Yann Perreau au Club Soda à l’occasion des FrancoFolies 2016

Arrivé en dansant de façon plus qu’énergique, sourire aux lèvres, verres fumés aux yeux et chapeau à la tête, le joyeux personnage a lancé la soirée avec la dansante «Barcelone». Amusant dans ses mouvements, il n’a pas mis de temps à faire réagir la foule, qui avait déjà les poings dans les airs au parterre. Bougeant comme pas un, sautant sur la scène, puis de la scène au parterre parmi le public, Yann Perreau a rapidement démontré une énergie débordante et on a tout de suite pensé qu’il allait se brûler et qu’il ne pourrait tenir le coup ainsi toute la soirée. C’était mal le connaître.

Sa théâtralité et sa gestuelle animée ne l’ont bien sûr jamais quitté, de «Mon amour est un loup» à «Baby boom», où il est arrivé affublé d’un chapeau de capitaine de bateau et d’un veston marine, se déhanchant en bouffon. Allant jusqu’à jouer de l’harmonica durant ce morceau, Perreau a été plein de surprises jusqu’à la toute fin, se lançant partout en suivant les rythmes endiablés, et étant absolument intenable.

D’autres surprises auront été «Conduis-moi» transformée en air reggae – Yann Perreau avait d’ailleurs mis sa chemise de rasta pour l’occasion –, la reprise d’un vieux succès qu’on n’avait pas entendu depuis longtemps, «La vie n’est pas qu’une salope», et l’apparition éclair d’à peine une minute de Pierre Kwenders durant la rythmée «Faut pas se fier aux apparences»; juste assez de temps pour voir à l’œuvre deux bêtes de scène réunies et pour créer un gros party qui a suscité un tonnerre d’applaudissements chez la foule qui sautait déjà sur place au parterre.

Très charmeur avec son public, Yann Perreau va même jusqu’à chanter certains passages de ses chansons presque yeux dans les yeux avec quelqu’un du public, s’agenouillant auprès de lui sur le bord de la scène. L’artiste s’est aussi montré généreux en prenant bien le temps de s’adresser aux gens; ici pour les remercier de lui donner tant d’amour et là, en introduction de la dynamique «Momonna», pour parler de ses enfants en clamant qu’«avoir des enfants, ça me donne encore plus le goût d’être fou!». Ceci explique sans doute cela: les danses et les mouvements déjantés dont il a fait preuve tout au long de la soirée.

Il y eut tout de même quelques moments plus doux et d’une grande beauté, notamment en rappel, lors de la sincère «T’embellis ma vie» en guitare-voix, et lorsque Yann Perreau a invité Amylie sur scène pour «À l’amour et à la mer», une chanson écrite pour sa maman et livrée de jolie façon avec la chanteuse. Dansant collé-collé avec celle-ci, Perreau a une fois de plus prouvé son côté charmeur et séducteur, mais a aussi tenu à lancer un message: «Soyez curieux, allez écouter nos albums. Il y a plein de bonne musique qui se fait au Québec!»

Si «Le bruit des bottes» a fait changer l’ambiance de façon radicale, la musique se dévoilant tout aussi rock mais lui se faisant plus posé, l’ambiance générale du spectacle a été plus que festive, surtout, il faut se l’avouer, durant le succès de l’été: «J’aime les oiseaux», en rappel. Réinvitant Amylie et Sarah Bourdon sur scène pour faire partie de la fête, Perreau a instantanément déclenché des sauts sur place avec poings dans les airs dans tout le Club Soda, et ce, jusqu’au deuxième étage. Il n’y a pas de doute, c’est ce qu’on appelle un grand hit. La chanson, tout comme le spectacle.

Amylie

«Faut pas se fier aux apparences», chantera plus tard son ami et collège Yann Perreau pour qui elle effectuait la première partie: sous ses airs de jeune femme délicate, Amylie cache une voix puissante et maîtrisée, ainsi que des mélodies entraînantes. Forte et fière avec sa guitare électrique entre les mains, elle défendait les titres de son plus récent opus, Les éclats, et même si elle chantait de façon vivante et rythmée «je me fous d’être à la hauteur» («La hauteur»), elle sera peut-être contente d’apprendre qu’elle l’a été, à la hauteur, et qu’elle a brillé de biens des éclats. Généreuse et faisant réagir et chanter le public, elle a aussi su se montrer plus posée avec quelques compositions plus douces, mais toujours avec une belle assurance, et le public a bien répondu à sa musique pop rock et à sa belle énergie.