L'album homonyme du groupe canadien Viet Cong – Bible urbaine

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L’album homonyme du groupe canadien Viet Cong

L’album homonyme du groupe canadien Viet Cong

Le post-punk en folie

Publié le 10 février 2015 par Mathieu St-Hilaire

Crédit photo : Flemish Eye

Le quatuor de Calgary Viet Cong fait beaucoup parler de lui présentement sur la planète indie. Muni d’un son typiquement post-punk, le groupe offre un premier album homonyme sombre, décadent et qui emprunte à beaucoup d’autres formations de la fin des années 1970.

Le groupe n’est toutefois pas à ses premiers pas dans l’aventure indie: Matthew Flegal (voix et basse) et Michael Wallace (batterie) évoluaient il y a quelques années pour Women, groupe rock assez abrasif. Évidemment, Viet Cong poursuit en partie dans cette voie, livrant des pièces avec rythmes froids et répétitifs ainsi que mélodies assaillantes ou atmosphériques.

Les inspirations de Viet Cong semblent concentrées majoritairement en Angleterre. Aux premiers abords, on pense aux pionniers goth-rock Bauhaus, la voix de Flegal rappelant drôlement celle de Peter Murphy. On peut également penser à Joy Division. Le collage est toutefois très bien réussi malgré l’évidence des influences.

Le groupe de Calgary n’hésite d’ailleurs pas à pousser l’audace. En effet, «March of Progress» débute avec une première partie abstraite électro-ambiante, un peu comme le duo américain Suicide, pour muter vers une deuxième partie pop-new wave.  

viet-cong

Tout ça tomberait sans doute à plat si les compositions n’étaient pas si solides. «Bunker Buster» possède le même style déconstruit du groupe Gang Of Four et s’avère étonnamment assez accrocheuse. «Continental Shelf», premier extrait, emprunte le rythme du méga-tube «Be My Baby» de The Ronettes, un peu comme The Jesus & Mary Chain avait fait sur «Just Like Honey». Ajoutez à cela la scintillante «Silhouettes» et il est clair que Viet Cong est capable de réaliser des chansons énergiques qui ont du mordant.

Pour conclure le tout, les membres du groupe démontrent un autre visage avec une longue pièce de plus de onze minutes, simplement intitulé «Death». Le résultat n’est pas aussi lourd et macabre que le titre peut laisser présager, même si le groupe se permet une montée d’intensité apocalyptique vers le milieu du morceau.

Vous aimez le post-punk? Pas de problème. Le goth-rock? Il y en a aussi. L’art-rock? Vous y trouverez votre compte. Peu importe les étiquettes, Viet Cong donne un look différent au rock canadien et ne fait heureusement pas dans la dentelle.

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