«Dans la peau de...» Bernard Lavallée, le nutritionniste urbain – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Bernard Lavallée, le nutritionniste urbain

«Dans la peau de…» Bernard Lavallée, le nutritionniste urbain

Démystifier la nutrition

Publié le 17 août 2018 par Michelle Paquet

Crédit photo : Katya Konioukhova

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d'en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d'être dans sa peau, l'espace d'un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Bernard Lavallée a.k.a. le nutritionniste urbain, qui est aussi auteur, chroniqueur et conférencier dans la vie.

1. Plusieurs d’entre nous t’ont d’abord découvert grâce aux réseaux sociaux, à ton blogue ou lors de la parution de ton premier livre, Sauver la planète une bouchée à la fois, en 2015. Avant que tout cela arrive dans ta vie, qu’est-ce qui t’a donné envie de t’intéresser à la nutrition et d’en faire ton métier?

«Je ne connaissais rien de la nutrition avant de suivre un cours sur les habitudes de vie au cégep. J’aime apprendre et j’ai un penchant pour les sciences comme la biologie et la chimie. Quand j’ai réalisé qu’il y avait un domaine scientifique qui s’intéressait spécifiquement à l’impact des aliments sur la santé, j’ai sauté sur l’occasion.»

2. Les nutritionnistes qui sont connus du grand public ont, en général, une approche plus axée sur la perte de poids. Qu’est-ce qui t’a mené à t’intéresser à d’autres sphères de la nutrition, comme l’agriculture durable et l’environnement?

«Lorsque j’ai terminé mon baccalauréat, je savais que je ne voulais pas pratiquer le métier «traditionnel» de nutritionniste. Je n’avais pas envie de travailler dans un milieu hospitalier ni d’ouvrir une clinique de consultation. J’ai donc débuté une maîtrise en me disant que ça me donnerait le temps de trouver ce que je voulais vraiment faire de ma vie!»

«Et c’est pendant cette période que je suis tombé sur les livres de penseurs en alimentation, comme Michael Pollan, qui abordent la nutrition dans une optique plus vaste, en incluant des domaines comme l’écologie et le développement durable. Ça me parlait vraiment et c’est à ce moment que j’ai compris que je voulais aborder l’alimentation sous différents angles, pas seulement celui de la nutrition.»

3. Ton deuxième livre, N’avalez pas tout ce qu’on vous dit, parle notamment du marketing alimentaire et des conseils (souvent douteux) sur la nutrition que l’on retrouve sur Internet. Qu’est-ce qui étonne le plus les gens que tu leur parles de ces sujets?

«Il y a tellement de fausses croyances sur la nutrition. (Je les appelle la bullshit nutritionnelle!) Elles sont véhiculées par une panoplie d’entités, que ce soit l’industrie agroalimentaire, les charlatans, le gouvernement ou matante Ginette. Comme l’alimentation touche tout le monde, ces croyances se propagent rapidement. C’est donc difficile pour moi de parler d’un sujet qui étonne les gens plus qu’un autre, mais je suis souvent celui qui pète la bulle…»

«Quand je dis aux gens que les superaliments n’existent pas ou que je suis sceptique des bénéfices réels des suppléments d’antioxydants ou d’oméga-3, qui sont extrêmement populaires, la personne devant moi devient souvent un peu triste! Je pense que les gens sont aussi souvent surpris quand je leur dis que je ne me fie pas au tableau de valeur nutritive, parce qu’on le retrouve en général sur des aliments qu’il vaut mieux limiter.»

4. Pourquoi est-ce important pour toi de démystifier ces tendances et d’utiliser ta plateforme pour dénoncer certains phénomènes sociaux?

«Les avancées scientifiques en nutrition, dans les dernières décennies, sont indéniables. Mais avec ce savoir accru sont nées de nouvelles questions et de nouvelles craintes. L’alimentation prend une place importante dans notre vie à cause de son rôle sur la santé, mais au 21e siècle, c’est presque devenu une obsession! Je me mets à la place des consommateurs et c’est normal qu’ils ne sachent plus quoi manger pour être en santé. On se fait dire tout et son contraire.»

«Je me sens donc la responsabilité d’aider les consommateurs à comprendre que bien manger, c’est très simple et qu’on n’a aucunement besoin d’acheter des produits spéciaux pour être en santé. C’est pour cela que j’essaie de dénoncer la bullshit nutritionnelle dès que je la vois! Je ne veux pas que le gens se fassent avoir par ceux qui tentent d’influencer leur alimentation.»

5. Depuis la parution de N’avalez pas tout ce qu’on vous dit, tu te fais un peu plus tranquille sur les réseaux sociaux pour prendre le temps de réfléchir à ton prochain projet. Dans tes rêves les plus fous, qu’est-ce que tu aimerais accomplir avec Le nutritionniste urbain?

«C’est justement ça la question que je me pose! Mon rêve le plus fou était de publier un livre… Après deux, j’ai besoin de beaucoup de réflexion pour voir quels sont les nouveaux projets qui vont vraiment me faire vibrer. Une chose est certaine, mon plaisir dans la vie est de montrer la nutrition et l’alimentation sous des angles auxquels on ne pense pas généralement et d’utiliser divers médias pour y arriver. Mes prochains projets n’y feront pas exception.»

Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…

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