«La Mort Pop Club» de We Are Wolves – Bible urbaine

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«La Mort Pop Club» de We Are Wolves

«La Mort Pop Club» de We Are Wolves

Sombre rock 'n' roll et distorsion

Publié le 26 février 2013 par Émilie Langlois-Pratte

Crédit photo : Dare to Care

Nos loups mythiques sont enfin de retour au grand plaisir des amoureux du post-punk trash primitif et minimal avec La Mort Pop Club, leur quatrième album studio. Après un virage plus propret avec Invisible Violence (2009), We Are Wolves revient aux sources grâce à une résonance garage et une distorsion omniprésentes, avec cette fois-ci une thématique plus sombre: la mort.

La Mort Pop Club, toujours présenté sous l’étiquette de Dare to Care, a été enregistré, mixé et produit par les talentueux Adrian Popovich and Joseph Donovan (Sam Roberts, the Dears). Dix compositions, dix façons différentes de jouer avec la mort. On découvre une formation beaucoup plus dark et un matériel beaucoup plus lourd qui, par moments, présente cependant un léger manque d’originalité. On sent ce bémol dès l’écoute des titres «As the Moon Sets» et  «Sun», qui font penser à un mélange des célèbres troupes Band of Skulls et Wolfmother.

On plonge de prime à bord dans un monde rock heavy solide et tout de même bien orchestré. L’ensemble n’est pas mauvais du tout; le talent et l’expérience y sont bien démontrés et les arrangements, toujours soignés, mais il manque ce petit quelque chose pour qui aurait permis à We Are Wolves de se démarquer davantage de ce qui se fait déjà dans le genre. Il faut dire que la formation montréalaise avait déjà mis la barre bien haute avec leurs opus précédents, soit Non-Stop je te plie en deux (2005) et Total Magique (2007).

Il y a plusieurs bons coups à travers la galette cependant telle que la pièce «Night», dans laquelle on peut clairement entendre un extrait du film Alphaville (1965), œuvre du cinéaste Jean-Luc Godard, ce qui rend la chanson plus creepy, plus morbide. L’effet est franchement réussi et se marie bien à l’ambiance voulue. Dans cette composition, on commence à retrouver enfin le côté plus festif et punché de la meute.

Et leur sens du rythme plus déchaîné vient rendre grâce au tube funèbre «Moving Fast», venant accompagner des solos de synthétiseurs accrocheurs et des voix plutôt obscures empreintes d’effets caverneux. Le leitmotiv vient s’emparer de la deuxième partie de l’offrande et se perpétue avec les excellents titres «Snake in the Sand» et «Mirror» sous une tangente un peu plus électro et dansante, avec influence 80’s. On atterrit finalement en douceur à l’écoute de «Voices», une composition beaucoup plus pop et accessible.

Un des points forts de l’album est sans aucun doute sa saveur ténébreuse. Les gars de We Are Wolves nous laisse découvrir un nouveau côté d’eux mêmes en abordant avec aisance les thèmes de la mort macabre, du surnaturel, de l’ésotérisme et ils n’en démordent jamais. Les textes sont entièrement assumés et bien écrits, il y a une rigueur inébranlable qui rend La Mort Pop Club captivant. Les effets halloweenesques intégrés à la banque de sons des synthétiseurs utilisés pour certaines pièces rendent aussi l’expérience macabre plus attrayante. Bien qu’on ait aimé le côté plus festif et original de Invisible Violence et l’urgence de Total Magique, leur petit dernier demeure réussi.

La Mort Pop Club est disponible en magasin dès maintenant et le lancement aura lieu en formule 6 à 9 ce mercredi 27 février prochain au bar Second Floor (5169, Avenue du Parc). Pour voir le trio sur la scène montréalaise, rendez-vous le 4 mai prochain au Cabaret du Mile-End. Pour plus de détails, consultez leur site internet au http://www.wearewolves.net.

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