5 bonnes raisons de regarder la série télé «I May Destroy You» sur Crave – Bible urbaine

Cinéma

5 bonnes raisons de regarder la série télé «I May Destroy You» sur Crave

5 bonnes raisons de regarder la série télé «I May Destroy You» sur Crave

Une histoire forte en émotions

Publié le 1 octobre 2020 par Vincent Gauthier

Crédit photo : HBO / Tous droits réservés

La série télé I May Destroy You, produite, écrite et créée par Michaela Coel et présentée sur les plateformes BBC One et HBO (disponible uniquement sur Crave au Canada) est une série plutôt difficile à regarder. En effet, une véritable onde de choc s’est fait ressentir sur le web lors de la diffusion du premier épisode, et le momentum a continué d'augmenter jusqu’à sa finale, diffusée en août dernier.

Basée sur une expérience personnelle et difficile qu’a vécue la créatrice Michaela Coel, la télésérie met en scène Arabella (interprétée par Coel elle-même), une jeune écrivaine hantée par des flashs d’une soirée où, petit à petit, elle réalise qu’on l’a droguée et violée.

Les spectateurs suivent ensuite le parcours émotionnel qu’elle devra traverser et pourront découvrir comment cette expérience chamboulera ses amitiés et son processus créatif à l’entour du deuxième roman qu’elle tente d’écrire.

Malgré la lourdeur du sujet, la série peut être assez drôle par moments, toujours touchante, et d’une actualité saisissante, surtout avec la vague de dénonciation #MeToo qui continue de déferler partout à travers le monde.

Nous vous présentons donc aujourd’hui un tour d’horizon en cinq points sur cette série télé qui saura vous convaincre de la binge-watch durant les 28 prochains jours!

Une représentation originale et inédite d’un sujet difficile

La mise en scène d’une agression sexuelle est toujours excessivement difficile à regarder; il suffit de se rappeler de l’affreux plan séquence dans le film Irréversible avec Monica Bellucci! Cette expérience traumatisante a souvent été portée à l’écran avec des effets assez mixtes, mais dans I May Destroy You, je crois qu’il s’agit là d’une des représentations les plus puissantes que j’ai vue de toute ma vie.

La télésérie, qui a été qualifiée de drama about consent, explore l’expérience des survivants d’agression sexuelle, tout en approfondissant des terrains que la conversation culturelle autour de #MeToo néglige bien trop souvent, en particulier l’aspect psychologique des survivants à la suite de cette expérience traumatisante.

Il s’agit donc d’une représentation très originale qui montre comment une agression peut être insidieuse, comment la société est mal outillée pour aider les individus qui en ont vécu une, et comment les répercussions peuvent adopter tellement de formes différentes chez chaque individu.

Pas seulement un drame

I May Destroy You peut donner l’impression d’être une série télé lourde et difficile à regarder, mais ce n’est pas du tout le cas. Londres est ici présentée comme une ville super jeune et excitante, comme une autre dimension remplie de néons et de technologies, où tout ce chaos qui vient avec la vingtaine et le début de la trentaine est présenté dans sa totalité: les amitiés intenses, les soirées qui ne finissent jamais, les histoires d’amour passionnantes, les one-nights, et le fait que plusieurs d’entre nous sont toujours en train de déterminer ce qu’il souhaitent faire de leurs vies.

Avec des scènes très drôles entre le trio d’amis et des dialogues pour le moins efficaces, cette comédie dramatique est tout sauf unilatérale.

Une distribution diversifiée, enfin!  

Avec toutes ces productions télévisuelles qui sont caractérisées par un flagrant manque de diversité, voir à l’écran une distribution aussi talentueuse et composée entièrement de personnes de couleur et d’individus provenant de la communauté LGBTQ2 – y compris Weruche Opia et Paapa Essiedu, qui jouent les meilleures amies d’Arabella, Terry et Kwame – donne espoir que le paysage télévisuel se dirige vers la bonne direction en ce qui a trait à la représentation et à la diversification dans nos télévisions!

Une structure narrative complexe  

L’un des éléments les plus intéressants et uniques de cette série est sa structure narrative. Chaque épisode existe selon sa propre temporalité, sans trop se soucier de la continuité au sens linéaire et traditionnel.

Le format éclaté et disparate de la série, composé de plusieurs flashbacks et de va-et-vient entre le passé et le présent, renforce le mystère et le suspense du scénario. De plus, cette forme permet de mieux refléter la perspective confuse d’Arabella, avec qui le spectateur tente de recoller les morceaux de cette soirée qui ne cesse jamais de nous échapper.

Le génie de Michaela Coel

Après des performances encensées par la critique dans Chewing Gum, Black Earth Rising et Black Mirror, Michaela Coel s’établit lentement mais sûrement comme l’une des figures les plus excitantes et talentueuses de la nouvelle génération.

Sa performance est tellement authentique que, souvent, on oublie qu’on est en train de regarder une actrice jouer. En plus, elle témoigne d’une force sans borne en créant une télésérie qui frôle le génie en se basant sur une expérience traumatisante qu’elle a vécue tout récemment, pendant la création de l’émission Chewing Gum.  Elle démontre ainsi que l’art peut être créé à partir des expériences les plus difficiles et qu’il n’est jamais trop tard pour reprendre possession de sa voix et d’avoir le courage de dire haut et fort: moi aussi.

Vous pouvez également savourer  la trame sonore électrisante ci-dessous! Pour lire d’autres suggestions de films et de séries télé à voir, rendez-vous ici. 

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