«Depression Cherry» de Beach House – Bible urbaine

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«Depression Cherry» de Beach House

«Depression Cherry» de Beach House

La suite logique d’un groupe singulier

Publié le 24 septembre 2015 par Benjamin Le Bonniec

Crédit photo : www.facebook.com/beachhouse

Après le somptueux Bloom (2012), le duo de Baltimore présente le nouvel album Depression Cherry et s’inscrit dans la continuité d’un son dont ils sont les inventeurs. Rares sont les groupes des dernières années capables d'avoir su créer un véritable son bien à eux. Beach House l’a fait, et ce cinquième opus en carrière devient vite addictif, n’en déplaise aux insatiables de renouvellement artistique. Alex Scally et Victoria Legrand persévèrent donc avec cette dream pop enivrante, splendide et immuable.

En s’inscrivant largement au-delà des modes actuelles, Depression Cherry est magnifique à tout point de vue et son écoute se fait comme si l’on avait affaire à un classique de la formation. Pour les amateurs de Beach House, il n’y a rien d’étonnant à cela, tant l’aspect qualitatif de l’ensemble de la discographie du groupe n’est jamais négligé. Dans son ensemble, l’album se veut inspiré et inspirant, la dream pop du groupe nous rallie grâce à ce son si caractéristique. 

Dès l’entrée en matière, «Leviation» nous invite à nous élever aussi bien que le groupe l’avait fait avec «Myth» sur Bloom. Rapidement, Beach House nous emporte dans son monde, nous entraîne dans une réalité toute subjective, pourtant si enivrante, aux portes d’un monde onirique et atmosphérique. Avec la deuxième pièce «Sparks», c’est le son lo-fi de Devotion (2008) que l’on retrouve dans une version nettement plus aboutie, plus rock grâce à l’agressivité de ce riff sidérant d’Alex Scally à la guitare. Occulte, cryptique et transgenre, la voix de Victoria Legrand s’élève magnifiquement au-dessus nous rappelant les merveilleuses envolées de Teen Dream (2010), album qui fait souvent office de manifeste lorsque l’on parle du groupe.

Beach-House

Pour la suite, le duo poursuit son déploiement dans les limbes de leur univers et on devient rapidement dépendant. Malgré ces contours légèrement lisses, l’invitation à se présenter tout au long de l’album aux bords de l’abîme nous envoute jusqu’au ténébreux «Days of Candy». Il y a trois, Bloom  apparaissait comme l’aboutissement d’un groupe où la musicalité s’installe au-dessus des courants actuels. Aujourd’hui, Depression Cherry permet à Beach House de confirmer encore une fois tout le bien que la critique put dire.

Actuellement en tournée, la formation ne passe pas malheureusement pas au Québec, même pas au Canada, et à moins de voyager, il faudra se contenter de l’écoute sur album. C’est décevant de la part d’un groupe incontournable, d’autant plus que leurs performances sur scène sont des expériences envoûtantes et marquantes, mais l’album tient à lui seul déjà de splendides promesses réconfortantes pour l’automne.

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