«La déesse des mouches à feu» de Geneviève Pettersen – Bible urbaine

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«La déesse des mouches à feu» de Geneviève Pettersen

«La déesse des mouches à feu» de Geneviève Pettersen

Un premier roman fougueux et rafraîchissant

Publié le 2 avril 2014 par Laurence Lebel

Crédit photo : Le Quartanier

Geneviève Pettersen, c'est aussi Madame Chose qui signe des articles sur son blogue et qui donne des conseils dans le courrier du cœur de La Presse+. La déesse des mouches à feu, paru aux éditions Le Quartanier, est le tout premier livre qu'elle signe en son nom et grâce auquel ses fervents lecteurs pourront finalement découvrir l'auteure.

La déesse des mouches à feu, c’est l’histoire de Catherine, une jeune fille d’à peine quatorze ans, native de Chicoutimi-Nord. Comme les jeunes de son âge, elle va à la polyvalente le jour, et le soir, après les cours, elle retrouve ses amis au «campe» ou derrière le centre d’achats pour faire les mille et un coups. Aux côtés de sa meilleure amie, elle découvrira l’amour et la drogue, et tentera de s’émanciper et de vivre ses propres aventures au détriment de son bien-être. Bref, l’histoire typique d’une adolescente à la découverte du monde!

S’imprégner de l’univers de La déesse des mouches à feu, c’est accepter de revivre une seconde fois notre adolescence avec tous les hauts et surtout tous les bas que cela entraîne. Aux côtés de Catherine, on replonge au cœur même des émotions et cocktails d’hormones que seul un adolescent peut vivre. Ce premier roman de Geneviève Pettersen est vif et criant de vérité. On ressent toute l’urgence de vivre de son héroïne, sa fougue et sa ténacité transparaissent à toutes les pages, et nous essoufflent plus la lecture avance.

Écrit à la première personne du singulier, la narration nous donne la merveilleuse impression de lire le journal intime de Catherine; d’avoir un accès privilégié à ses secrets et ses souvenirs. L’emploi d’un vocabulaire relâché et très québécois («pis», «pogné», «dégueulasse», «chars») permet au lecteur de se mettre au même niveau que les personnages du roman, pour la plupart tous des adolescents de quatorze à seize ans.

Originaire de Chicoutimi-Nord, l’auteure en a profité pour intégrer des expressions bien de chez elle. Si, parfois, on peut avoir de la difficulté à bien saisir le sens de certaines phrases, on parvient toujours à deviner la signification de certains termes, dont «mettre sa froque» ou «tout le monde s’est déviré vers moi». En employant ces expressions typiques du Saguenay, Pettersen assure une authenticité, mais aussi une crédibilité à ses dialogues.

Si l’unicité des personnages charme dès le départ, on perçoit tout de même une difficulté du côté de l’évolution de l’histoire. Celle-ci a tendance, par moments, à stagner autour de la consommation de drogues. Il aurait pu être intéressant d’explorer d’autres facettes de l’adolescente, mais tout porte à croire que seulement ses problèmes de consommation nécessitaient des explications en long et en large.

Malgré cette lacune, les aventures vécues par Catherine et ses amis sont tout de même plausibles et originales. Rien ne paraît faux ou pompeux au fil de la lecture, et la fraîcheur de ses personnages ainsi que le lieu et l’époque permettent au lecteur de pleinement s’immerger dans l’univers créé.

Si Geneviève Pettersen s’est longtemps cachée derrière Madame Chose, elle est maintenant dévoilée au grand jour pour le plus grand bonheur de ses lecteurs. Sa plume à la fois franche, féminine et surtout inédite est sans aucun doute un vent de fraîcheur dans notre paysage littéraire.

La réalisatrice québécoise Anaïs Barbeau-Lavalette adaptera au grand écran le roman de Geneviève Pettersen, nouvelle que l’auteure a annoncé en grande pompe suite à son passage à l’émission de Pénélope McQuade le jeudi 15 mai dernier en compagnie de son époux Samuel Archibald. Les droits ont été acquis par Coop Vidéo. Plus de détails à venir.

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