«Congo Requiem» de Jean-Christophe Grangé – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«Congo Requiem» de Jean-Christophe Grangé

«Congo Requiem» de Jean-Christophe Grangé

Incursion dans les archives du paternel

Publié le 31 août 2016 par Éric Dumais

Crédit photo : Albin Michel

L’auteur français Jean-Christophe Grangé n’a jamais réellement joué dans la dentelle. Déjà, au milieu des années 90 et au tournant du nouveau millénaire, il nous plongeait coup sur coup au cœur de thrillers au sein desquels une trame narrative étoffée nous entraînait inextricablement la tête première dans des histoires haletantes et passionnantes. Ce Congo Requiem ne fait pas exception à la règle, mais ici il règne un climat plutôt lourd et une sauce qui s’étire jusqu’à s’épaissir, ce qui brime quelque peu notre plaisir de lecture.

Erwan Morvan s’est mis dans la tête de découvrir les zones d’ombre qui encerclent tel un voile maléfique son paternel Grégoire, lequel semble taire un passé vécu en partie dans l’obscure Afrique où des évènements tragiques seraient survenus. Pour ce faire, il va plier bagage et s’envoler vers Lontano, une contrée au fin fond des «ténèbres africaines», avec pour seules compagnies son audace et son obstination démesurées ainsi qu’un guide pour lequel la confiance égal zéro. Parallèlement à cette excursion dans la jungle, ses frère et sœur Loïc et Gaëlle vivent leurs problèmes à Florence et Paris, alors que le mystérieux Homme-Clou fait des ravages. Le clan des Morvan est décidément dans la mire d’un fou braque puissance dix.

Photo-auteur-Jean-Christophe-Grange-Congo-Requiem

Grangé a le don de créer des histoires à dormir debout qui nous entraînent dans une dégringolade de péripéties où ses protagonistes s’enfoncent tel un clou sous l’impact de la tête d’un marteau. Il suffit de plonger, avec force nostalgie, dans ses souvenirs de L’empire des loups ou encore Kaïken, deux petits bijoux de bibliothèque. Avec Congo Requiem, il réussit à accrocher l’intérêt bien rapidement, mais contrairement à un Jussi Adler Olsen et à L’effet papillon, un thriller similaire par son propos, il tarde à nous révéler les pièces du puzzle ce qui nous lasse bien vite. Or, sa plume est toujours aussi incisive, sans pardon, et il use toujours de brillantes métaphores faites pour les yeux et la beauté du son telle que «se lancer dans un concerto en touches mineures».

Hâtez-vous d’un brin de patience et d’audace avant d’ouvrir ce roman. L’intérêt se retrouve par moments distillé par un surplus de détails et d’avenues en parallèle, mais la finale en vaut l’attente.

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