«L'Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney – Bible urbaine

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«L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney

«L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney

Le biopic conventionnel d'un commandant mythique

Publié le 8 mars 2017 par Benjamin Le Bonniec

Crédit photo : www.allocine.fr

Après une adaptation en deux épisodes de la bande dessinée à succès Largo Winch et un détour par le policier avec Zulu, du livre homonyme de Caryl Ferey, le réalisateur et scénariste français Jérôme Salle s’attaque au film biographique. L’Odyssée, adapté du livre Capitaine de la Calypso d’Albert Falco et d’Yves Paccalet, retrace le destin singulier d’un homme, Jacques-Yves Cousteau, qui consacra sa vie à l’exploration des fonds sous-marins aux quatre coins du globe. Un biopic décevant dans sa forme, mais aux images immergées somptueuses.

Surnommé le «Commandant», Cousteau (interprété par le méconnaissable Lambert Wilson) a largement contribué à l’essor de la plongée sous-marine moderne et à la découverte du monde sous-marin par le grand public en devenant l’un des pionniers de la cause environnementale grâce à son engagement dans la protection des milieux aquatiques. L’Odyssée demeure malgré lui un film de fiction, dressant le portrait contrasté et sans concession de cette figure du XXIe siècle, dans ses relations interpersonnelles avec sa première femme Simone (incroyable Audrey Tautou) et son second fils Philippe (Pierre Niney), et dans sa frénétique exploration du monde sous-marin.

Le film multiplie les récits: la trajectoire funeste de son fils Philippe, son mariage sacrifié avec Simone, ses explorations océaniques, sa personnalité ambivalente, jusqu’à en faire un chantre de l’écologie au milieu des années 70. Et il est bien là le bât qui blesse, celui qui vous foudroie un film ambitieux, mais à l’adaptation désarticulée et fort discutable.

Car le portrait dressé par Jérôme Salle sonne bien creux à de nombreux égards, courant presque le risque de faire la caricature d’un homme qui semblait en fin de compte aimer plus la lumière que l’obscur abysse des océans.

Ce portrait n’est en rien une surprise pour ceux qui connaissent un peu la vie de ce «pacha» (l’un de ses surnoms)dont les à-côtés prennent aujourd’hui des allures de secrets de polichinelles. Pourtant Cousteau reste une figure caractéristique des hommes de son temps, un temps où l’homme se sentait tout puissant capable de dompter la nature bien aider par quelques billets de banque. Alors, cette question de l’argent devient inévitablement le fil conducteur de tout un film. Il devient même élément central lorsque l’on apprend que la Calypso, ce bateau emblématique des épopées du Commandant, a vu sa rénovation coûteuse largement financer par sa femme.

L’Odyssée présente finalement tous les contours du film hagiographique classique, à gros budget où rien n’est laissé au hasard, et certainement pas dans le réalisme désiré, dans la reconstitution méticuleuse et dans le survol incessant des décennies. Pourtant, Jérôme Salle avait tout pour faire un grand film, l’exploitation du thème des désaccords entre le fils Philippe et le père aurait mérité qu’on s’y attarde. Car à ce moment-là, Cousteau prend l’allure de l’homme égocentrique et narcissique, aux défauts mis en lumière et Niney s’en donne à cœur joie pour faire descendre son père de cette position statuaire. Il découle de là que le thème de l’environnement cher à Philippe est pris à son compte par le père et cette thématique est tout aussi rapidement évacué que celle de la haine entre père et fils.

Mise à part ces deux visées explosives du film, L’Odyssée se pare globalement de ces fastidieux contours biographiques, laissant place à un Cousteau toujours héros mais favorable à l’écologie se réconciliant avec le fils dont la disparition amorcera ensuite la rédemption. Au final, le film patauge dans ces dimensions biographiques sans convaincre, et s’il n’y avait pas ces prises de vue incroyables des fonds marins, ce souci de la reconstitution et cette aubaine de redécouvrir un personnage incontournable, un film que l’on oubliera rapidement. Dommage.

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Par www.allocine.fr

  • «L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney
  • «L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney
    SD04- Odyssee- Scenes: 53AST, 49A, 51
  • «L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney
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  • «L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney
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  • «L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney
  • «L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney
    SD05- Odyssee- Scenes: 53C, 50, 53end, 52, 86, 111Ter
  • «L’Odyssée» de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney
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