«The Revenant» d'Alejandro González Iñárritu avec Leonardo DiCaprio – Bible urbaine

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«The Revenant» d’Alejandro González Iñárritu avec Leonardo DiCaprio

«The Revenant» d’Alejandro González Iñárritu avec Leonardo DiCaprio

Le long chemin de croix de DiCaprio porté à l'écran

Publié le 27 janvier 2016 par Alexandre Beauparlant

Crédit photo : www.facebook.com/revenantmovie

Le cinéaste mexicain Alejandro González Iñárritu, flottant sur un nuage depuis l'an dernier, sort quelque peu de sa zone de confort en signant The Revenant, un récit d'aventures épique basé sur un fait vécu. Dommage, pourtant, qu'il choisisse d'emprunter un chemin si familier.

Fidèle à ses habitudes, Iñárritu propose une œuvre aux thématiques (et péripéties) sombres et douloureuses. On pourra également constater de visu que le bonhomme n’a pas perdu la main pour diriger des séquences spectaculaires, atteignant des sommets personnels en la matière. Et il ne perd pas de temps à nous les montrer!

Dès les premières minutes, un camp de trappeurs subit l’attaque-surprise d’Amérindiens Arikaras. Les flèches traversent les gorges et les crânes, les balles font mouche; c’est le chaos total. Les pertes humaines s’accumulent et les survivants n’ont d’autre choix que de fuir le champ de bataille. Parmi eux figure Hugh Glass (Leonardo DiCaprio), ce personnage mythique ayant, pour la petite histoire, survécu à une féroce attaque de grizzly, puis retrouvé la civilisation après avoir été laissé pour mort par ses frères d’armes en pleine nature indomptée.

Le film se base en partie sur le roman homonyme de Michael Punke, mais principalement sur les idées de grandeur d’Alejandro González Iñárritu, cet homme vertueux qu’on ne pourra accuser de ne pas se prendre au sérieux. Bien au contraire.

Mais avant d’aller plus loin, si je peux me permettre, voici une petite prédiction personnelle: Eh bien non, pour une énième fois, ce ne sera pas «l’année de DiCaprio», et ses nombreux fans resteront en pleurs… S’il devait gagner ce fameux prix remis à la meilleure interprétation masculine, lors de la soirée des Oscars qui aura lieu sous peu, ce serait un prix d’excuses pour toutes ces autres années où l’acteur n’a raflé aucune statuette.

Comprenez-moi bien: l’acteur new-yorkais se donne corps et âme puis joue avec cette intensité qu’on lui connaît, mais le fait est qu’il n’a pas grand-chose à jouer. Pensez à Tom Hanks dans Cast Away, monologues en moins. Ou alors DiCaprio lui-même dans The Wolf of Wall Street, en vous concentrant sur ces scènes où son alter ego Jordan Belfort, complètement défoncé au méthaqualone, rampe au sol en mugissant. Vous tiendrez là un registre à peu près complet du jeu de Leonardo DiCaprio dans The Revenant.

Bref, son Oscar devrait attendre, surtout lorsqu’on constate que Tom Hardy, dans un rôle pourtant bien secondaire, lui porte ombrage et le met dans sa petite poche comme si de rien n’était.

Hardy, dont l’étoile ne cesse de gagner en luminosité, se place donc dans la peau du dénommé Fitzgerald, un salopard à qui le scénario ne prête aucune intention sympathique. C’est lui le gros méchant dans cette histoire, celui qui abandonnera lâchement Glass. Il jure, il crache et il a une sale tête. Comme si ce n’était pas assez, il tue, sous les yeux impuissants d’un Glass à demi mort, le fils totalement accessoire et fictif de ce dernier, dont on se fout éperdument, le tout dans une scène ayant pour seule fonction de nous prouver à quel point il est mauvais, ce Fitzgerald. Un épisode de la saga James Bond n’aurait pas fait mieux.

Fait amusant: notons que malgré ses 12 nominations aux Oscars, on y trouve nulle trace d’un «meilleur scénario adapté». Ce scénario aurait-il donc des failles? Et comment!

D’abord, il y a ces personnages typés; le superhéros en quête de justice; le scélérat à la morale douteuse; le jeunot crétin et couard. Ces constats seront immédiats et somme toute anodins, mais le problème, de taille, est le suivant: peu de nouvelles choses pourront être dites à leur sujet, même après deux heures et trente minutes de visionnement. Pour un film de cette ampleur, on aurait espéré plus.

Ensuite, comme la plupart d’entre vous en conviendront, bavarder météo, pour le dire poliment, représente un sujet de conversation à éviter. Toutefois, il serait important de spécifier aux amateurs de récits de survie que les exploits attribués au véritable Hugh Glass se déroulèrent à la fin de l’été 1823. Le mot-clé ici: été.

On peut comprendre les intentions d’Iñárritu, ce fin renard… (Lisez la suite à la page suivante).

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