«Sans âme ni loi» de Benjamin Faucon – Bible urbaine

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«Sans âme ni loi» de Benjamin Faucon

«Sans âme ni loi» de Benjamin Faucon

Quand la fin justifie les moyens

Publié le 16 juin 2013 par Caroline Legouix

Crédit photo : Benjamin Faucon

Dans Sans âme ni loi, le huitième roman de Benjamin Faucon, le gouvernement d’un pays imaginaire est de mèche avec la toute puissante multinationale WEC pour exploiter les ressources naturelles de l’Ouzbékistan. Les opposants à la dictature et les prisonniers de droit commun dépérissent dans des camps de concentration, mais la révolte est en marche.

Le héros principal, Marcus Lapointe, est un militaire au grand cœur qui se rebelle contre la dictature, mais étant donné qu’il subit un traumatisme crânien et devient amnésique dès le début de l’histoire, cela complique fortement ses projets! Cette idée est en soi assez brillante, car elle amène un contraste intéressant entre le personnage musclé qu’est Marcus Lapointe et sa faiblesse passagère. Malheureusement, il reste passif un peu trop longtemps: il se cache, il évite d’être arrêté par la police et se demande qui il est pendant près de la moitié du livre, ce qui nous amène à nous désintéresser un peu de son sort. Quand, enfin, il sort de son apathie, il se déchaîne dans quelques scènes d’action où il tire sur tout ce qui bouge.

Les histoires parallèles qui se déroulent dans un camp de concentration et dans le milieu politique sont plus convaincantes, particulièrement les chapitres concernant Sophie Lacarte, une opposante au régime. D’autre part, Benjamin Faucon crée habilement le suspense, en terminant les chapitres au milieu d’une action et en menant de front plusieurs trames narratives, avec l’introduction de nombreux personnages. Cependant, cela n’empêche pas certaines longueurs à l’intérieur des chapitres. L’auteur décrit avec un grand sens de l’observation l’environnement où évoluent ses personnages et leurs divers déplacements, mais on aurait souhaité un approfondissement des descriptions de la société et de la psychologie des personnages.

Au niveau du style, quelques clichés trop appuyés peuvent faire réagir le lecteur. De plus, ce qui pourrait n’être qu’un détail s’avère gênant à la longue: la présence des notes en bas de page, qui informent sur les différents types d’armes, sur l’architecture ou d’autres éléments du décor. Cela rompt le rythme de la lecture, notamment dans les scènes d’action. Il aurait peut-être fallu insérer certaines des explications au texte et en reporter d’autres en annexe.

En conclusion, l’idée du roman est intéressante, mais on aurait aimé que la situation politique soit traitée plus en profondeur, ainsi que les parcours des personnages. Il faut souligner que Benjamin Faucon sait organiser un récit et qu’il ouvre de nombreuses pistes de réflexion, cependant la lecture du roman nous laisse sur notre faim, car l’intrigue reste en surface.

Sans âme ni loi, de Benjamin Faucon, autoédition, 2013, 277 pages, 19,18 $.

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