«300 raisons d’aimer Londres» de Geneviève Borne – Bible urbaine

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«300 raisons d’aimer Londres» de Geneviève Borne

«300 raisons d’aimer Londres» de Geneviève Borne

Un guide pour s'inspirer plus que pour voyager

Publié le 6 juillet 2017 par Marie-Eve Linck

Crédit photo : Éditions de l'Homme

Après New York, San Francisco, Paris et Montréal, la nouvelle parution de la collection «300 raisons d’aimer…», publiée aux Éditions de l’Homme, se concentre maintenant sur Londres, ville dont on entend beaucoup parler ces temps-ci pour de bien tristes raisons. Malgré tout, cela ne devrait décourager personne d’y aller, car Londres est une ville incroyable qui mérite d’être vue au moins une fois dans sa vie. Cette collection veut offrir une approche différente, voire une vue de l’intérieur. Si c’était peut-être réussi pour New York et les autres villes, ce l’est un peu moins cette fois-ci.

Geneviève Borne, l’auteure de ce guide, est une amoureuse de Londres, et ce, depuis sa jeunesse. L’ancienne VJ de MusiquePlus a visité la capitale britannique plus d’une vingtaine de fois. C’est ici un Londres très personnel que l’on retrouve, le Londres de la belle de Belle et Bum. Il faut noter que ce n’est pas un guide touristique conventionnel; c’est un guide impressionniste plutôt qu’utile, plus conçu pour s’inspirer que pour voyager, de là le peu d’informations pratiques qui y figurent.

Ainsi, le Londres de Geneviève Borne, c’est surtout le Londres des quartiers chics, des boutiques de luxe, des restaurants et des bars où vous vous retrouverez en compagnie d’émirs du Qatar ou d’oligarques russes. Si votre portefeuille garni de pauvres petits dollars canadiens vous le permet, vous pourrez alors déguster de délicieux cocktails et goûter de fines cuisines. Et même si ce n’est pas à la portée de tous, on propose également de chouettes activités comme un tour d’hélicoptère (150 £ pour 12 minutes) ou le Secret Cinema (environ 60 £). Sachez toutefois que plusieurs activités, bars ou restaurants suggérés dans le guide nécessitent des réservations bien à l’avance…

Sinon, on suggère aussi des activités pas très chères ou gratuites: des parcs, des musées, des galeries: bien des attractions qui font la renommée de la ville britannique. C’est sûr qu’on ne peut passer sous silence Tower Hill, Tower Bridge ou Westminster Abbey et tous les superbes musées de Londres qu’il ne faut absolument pas manquer. Mais on découvre aussi dans ce guide de petits trésors beaucoup moins connus: Abney Park Cemetery (un cimetière très spooky!), l’Institute of Contemporary Arts, les mews ou Little Venice, entre autres.

La mise en page accrocheuse et les photos colorées vous séduiront sûrement. Les entrevues avec des Londoniens d’adoption offrent une sympathique incursion dans la ville. Et découvrir la capitale britannique par les yeux de Geneviève Borne fournit une autre perspective. Par exemple, elle adore Churchill et les Beatles, et si c’est aussi votre cas, vous serez comblé par tous les endroits proposés ici, connus ou insolites, en lien avec ces importants personnages. Une belle place est aussi faite à ce qui a trait aux médias et à la musique: la BBC, les maisons de disques, les endroits mythiques du punk ou le pied-à-terre londonien de Jimi Hendrix.

Les choix de quartiers proposés demeurent assez convenus: on reste surtout dans le centre de Londres, où les touristes résideront fort probablement. Mais on propose aussi de s’aventurer un peu plus loin, par exemple, de se rendre à Peckham, un quartier très sympa, et Stratford, lieu des anciennes installations olympiques. Cependant, ces endroits sont assez loin du centre et peuvent gruger pas mal de temps si on reste à Londres moins de deux semaines.

Si le guide élaboré par Geneviève Borne est rempli de découvertes et d’endroits inusités, certaines propositions semblent étranges quand on connaît bien cette ville: par exemple, le Sherlock Holmes Museum, ainsi que son voisin de palier, le London Beatles Store, qui sont reconnus comme des trappes à touristes. Il en va de même avec la suggestion d’aller manger un curry sur Brick Lane: ce sont très loin d’être les meilleurs restos indiens de Londres.

Il faut garder en tête que c’est une vision très personnelle de la ville. De là peut-être la raison 19 d’aimer Londres: la Délégation générale du Québec à Londres… Hum. Jouons les sceptiques: un petit remerciement à la fin aurait pu faire l’affaire, non? Dans la même veine, est-ce nécessaire comme raison d’aimer Londres de parler de la poutine de «The Poutinerie», même si elle est bien bonne?

Alors, que les Londoniens se rassurent, leur Londres ne sera pas envahi de hordes de touristes de sitôt. C’est quand même un guide sympa pour faire rêver à Londres si on n’y est jamais allé. Il peut inspirer un voyage, mais il sera un peu trop lourd à transporter avec vous. Cependant, 300 raisons d’aimer Londres pourra toujours vous faire voyager bien assis dans votre salon.

«300 raisons d’aimer Londres» de Geneviève Borne, Éditions de l’Homme, 288 pages, 29,95 $.

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