«Le marchand de sable» de Lars Kepler – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«Le marchand de sable» de Lars Kepler

«Le marchand de sable» de Lars Kepler

Course contre la montre

Publié le 15 mars 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Actes Noirs et www.facebook.com/larskepler

Définitivement l’un des meilleurs polars de l’année 2014, Le Marchand de sable de Lars Kepler, par le rythme soutenu de ses 183 chapitres, se dévore dans le temps de le dire. Après L’hypnotiseur (2010), Le pacte (2011) et Incurables (2013), le couple d’écrivains Alexander et Alexandra Ahndoril donnent du fil à retorde à l’inspecteur de la Rikskrim Joona Linna, lui qui doit faire la lumière sur l’enlèvement de deux frères et sœurs disparus sans laisser de traces il y a de cela treize ans.

«Son nom est Mikael Kohler-Frost. Il a été porté disparu il y a treize ans et est déclaré mort depuis sept ans». C’est avec cette prémisse pour le moins sordide que Lars Kepler lève le rideau à son lecteur, laissant ainsi toute la place à son protagoniste Joona Linna et à ses collègues Nathan Pollock de la Commission des homicides, Corinne Meilleroux de la Sapö et le technicien Johan Jönsson, lesquels devront faire preuve de sang-froid pour jeter la lumière sur une affaire non classée depuis près d’une décennie. C’est qu’il y a eu du nouveau voyez-vous: Mikael Kohler-Frost, que l’on croyait officiellement décédé, a été retrouvé marchant dans la neige près de la voie ferrée de Varsta, à l’approche du pont d’Igelsta, par un conducteur de train nommé Erik Johnsson. La peau sur les os, visiblement déshydraté et dans un sale état, le jeune homme, aujourd’hui adulte, a réussi à s’échapper du Marchand de sable qui le retenait prisonnier depuis un bail déjà.

Le problème, c’est qu’il est sans nouvelles de sa sœur Felicia, qui doit forcément être toujours aux prises entre les griffes de leur agresseur. Hospitalisé pour une légionellose, une grave infection des poumons, Mikael retrouvera tranquillement la raison, à défaut de la mémoire des lieux, au grand soulagement de son père, l’auteur à succès Reidar Frost, qui n’avait pas prévu revoir ses enfants de sitôt. C’est donc à partir de là que la course contre la montre commence: car si Felicia est elle aussi atteinte de légionellose comme son frère, tout porte à croire que son état s’affaiblit et qu’elle va mourir dans les prochains jours. Joona Linna, aidé par son ex-collègue de la Sapö Saga Bauer, va tenter le tout pour le tout afin d’établir un lien avec le schizophrène Jurek Walter, un tueur en série sanguinaire qu’il avait jadis réussi à coincer. Et s’il avait un complice à l’extérieur? Le temps presse et les jours sont comptés avant qu’ils réussissent à crier «victoire!», si tel est leur destin.

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C’est au centre d’une affaire plus que complexe que Lars Kepler nous plonge cette fois-ci, avec cette trame principale, l’enquête menée par la Rikskrim, qui se retrouve vite subdivisée en trois histoires secondaires mais toujours interreliées, d’abord l’histoire père-fils entre Reidar et Mikael à l’hôpital, l’histoire entre Saga, Bernie et Jurek Walter en prison, et l’histoire d’Anders et My, les deux gardiens. Avec cette succession de chapitres qui s’égrènent après seulement deux ou trois pages, il y a de quoi se voir tourner les pages rapidement, pour arriver au bout des 500 et quelques pages complètement soufflé, comme un entrepreneur peintre devant ses pinceaux et rouleaux. Et ce qui est fameux avec cette quatrième histoire à paraître chez Actes Noirs, c’est qu’il est à peu près impossible de prévoir la chute, puisque le lecteur en apprend au même rythme que l’inspecteur Joona Linna.

Sans aucun doute un polar dont l’histoire vous restera en tête un bon moment, signe qu’il a été marquant, et bouleversant.

 

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