«On achève parfois ses romans en Italie» de Francis Catalano – Bible urbaine

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«On achève parfois ses romans en Italie» de Francis Catalano

«On achève parfois ses romans en Italie» de Francis Catalano

L’Italie à dos de poésie

Publié le 19 décembre 2012 par Éric Dumais

Crédit photo : L'Hexagone

Originaire de Montréal, Francis Catalano a étudié à l’UQÀM avant de s’envoler outre-mer vers la Ville Éternelle où il a étudié à l’Université La Sapienza de Rome. Récipiendaire du Grand Prix Québécor du Festival International de la poésie de Trois-Rivières et finaliste aux Prix littéraire du Gouverneur Général, c’est un poète à l’imagination savamment enflammée qui signe ici, avec On achève parfois ses romans en Italie, un premier roman d’apprentissage fort prometteur.

Si vous avez toujours rêvé de visiter l’Italie et ses environs dans le confort de votre La-Z-Boy, la lecture d’On achève parfois ses romans en Italie vous offrira un tour d’horizon encore plus savoureux que la majorité des guides touristiques disponibles en librairie. Sans toutefois relever le style objectif et informel de ces aide-mémoires pour voyageurs invétérés, le roman de Francis Catalano se savoure plutôt calmement, au rythme des allées et venues du journal intime du poète (l’auteur, sans doute) nouvellement résidant de Rome, qui nous invite à partager les grands moments de son périple à travers l’Italie.

Fermez les yeux quelques instants et souvenez-vous de la scène colorée où Amélie Poulain (Audrey Tautou) aide un aveugle à retrouver son chemin dans un Paris tout en éveil dans le célèbre film de Jean-Pierre Jeunet. La traversée italienne du poète, qui visitera Rome, Sienne, Milan, Venise et Pise puis ses nombreux attraits, les fontaines de Trevi, le Panthéon, le Colisée et ses nombreuses rues mouvementées et débordantes d’activités, ressemble à ce moment d’une simplicité désarmante où Amélie Poulain nous fait voir les merveilles de la boucherie, les majestueux bouquets de la fleuriste et les sucettes de Pierrot le Gourmand dans les vitrines à travers les yeux inanimés du mendiant, qui ne voit rien mais imagine la beauté des images évoquées. Ici, Francis Catalano nous transporte, avec pour seul bagage la richesse de son vocabulaire, dans les plus beaux atours de l’Italie pour nous offrir un tour guidé ponctué de rencontres, d’aveux et d’informations sur l’histoire de ce pays où de nombreux génies de l’art y ont laissé leurs traces.

On achève parfois ses romans en Italie n’est pas un ouvrage destiné à n’importe quel lectorat. La plume savante et poétique de l’auteur poursuit d’un bout à l’autre du livre une traversée au sein d’un vocabulaire riche de sens et d’images; il faut par ailleurs relire jusqu’à deux fois certains passages, soit pour la beauté des métaphores imaginées, soit pour être certain de bien saisir le concept évoqué par l’auteur. L’amateur de poésie et de littérature savante y trouvera certes un ouvrage brillamment écrit, toutefois, sa pesanteur stylistique pourrait peut-être en décourager certains. L’histoire entre le poète et la désirable Carolina F. Stanca est si belle, exquise, voire inattendue, que vous aurez tendance à relâcher vos contraintes au service d’une littérature de l’abandon. À lire, donc, par intermittence, au rythme de votre désir de découvrir l’Italie à dos de poésie.

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