«Men in Black III» de Barry Sonnenfeld: l'ingéniosité du retour – Bible urbaine

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«Men in Black III» de Barry Sonnenfeld: l’ingéniosité du retour

«Men in Black III» de Barry Sonnenfeld: l’ingéniosité du retour

Publié le 27 mai 2012 par Jim Chartrand

On n’oserait pas dire que l’époque des mauvaises suites est révolue, mais chaque année le nombre d’exceptions se multiplie, ce qui redonne espoir en la qualité du produit. L’inattendu Men in Black III de Barry Sonnefeld fait partie de ces heureuses surprises qui amènent bien plus qu’un sourire en bouche.

Soyons francs, le bien-aimé Barry Sonnenfeld n’a malheureusement rien offert de notable depuis son âge d’or. C’était il y a vingt ans, alors qu’il enchaînait les Adams Family, Men in Black et autres comédies à succès. Par la suite, il s’est tourné vers la télévision et, outre la superbe télésérie Pushing Daisies à laquelle il a collaboré, rien de marquant n’est sorti par la suite. Offrir une suite à Men in Black une décennie plus tard relevait, certes, de l’audace, mais aussi d’un manque évident d’argent. Bon, retirons nos mauvaises langues puisqu’il s’agit, déjà, de l’une des plus agréables surprises de l’année.

Certes, les premières minutes du scénario demandent une certaine adaptation, parce qu’on a voulu retrouver le ton bon enfant de l’époque, que le style très cartoonesque du film cause un choc, et l’introduction rapide nous met d’entrée de jeu en situation d’inconfort. D’autant plus que l’apparition troublante de Nicole Scherzinger s’impose comme une décision douteuse nous portant à nous questionner sur l’histoire qui se déroulera sous nos yeux. Doit-on craindre une machine à fric qui ne soit là que pour plaire la nouvelle génération? Que nenni!

Les prouesses scénaristiques nous font le coup du voyage dans le temps et se permettent des trouvailles ingénieuses qui ne sont pas sans rappeler l’inoubliable Star Trek que J.J. Abrams avait lancé quelques années plus tôt. Comme quoi la plus belle trouvaille de ce nouvel opus est peut-être d’être parvenu à offrir ingénieusement un prequel camouflé en guise de suite.

Avec un nouveau scénariste à la barre et un nombre limité d’acteurs d’origine, on n’est pas ici pour se la jouer American Pie et multiplier les clins d’œil et références. On s’entiche de l’univers, des martiens aux gadgets, et on concocte un film pratiquement indépendant du reste qui se savoure avec aisance. Oui, on invente des back-stories qui sortent de l’au-delà, mais elles s’incrustent très bien dans l’ensemble. De plus, Will Smith et Tommy Lee Jones retrouvent leurs rôles respectifs avec une telle facilité qu’on ne fait que se glisser dans cette grosse montagne russe avec bonheur et délectation.

Comme quoi il n’en faut pas moins pour gober cette histoire d’un ancien méchant qui refait surface et menace l’existence même de l’agent K, au grand malheur de l’agent J. S’ajoute alors un saut dans le temps, dans le sens complet du terme, où on s’amuse à jouer la carte des seventies avec joie et une distribution de premier ordre, parmi laquelle on retrouve une délicieuse Emma Thompson, un répugnant Jermaine Clement, un sympathique Michael Stuhlbarg et, bien sûr, un déroutant Josh Brolin, dont la ressemblance avec Tommy Lee Jones impressionne grandement dans la jeune version du personnage de K qu’il incarne, mimiques distinctes à l’appui.

Il faut également mentionner que le tout est soigné et qu’on ne se prend définitivement pas trop au sérieux, ce qui est toujours une formule gagnante. Les gags défilent à la vitesse de l’éclair, et on s’assure d’en offrir pour tous. Les blagues se trouvent donc du côté visuel et dans les dialogues toujours bien tournés, vu que l’on joue beaucoup avec les mots, mais aussi dans le corporel, alors que les acteurs s’amusent à être particulièrement expressifs. Le soin du détail jusque dans l’irrésistible trame sonore de Danny Elfman permet donc au film de s’élever bien haut dans la satisfaction et d’en faire une bien belle réussite.

Enfin, parce qu’on y rit du début jusqu’à la fin et bien plus souvent qu’on pourrait le croire, sans oublier que certains plans usent ingénieusement de la 3D, ce qui n’est pas négligeable, en plus du fait que le scénario a plus d’un tour dans son sac et qu’on se permet même d’être un peu plus émotif, voilà une relance de franchise des plus réussies qui peut sans aucun doute porter le sceau de l’un des meilleurs divertissements de la période estivale.

Appréciation: ****

Crédit photo: 2.bp.blogspot.com

Écrit par: Jim Chartrand

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