«Venomous Rat Regeneration Vendor» de Rob Zombie – Bible urbaine

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«Venomous Rat Regeneration Vendor» de Rob Zombie

«Venomous Rat Regeneration Vendor» de Rob Zombie

Bienvenue au carnaval

Publié le 29 juillet 2013 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Universal Music

Pour ce cinquième album, Rob Zombie pourchasse toujours les créatures de la nuit, poursuivant la voie empruntée sur l’effort précédent, Hellbilly Deluxe, Vol. 2 (2010). Monsieur Zombie demeure fidèle à sa nature: les monstres, la guitare assurée, les nombreuses références aux films d’horreur américains, son hybride entre métal et industriel, et, bien sûr, son «yeah» si caricatural. Ce retour aux ténèbres cacophoniques marque un éloignement de la démarche dépouillée qu’il avait adoptée avec Educated Horses (2006).

Né Robert Bartleh Cummings, cet artiste multidisciplinaire (musicien, bédéiste, réalisateur de film d’horreur et acteur occasionnel) a commencé sa carrière à New York dans les années 80 et a offert, avec son groupe White Zombie, quatre disques avant d’entamer une carrière solo sous le pseudonyme de Rob Zombie. Il est vrai que White Zombie et Rob Zombie sont étrangement similaires tant au niveau du style que du contenu; Rob est le cerveau derrière la musique, les vidéos et les pochettes d’albums. C’est un bon musicien qui possède aussi le talent de bien savoir s’entourer. 

Le style musical de Zombie est une combinaison de plusieurs éléments, il y a incontestablement une grande influence de la musique heavy metal, notons en particulier Ozzy Osbourne, du shock rock comme celui d’Alice Cooper (on constate qu’il partage la même attirance pour la théâtralité élaborée), des sonorités industrielles similaires à Ministry et, bien sûr, sa voix modifiée.

Mais il y a un côté rythmique répétitif, semblable à la musique dance, ce qui fait en sorte que les mélodies soient si accrocheuses, faciles à mémoriser, et sur lesquelles on peut aisément danser, pas seulement ne faire que du headbanging.

Une autre caractéristique est le style d’écriture de Rob Zombie; il ne s’inspire pas des aléas de la vie quotidienne pour composer ses paroles, mais plutôt des films d’horreur et de série B, dont il utilise fréquemment des extraits pour créer ses pièces musicales, ce qui amplifie l’effet d’épouvante. Il y a également des échantillons de films pornographiques… Bref, ce ne sont pas forcément des paroles qui suscitent la réflexion, mais c’est très divertissant si la thématique halloweenesque vous plaît.

Le premier extrait et deuxième titre de l’opus est «Dead City Radio & The New Gods of Supertown», ce qui ne représente pas nécessairement bien cet opus, car il est plutôt commercial et même un peu cliché. C’est aussi le cas pour «Revelation Revolution».

«Teenage Nosferatu Pussy» est l’une des excellentes chansons de cette offrande, elle est puissante et la basse est très bien exécutée. «Rock and Roll (In a Black Hole)» semble avoir une introduction aussi délicate que «A Forest» de The Cure, pour ensuite nous offrir un refrain digne de «Jesus Built My Hotrod» de Ministry. Cette chanson est à propos de mutations et du Capitaine Kirk.

«Lucifer Rising» pourrait devenir un hymne, grâce à son refrain digne d’une comptine et à sa guitare tonitruante. «The Girl Who Loved The Monster» nous offre des textures électroniques qui peuvent nous faire penser à Skinny Puppy et contient la preuve que Zombie est un francophile.  

Zombie a également inclus une reprise de la pièce «We’re An American Band» de Grand Funk Railroad, mais qui n’est pas particulièrement intéressante.  

C’est un disque solide et constant à l’exception de quelques moments moins forts. Il va certainement plaire aux admirateurs de longue date et, s’il y a une campagne de marketing soutenue, d’autres voudront sûrement se joindre au carnaval.

Rob Zombie sera en spectacle dans le cadre du festival Heavy MTL le dimanche 11 août 2013. Il reste encore des billets.

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