«Zoom sur un classique»: À bout de souffle de Jean-Luc Godard – Bible urbaine

CinémaZoom sur un classique

«Zoom sur un classique»: À bout de souffle de Jean-Luc Godard

«Zoom sur un classique»: À bout de souffle de Jean-Luc Godard

Un succès qui ne s'essouffle pas

Publié le 16 janvier 2020 par Mathilde Renaud

Crédit photo : Image provenant de l'oeuvre «À bout de souffle» de Jean-Luc Godard

Il y a 60 ans, Jean-Luc Godard réalisait son premier long métrage. À bout de souffle voyait le jour, en même temps que le mouvement de la Nouvelle Vague française. Les jeunes réalisateurs, autrefois critiques pour Les Cahiers du cinéma, s'arment de caméras et de scénarios originaux et font connaître à tous une nouvelle manière de faire du cinéma. Six décennies plus tard, l'un des fondateurs de ce mouvement mythique conserve toujours une place privilégiée dans l'univers du septième art. Pour en apprendre un peu plus sur son travail, il vaut mieux se pencher sur son commencement: zoom sur un classique qui se démarque par son personnage principal et son esthétisme, mais aussi par son importance historique.

Michel (Jean-Paul Belmondo) se rend à Paris avec une voiture volée. Dans sa fuite, il tue un gendarme. Une fois arrivé à Paris, il rencontre Patricia (Jean Seberg), une étudiante américaine. Les deux jeunes vivent une courte romance et la police pose des affiches avec le visage de Michel, affublé de la mention «Recherché». Patricia ne le dénonce pas, mais Michel se remet à travailler avec les criminels de la région pour récupérer son argent.

La veille de son départ pour Rome, Patricia le dénonce à la police pour qu’il quitte la ville, mais les gendarmes réussissent à le blesser et Michel ne se relèvera pas…

Un film emblématique de la Nouvelle Vague française

À bout de souffle est sans aucun doute l’un des films les plus populaires de la Nouvelle Vague française. C’est un film incontournable pour tous les cinéphiles (surtout ceux qui sont fascinés ou qui adorent les œuvres françaises), puisqu’il s’agit du premier long métrage de Jean-Luc Godard.

Dans quelques chroniques passées (Cléo de 5 à 7, Hiroshima mon amour et Les parapluies de Cherbourg), nous avons déjà abordé rapidement ce mouvement très marquant, qui est probablement le plus reconnu (et étudié) de l’Histoire du cinéma. Jean-Luc Godard et François Truffaut sont les deux cinéastes qui sont tout de suite identifiés comme étant les initiateurs du mouvement.

C’est surtout par ses choix esthétiques et narratifs que Jean-Luc Godard appose sa signature sur le mouvement. Au montage, le cinéaste n’hésite pas à placer de nombreux jump cuts au sein d’une même scène ou d’un même plan. Cet effet crée notamment des sauts dans l’image, et a un impact sur l’immersion du spectateur dans le récit.

En effet, dans les films français classiques (dont les cinéastes de la Nouvelle Vague française essaient de se dissocier), le montage, les décors ainsi que la mise en scène avaient pour but d’immerger le spectateur dans une fiction structurée, esthétique et dramatique.

Un héros particulier

Cette rupture avec le cinéma classique se manifeste aussi à travers le protagoniste de l’œuvre. Michel, même s’il est un petit bandit, est tout de même charismatique (par son honnêteté et son désir de liberté). Mais c’est cependant grâce à ces caractéristiques que le héros de l’œuvre se démarque des autres films français.

Les personnages principaux des films de la Nouvelle Vague sont souvent étudiés comme étant plutôt égoïstes, ne se souciant ainsi que d’eux-mêmes. Ils n’ont qu’un seul désir: chercher l’amour. Leur facilité à enfreindre la loi (comme le meurtre du gendarme au début de l’œuvre) les rendent complètement différents des héros des œuvres classiques.

L’une des autres nouveautés que Godard apporte au cinéma avec cette œuvre est le bris du quatrième mur, lorsque Michel se met à discuter avec les spectateurs, en voiture. De temps à autre, il regarde la caméra et exprime certaines de ses pensées. Certes, Godard n’est pas le premier cinéaste à avoir usé d’un regard caméra au sein de son film, et cette pratique pourrait même remonter à The Great Train Robbery, réalisé par Edwin S. Porter en 1903. Cependant, Michel est le premier personnage fictif qui s’adresse aux spectateurs, en étant conscient qu’il s’adresse à quelqu’un, de l’autre côté de l’écran.

Jean-Luc Godard, un cinéaste qui questionne les limites du septième art

Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Jean-Luc Godard a questionné les limites du septième art et il est même allé jusqu’à les repousser. Il a traversé plusieurs modes et «époques» du cinéma, en réussissant à se renouveler à tous les coups.

Certaines de ses plus récentes œuvres n’ont pas plu aux cinéphiles et aux critiques alors qu’il faisait plutôt l’unanimité à l’époque , mais elles ont toujours cherché à innover. Pour les cinéphiles, Godard et ses nombreux films sont des incontournables et ils sont remplis d’éléments uniques qui font le bonheur de ceux qui aiment interpréter, analyser et critiquer.

Pour consulter nos précédentes chroniques «Zoom sur un classique» et ainsi avoir votre dose bihebdomadaire de septième art, suivez le labibleurbaine.com/Zoom-sur-un-classique.

Le film «À bout de souffle» en images

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    Jean Seberg and Jean-Paul Belmondo in Jean-Luc GodardÕs BREATHLESS (1960), this year celebrating its 50th anniversary.ÊPHOTO CREDIT: Rialto Pictures/StudioCanal
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