Le Gala incroyable de Gilbert Rozon dans le cadre du festival Juste pour rire – Bible urbaine

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Le Gala incroyable de Gilbert Rozon dans le cadre du festival Juste pour rire

Le Gala incroyable de Gilbert Rozon dans le cadre du festival Juste pour rire

Lorsque «incroyable» rime avec redondance

Publié le 11 août 2015 par Geneviève Jetté

Crédit photo : Mathieu Pothier

Gilbert Rozon a offert, le mercredi 29 juillet dernier à la Salle Wilfrid-Pelletier, son Gala incroyable dans la dernière ronde de la foulée de spectacles présentés dans le cadre du festival Juste pour rire cette année. Le Gala avait pour but de présenter la crème des participants à l’émission française La France a un incroyable talent où M. Rozon y est juge depuis sa création en 2005. Les attentes étaient élevées pour un spectacle animé par le papa des plus grands évènements internationaux consacrés à l’humour. Le public devait s’attendre à être épaté plutôt que de rire aux larmes, c’est certain. Dommage qu’aucun des deux critères n’aient été remplis.

Les structures et scènes extérieures se faisaient démonter, le Quartier des spectacles se dérobait de ses plus beaux habits pour clore la série de festivals qui enjolivaient la Place des Arts depuis début juin. L’ambiance ne battait définitivement pas son plein en cette journée de canicule et cela sentait le réchauffé pendant la représentation, aussi.

Le début du spectacle est tout de même parti sur une bonne lancée. Une prestation époustouflante du groupe de musique traditionnelle breton et gagnant de la dernière édition, Bagad de Vannes, a créé une atmosphère festive et intense, avec la présence de plus de 39 musiciens sur scène. Gilbert Rozon, vêtu d’un habit écossais (le fameux kilt) a tenté de séduire la foule simplement par son accoutrement loufoque. Le public a ri. Tant mieux. Cela passe encore, à la limite.

Déjà vu

Le premier numéro du spectacle était accordé à Jean-François Martel, un Québécois, au Cube acrobatique. Arborant fièrement l’allure d’un gladiateur sorti tout droit de la Rome antique, l’acrobate professionnel faisait tourbillonner son cube surdimensionné de plastique scintillant. Cette discipline semblait exigeante physiquement, certes, mais cela ne valait pas la place du premier numéro. Le public l’a tout de même accueilli chaleureusement en lui offrant un standing ovation.

Contrairement à l’acrobate, un jeune magicien «du futur» selon Gilbert Rozon, Xavier Mortimer, a livré une prestation d’autant plus décevante. Jouant entre le réel et l’animé, à l’aide d’une projection qui simulait la présence d’un anneau qu’il faisait soudainement sortir de l’écran, sa comédie n’épatait pas la galerie. Avec les Luc Langevin et Messmer de ce monde, lorsqu’il est question de magie, le public québécois semble plus pointilleux. Malgré la fidèle ouverture d’esprit de ce public, le numéro n’a pas passé à l’unanimité.

À seulement vingt minutes du Gala, un léger sentiment de redondance semblait déjà ennuyer la salle. Rien de très sensationnel, rien de très «français», rien de très nouveau, en fin de compte. La crème du «déjà vu» s’est perpétuée avec Costic, imitant Céline Dion, évidemment. La ressemblance était étonnante pour un homme (quand même!), mais il n’y avait rien qui sortait de l’ordinaire avec ce scénario.

Coups de cœur

Toutefois, bien qu’il y ait eu quelques déceptions au niveau de la forme et des numéros, il faut admettre qu’il y avait aussi une série de petits bijoux. Arthur Cadre, un jeune danseur contorsionniste qui a su émouvoir le public par sa délicatesse et la sensibilité qu’il dégageait par ses gestes, il a réellement su gagner le cœur du public. Tout comme Les Beaux Frères, un duo aussi coquin qu’intelligent avec des tours de passes-passes plus surprenants les uns que les autres.

Le seul hic, ils n’avaient qu’un seul numéro! Puis vint le temps de découvrir Stevie Starr, l’étoile du match. Capable d’ingurgiter une boule de billard ou un poisson rouge, tout en les «sortant» intact de sa bouche, il n’est pas difficile de constater qu’il s’agit d’un phénomène plutôt farfelu, bien connu des Américains également.

D’autres artistes tels que Simon Heulle au drapeau, Marianne Néri au chant lyrique ainsi que Hugo Desmarais au Voltige ont livré de très nobles performances.

Un tel gala n’était pas conçu pour jeter l’audience par terre avec une palette considérable de numéros uniques en leur genre. Peut-être que dans la foulée de mauvaises présentations à l’émission française, les numéros présentés mercredi soir semblaient sortir de l’ordinaire ou du moins faire preuve d’une forme de professionnalisme. Sauf qu’une fois réunis, ils ne sont malheureusement pas à la hauteur des espérances de «l’incroyable».

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