«Dans la peau de...» Simon Mény et Pierre Rousseau du tandem pop électro Paradis – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Simon Mény et Pierre Rousseau du tandem pop électro Paradis

«Dans la peau de…» Simon Mény et Pierre Rousseau du tandem pop électro Paradis

Créer du beau à deux

Publié le 7 octobre 2016 par Éric Dumais

Crédit photo : Andrea Montano

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Simon Mény et Pierre Rousseau, ces deux petits génies derrière la nouvelle sensation pop électro Paradis.

1. Paradis est une merveilleuse idée qui a pris forme dans vos têtes en 2011. Quelle est la genèse de votre projet musical et comment se fait-il que votre nom ne soit sur nos lèvres que maintenant?

Pierre: «La genèse est toute simple: Simon et moi, on s’est rencontrés chez un ami et on s’est tout de suite mis à parler musique ensemble. On s’est rendu compte qu’on avait des approches et surtout des envies très similaires. On a donc décidé, les jours qui ont suivi si ce n’est le lendemain, du moins c’était très vite, d’en créer ensemble. Tous les deux, de notre côté, on composait déjà de la musique instrumentale avant de se rencontrer. Au bout de quelques semaines à cogiter ensemble, à tenter de définir notre approche, on s’est dit qu’on voulait faire de l’électronique qui rejoignait nos goûts d’alors, soit la house, la techno, bref, plein de choses comme ça. Et on avait aussi envie de composer du chant sur cette musique, en français, une langue que l’on maîtrisait les deux fort bien.»

2. Plusieurs ressentent une pointe de mélancolie à l’écoute de vos morceaux toujours doux, toujours tendres, toujours voluptueux. Qu’est-ce qui vous inspire lorsque vient le temps d’écrire?

Simon: «L’écriture, c’est quelque chose qu’on fait tous les deux. C’est vraiment le fruit de conversations que l’on a ensemble. Ça se construit tranquillement; en fait, on part d’une idée, d’un mot, puis c’est souvent la mélodie qui vient porter le texte. Pierre a toujours écouté plus de disco et moi plus de techno. Et la mélancolie que l’on entend dans nos textes, c’est ça: c’est la rencontre entre des émotions positives et des choses plus tristes. C’est le fruit de la rencontre entre nos deux univers.»

Pierre: «Il n’y a ni un genre ni un artiste duquel on pourrait se revendiquer. En revanche, quand on s’est rencontrés, on a été très inspirés par le label Kontakt, notamment par les artistes Jurgen Paape, Matias Aguayo et Junior Boys aussi. Ils nous ont certainement donné l’envie de faire de la musique. Bien sûr, on se reconnaît à travers la tradition de Serge Gainsbourg à Françoise Hardy.»

3. Vous semblez être des créateurs fort méticuleux qui aiment prendre leur temps avant de dévoiler les fruits de leur travail. Comment se passe la transition de Paradis entre le studio, les DJ sets et le live?

Simon: «Ça a été un processus assez compliqué pour nous, car on était davantage des musiciens de studio à la base, voire des musiciens d’ordinateurs et de chambres (rires). On n’était jamais montés sur une scène. C’est quelque chose qui s’est construit avec le temps, durant le processus de réalisation de l’album. Au début, on a essayé de reproduire la musique qu’on faisait sur disque, avec ce quelque chose de délicat, mais dans le contexte du live, il y a tous les imprévus, les choses qu’on ne contrôle pas, et on a eu envie de faire vivre les versions live de nos morceaux. Aujourd’hui, Paul (qui fait les synthés) et Victor (qui fait les percussions et la batterie) se sont joints à nous pour rendre une interprétation plus vivante du disque. Pour nous, la couleur de l’électro est très importante, car à travers notre réflexion, on souhaite faire vivre le projet sur scène et surtout y prendre un maximum de plaisir. Paradis reste une musique toujours en évolution.»

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Pierre: «On va commencer une vraie tournée en novembre avec 15 dates déjà. Il y a des choses qui vont prendre plus de temps, des chansons qui méritent des versions plus efficaces, plus pop. Il s’agit de penser à comment créer un maximum de contrastes et de couleurs en live

4. Lorsque l’on visionne vos clips, on est instantanément frappé par l’aspect photographique, à savoir par ces êtres et ces choses comme figés dans le temps. Comment décririez-vous votre démarche à ce niveau-là?

Pierre: «Les images, en règle générale, nous inspirent déjà dans notre vie. On a décidé assez naturellement d’accompagner l’intégralité de notre communication par des photos lorsque c’est possible. On avait envie d’affirmer cette identité-là avec quelqu’un dont c’était vraiment la pratique, on a donc décidé de réaliser avec le réalisateur et photographe de métier, Andrea Montano, la pochette du disque et les photos qui accompagnent le livret et l’édition vinyle. Du côté des vidéoclips, on a travaillé avec lui et Pablo Padovani, coréalisateur, et avec cette équipe, on a décidé de ce que serait l’identité visuelle du projet pour cet album. Les images et les photographies nous touchent particulièrement. On aime avoir une approche photographique de la vidéo.»

5. Vers quels horizons se dirige Paradis pour l’automne et le printemps 2017 et, parce que l’on aime rêver, quel serait votre projet le plus fou si on vous donnait totalement carte blanche?

Pierre: «On va se concentrer sur la tournée française et la présentation du disque sur scène. On va prendre le temps de construire de notre son et notre image en concert. Pour tout dire, j’ai actuellement dans la main un sablier pour me rappeler que le temps est précieux (rires).

Simon: «Ah! Assurément un dessin animé pour les enfants, ou un film en général, que l’on aurait réfléchi ensemble, écrit l’histoire et composé la musique. Quelque chose de différent c’est sûr.»

Procurez-vous l’album «Recto Verso» de Paradis sur l’iTunes Store au www.itunes.apple.com/recto-verso. Pour consulter nos chroniques «Dans la peau de…», suivez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…

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