«Malphas - 4. Grande liquidation» de Patrick Senécal – Bible urbaine

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«Malphas – 4. Grande liquidation» de Patrick Senécal

«Malphas – 4. Grande liquidation» de Patrick Senécal

Hélas! Toute bonne chose a une fin

Publié le 7 octobre 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Éditions Alire

Près de 2 000 pages, 1 984 pour être mathématiquement exact!, auront été nécessaires à l’écrivain Patrick Senécal pour qu’il arrive à bout de sa quadrilogie Malphas, qu’il a commencée en 2011 avec Le Cas des casiers carnassiers. Trois ans plus tard, voilà qu’il nous sert Grande liquidation, un quatrième tome encore plus volumineux que ses prédécesseurs, et qui nous révèle, une bonne fois pour toutes, les mystères et magouilles des Archlax père et fils autour de la cave du cégep de Malphas.

Si vous vous souvenez bien, Julien Sarkozy avait décidé, à la suite des menaces planant sur la personne de son fils Émile, de sacrer son camp loin, très loin de Saint-Trailouin, délaissant ainsi ses collègues et professeurs Zoé Zazz, Mortafer, Valaire, Acosta, Rachel Red ainsi que le wannabe journaliste et bègue Simon Gracq, avec lequel il s’était brouillé à la fin de tome 3, Ce qui se passe dans la cave reste dans la cave.

Depuis, le temps a suivi son cours, Sarkozy s’est recyclé comme libraire dans une librairie de Drummondville, visiblement heureux d’avoir retrouvé un train-train de vie à peu près normal. Mais un évènement entre son ex-blonde et son fils va survenir assez rapidement et lui donner une méchante claque dans la face, du moins assez pour lui faire perdre les pédales: il va regagner, imaginez-vous donc!, Saint-Trailouin, sans oublier la confiance de Gracq, et surtout la reprise de son enquête autour des Archlax et du docteur Durencroix, qui manigancent Dieu sait quoi dans la cave du cégep depuis déjà une bonne trentaine d’années.

Mais l’entreprise ne saura pas de tout repos et Julien Sarkozy, plus décidé que jamais à mettre des bâtons dans les roues de ses ennemis jurés, devra trouver un moyen de descendre à la cave incognito, du moins sans être reconnu par ses pairs… ni les Archlax, ni Durencroix, ni Fork et ni l’abominable Justine! Et avec les rumeurs d’une éventuelle grève étudiante à l’horizon, force est d’admettre qu’il y a de l’électricité dans l’air à Saint-Trailouin. Est-ce que Julien Sarkozy va regretter, finalement, son choix d’avoir quitté son quotidien plate-plate pour revivre une dose d’émotions fortes?

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Admettons-le d’emblée: la série Malphas n’est pas du tout le genre de fiction à laquelle nous a habitués Patrick Senécal par le passé, le sarrau de l’écrivain de romans d’horreur et fantastique pour adolescents et adultes lui allant comme un gant. Avec cette nouvelle série fantastique et humoristique, l’auteur s’adresse plus que jamais aux jeunes adultes avertis et avisés, non seulement à cause des nombreux gags ou références sexuelles qui parcourent comme de la «mauvaise herbe» sa série, mais admettons-le: Malphas n’est pas vraiment destinée aux adultes.

Dans la même lignée que son court roman 15 minutes, qui nous laissait déjà entrevoir le Patrick Senécal aussi sérieux qu’un Chick N’Swell, ce dernier tome nous permet enfin de percer à jours les évènements de Malphas, en plus de nous offrir une scène finale digne du Vide ou d’Aliss. Et probablement que les jeunes lecteurs riront un bon coup au passage grâce à ses gags sur Richard Martineau, Fifty Shades of Grey, Facebook, Tom Cruise, les critiques culturels et la multitude de cuisiniers qui sortent des livres de recettes. Bref, Malphas semble avoir été un vrai défouloir pour Senécal, qui ne fait preuve d’aucune censure ici encore.

Pour ceux qui ont déjà terminé la lecture du tome 3, vous n’êtes plus qu’à 600 pages d’enfin connaître le dénouement. On ne lâche pas! Pour les non-initiés, Malphas demeure une série bien écrite, parfois prévisible, mais une chose est sûre: vous le saurez bien rapidement si cette histoire vous colle à la peau. Une page, minimum!

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