«Turbo Kid» de François Simard, avec Anouk et Yoann-Karl Whissell – Bible urbaine

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«Turbo Kid» de François Simard, avec Anouk et Yoann-Karl Whissell

«Turbo Kid» de François Simard, avec Anouk et Yoann-Karl Whissell

Un bain de sang bon enfant

Publié le 13 septembre 2015 par Alexandre Beauparlant

Crédit photo : www.facebook.com/TurboKidmovie

Ils nous en avaient fait voir de toutes les couleurs il y a 11 ans avec Le Bagman: profession meurtrier, court-métrage devenu férocement culte. Le collectif de réalisateurs Roadkill Superstar (RKSS) nous revient aujourd'hui avec un premier long-métrage fort prometteur, fruit d'une décennie d'expérimentations.

Dans un monde post-apocalyptique où l’eau potable se veut une denrée rare, le Kid (Munro Chambers) récupère tout ce qu’il peut bien trouver ayant une valeur marchande, tels que rats mutants, illustrations érotiques et babioles en tout genre. Son butin quotidien lui permet d’obtenir de précieuses rations d’or bleu, de même que des copies de comic book; le jeune homme espérant timidement ressembler un jour à son héros format papier, l’infaillible Turbo Man.

Durant l’une de ses rêveries, le Kid fera la connaissance d’Apple (Laurence Leboeuf), personnage effervescent au sourire contagieux. Une amitié étrange naîtra, avant que les hommes de main du cruel Zeus (Michael Ironside) ne viennent jouer les trouble-fêtes en kidnappant la belle. Le Kid n’aura alors d’autre choix que de prendre son courage à deux mains pour sauver Apple et accomplir ses visées héroïques.

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Ce scénario ultra classique vu maintes fois, accompagné d’une certaine langueur au premier acte, constitue sans aucun doute la plus grande faille du film. Ce ne serait pas un problème si les personnages avaient un peu plus de profondeur. Michael Ironside joue le rôle du méchant traditionnel; du gaspillage de talent considérant son pedigree.

Aaron Jeffery incarne le sempiternel homme sans nom à la barbe de trois jours, adepte du bras de fer et mentor du Kid. Ce dernier est attachant dans son rôle de naïf rêveur, mais c’est sa relation particulière avec Apple qui permet au film d’accéder à un statut supérieur. Laurence Leboeuf crève l’écran dans son rôle et chacune de ses présences est ponctuée d’une douce folie tout à fait délicieuse. On en redemanderait.

Au niveau des effets spéciaux on se régale. Nos joyeux lurons de chez RKSS ont en effet un amour inconditionnel pour les bons vieux trucages réalisés à la mitaine. Beaucoup de ceux-ci font écho à Bagman, le projet qui leur avait procuré de nombreuses accolades de la part d’internautes enthousiastes. Et comme à l’époque de cette bombe gore, les idées pleuvent et le dédain pour l’hémoglobine est absent.

Des hectolitres de sang et de tripaille sont projetés à tout va, si bien qu’on pourrait croire en lisant ces lignes que le film s’adresse à un public très averti. Or il n’en est rien, car Turbo Kid est un film qui ne se prend que très rarement au sérieux. D’une part parce que le ton et les dialogues sont empreints d’une forte dose d’humour, mais aussi en raison d’un budget de faible envergure.

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Le budget minime ne freine pourtant en rien la créativité du trio de réalisateurs et les solutions proposées pour palier à cette situation ne manquent pas de charme. Pas de voitures pour filmer des poursuites à la Mad Max? Alors pourquoi ne pas utiliser des bicyclettes? Un choix économique qui à de quoi faire sourire.

En résumé, un baptême cinématographique réussi pour RKSS. Avec un financement qui sera sans aucun doute plus conséquent pour leur prochain projet, il est permis de s’attendre à ce qu’ils placent la barre encore plus haute!

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