«Rive Gauche» d’Alain Lefèvre – Bible urbaine

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«Rive Gauche» d’Alain Lefèvre

«Rive Gauche» d’Alain Lefèvre

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Publié le 1 avril 2015 par Alexandre Provencher

Crédit photo : Analekta

Alain Lefèvre ajoute un nouvel album, Rive Gauche, à sa large discographie. Dans cette nouvelle parution, produite sous étiquette Analekta, le virtuose présente ses compositions inédites et diversifiées. Elles s’empreignent de grande musicalité, de lyrisme. Mais, Rive Gauche s’avère surtout le fruit d’un travail d’introspection pour Alain Lefèvre. Un travail, somme toute, abouti.

Alain Lefèvre n’a pas l’habitude de passer inaperçu. C’est pourquoi ce pianiste engrange succès par-dessus succès. Flamboyant communicateur et musicien, il s’efforce à renverser les présupposés de la musique classique. Il les bouscule. Et, ça fonctionne à tous les coups. De fait, après la parution des albums de composition Jardin d’Images, Lylatov, Carnet de notes et Fidèles Insomnies, il présente Rive Gauche. C’est dans son univers intérieur, unique, que Lefèvre convie les auditeurs. Il puise dans ses souvenirs et les expose, puisque les neuf compositions proposées dépeignent des moments charnières de sa vie.

L’intériorité de cet album surprend.

À la première écoute, l’album est inégal. Il n’y a pas de thèmes centraux. On passe du romantique au jazz et au chant. Le style est hybride, comme si Lefèvre voulait trop impressionner. Toutefois, il faut percevoir chaque pièce comme une parcelle indépendante. C’est pourquoi on saisit mieux le message de Lefèvre à la seconde écoute. Rapidement, on s’attache.

Le compositeur et interprète principal de l’album fait appel à plusieurs collaborateurs: Angèle Dubeau, Léane Labrèche-Dor, Paul Brochu et Michel Donato. L’auditeur ne doit donc pas être surpris d’entendre le Stradivarius de Dubeau dans «Paris de mes souvenirs», un pèlerinage de six minutes dans les rues de Paris. D’ailleurs, cette pièce envoûte, quoiqu’elle tend un peu vers la caricature. La pièce «Le Chemin», quant à elle, est magnifique. Lefèvre contrôle parfaitement les nuances qui émeuvent.

On reconnaît quelques subtils clins d’œil à André Mathieu. «Ciné Lumière» et «Élou» deviennent rapidement des vers d’oreille. Attention. La pièce «Time out» détonne. D’inspiration plus jazz et se voulant un libre hommage à Billy Joel, Dave Brubec et Bill Evans, «Time out» ralentit le rythme et l’émotion insufflés dans l’album. Dommage. Rive Gauche se conclut par une joyeuse interprétation de Léane Labrèche-Dor de «Au bout de mes rêves».

En somme, Rive Gauche est un album réussi, malgré l’inégalité des compositions présentées. Lefèvre confirme, encore une fois, son talent, son dynamisme et sa grande musicalité. D’ailleurs, parallèlement au lancement de son plus récent opus, Alain Lefèvre est l’ambassadeur artistique du Festival International de Lanaudière, animateur de Dans les carnets d’Alain Lefèvre sur Espace musique, et concertiste partout sur la planète. Il ne chôme pas. C’est une grande fierté pour le Québec.

L’album Rive Gauche d’Alain Lefèvre est disponible en magasin dès maintenant.

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