires ne seraient pas liées.

Ce fut une fort bonne idée de permettre à nos bons vieux amis de quitter la sombre Paris pour une Venise plus avenante, mais qui recèle néanmoins ses sombres secrets. Après Casanova et la femme sans visage (2012), Messe noire (2013) et Tuez qui vous voulez (2014), Barde-Cabuçon change de décor et plonge ses personnages dans un univers où réalité et théâtre font la paire. Ici, le rythme du roman relève davantage des dialogues percutants de l’auteur que du suspense lui-même, car ce tout nouveau roman n’a pas grand-chose d’enlevant; c’est-à-dire qu’on peine par moments à rester en haleine avec l’histoire, comme l’enquête progresse très lentement. Un peu à la manière du moine qui traverse actuellement une dépression, qualifiée d’humeur noire, il faut laisser le temps aux indices qui tardent à faire leur apparition, comme Volnay a avancé, d’ailleurs.

Ainsi, on avance à tâtons, mais sous la plume d’Olivier Barde-Cabuçon, on pardonne ces longs échanges pour profiter du dépaysement temporaire dans cette Venise de l’année 1760. Le travail de reconstitution mérite à lui seul toute votre attention.

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