L'artiste britannique PJ Harvey racontée en 6 vidéoclips – Bible urbaine

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L’artiste britannique PJ Harvey racontée en 6 vidéoclips

L’artiste britannique PJ Harvey racontée en 6 vidéoclips

À l'occasion de son concert au Métropolis le 15 avril 2017

Publié le 11 janvier 2017 par Isabelle Lareau

Crédit photo : www.pjharvey.net

Puisque la grande dame de la musique alternative nous visitera au printemps 2017 afin de nous présenter sa nouvelle offrande, The Hope Six Demolition Project, nous profitons de cette occasion toute spéciale pour revisiter ses vidéoclips les plus marquants.

«The Words That Maketh Murder»

Inspirée par le travail du photographe Seamus Murphy, PJ Harvey a travaillé avec ce dernier afin de réaliser un documentaire pour Let England Shake. Il en résulte douze courts-métrages, un pour chacune des pièces du disque. Pour «The Words That Maketh Murder», il incorpore des séquences de la chanteuse, que l’on sent intimidée par le processus, s’accompagnant à l’auto-harpe, chantant une version de type «enregistrement en direct», entrecoupées d’images prises au hasard de gens qui vaquent à leurs occupations ordinaires. Quelques segments sont plus inquiétants, cependant; nous y voyons la guerre et ses dommages collatéraux. Cet album et ce vidéoclip marquent le début d’une nouvelle ère pour Harvey, car elle met de l’avant ses préoccupations politiques. Ce chemin est également exploré avec détermination sur l’opus The Hope Six Demolition Project.

«A Perfect Day Elise»

Chanson tirée de l’offrande Is This Desire?, ce clip semble être un suspense où des phénomènes étranges qui sont à peine perceptibles se produisent. Cette vidéo, réalisée par Maria Mochnacz, raconte l’histoire de la protagoniste, Elise, et a lieu dans un hôtel. Une aura de mystère et de non-dit plane. Pourtant, les personnages savent ce qui se passe, sans jamais en faire mention, et ignorent ce qui apparaît comme inévitable. Une ambiance légèrement troublante, mais d’un très grand esthétisme; la photographie dans les tons de bleu et de gris est particulièrement réussie, et le résultat est poétique. Le jeu de guitare ajoute au côté sombre de cette pièce, tout comme la formule passive-agressive qui est délicate, mais belle et bien présente. 

«A Place Called Home»

Une autre collaboratrice de longue date de PJ Harvey, Sophie Muller, a réalisé cette vidéo très stylisée. Le synopsis est très simple: on observe la musicienne alors qu’elle est coincée dans une pièce, chantant et tournoyant sur elle-même. Le charme qui émane de la multi-instrumentiste est sidérant, nul besoin d’artifice pour être obnubilé par sa présence. Des portraits de la chanteuse se superposent les uns aux autres dans un tourbillon dynamique qui nous captive, sans jamais être étourdissant. Les images se marient très bien au rythme de «A Place Called Home» (qui est paru sur Stories from the City, Stories from the Sea), sans aucune discordance. Le décor est une chambre fermée aux teintes pourpres. Il n’y a que très peu de lumière, nous sommes plongés volontairement dans l’obscurité et le flou.  Tout en contraste, la musicienne porte une robe de soirée de couleur argent, sertie de paillettes.

«Good Fortune»

Une autre collaboration Muller-Harvey où nous voyons la chanteuse déambuler dans les rues tandis qu’il fait nuit. Stories from the City, Stories from the Sea fut en partie inspiré par un séjour que PJ Harvey fit à New York. Ce disque se veut un hommage à la beauté. Et, ce qui semble inhabituel, la Britannique aux cheveux foncés et aux immenses yeux verts apparaît d’humeur joyeuse, esquissant même quelques sourires à la caméra. Malgré le ton très affirmatif de cette chanson, on ressent une certaine énergie. Le rythme de ce morceau est nerveux, les plans de la musicienne sont serrés et le mouvement de la caméra est saccadé. Ce vidéoclip rend l’esprit de ce titre à merveille.

«This Is Love»

Une vidéo super simpliste mais tellement efficace. Studio blanc, guitare blanche et ensemble pantalon ajusté accompagné d’un veston moulant avec un décolleté plongeant et des franges, la chanteuse brille de mille feux de par sa présence magnétique. Souvent, elle est appréciée pour la complexité et la noirceur des émotions qu’elle exprime avec originalité, cette fois-ci, nous sommes impressionnés par la facilité qu’elle a de simplement affirmer que c’est l’amour, et rien d’autre, qu’elle ressent. Les riffs de guitare sont saturés, rageurs, énergiques et puissants à souhait. Son sourire a un petit air taquin, comme si elle avait un secret dont nous ignorons tout. «This Is Love» est, lui aussi, tiré de Stories from the City, Stories from the Sea. La talentueuse Sophie Muller signe, encore une fois, la direction.

«Down By The Water»

Pouvions-nous passer à côté de ce méga succès (de l’excellent To Bring You My Love)? Ce titre et cette vidéo furent l’introduction de la Britannique auprès de public nord-américain. Encore une fois, comme c’est le cas pour ses clips les plus percutants, le concept est plutôt épuré; des plans de la chanteuse dans un studio (parfois sombre, d’autres plans sont réalisés devant un rideau vert rappelant le fond de la mer ou d’un lac) en alternance avec des séquences où elle est submergée dans l’eau. Vêtue d’une robe en satin rouge, d’une perruque coiffée à la mode des années 40 et portant un maquillage excessif  (ombre à paupières bleu-vert, un rouge à lèvres et du vernis à ongles qui dupliquent la couleur de sa robe). Nous apercevons une femme forte et assumée, qui possède un don pour le côté théâtral, sans que cela ne sonne faux. Le style de la chanteuse, créé avec l’aide de la photographe Maria Mochnacz, qui est aussi la réalisatrice de «Down By The Water», se voulait à l’image d’une Joan Crawford sur l’acide.

Le concert aura lieu le samedi 15 avril 2017 dès 20h30. Aucune première partie n’a été annoncée pour le moment.

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