«Dans la peau de...» l'auteure Jolène Ruest – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» l’auteure Jolène Ruest

«Dans la peau de…» l’auteure Jolène Ruest

Écrire, tout simplement

Publié le 29 juillet 2016 par Alexandre Provencher

Crédit photo : François Couture

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur de se glisser dans sa peau, l’espace d’un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Jolène Ruest, qui a fait paraître Monogamies: ou comment une chanteuse country a fucké ma vie sexuelle chez XYZ, et qui planche déjà sur l'écriture d'un deuxième roman ainsi qu'un projet de fanzine poético-historique-drette-dans-ta-face-de-rockeur!

1. Tu es humoriste et animatrice à CISM depuis quelques années. Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans l’écriture?

«À vrai dire, je ne fais plus de numéros d’humour depuis 2013. Je me rappelle de mon dernier stand-up, peu de temps avant que j’écrive à temps plein Monogamies: c’était à un open mic au Bar Davidson. Je recyclais mes vieilles blagues que je traînais comme des boulets. Sur scène, je portais un gilet tricoté dans lequel je crevais de chaleur sous les spotlights. Pas le moment le plus glorieux de ma vie, mettons. Ça m’a rappelé que j’avais fait le bon choix: celui de me concentrer uniquement sur les mots. Écrire. Tout simplement. Je n’ai pas fait une croix définitive sur le stand-up. J’ai seulement décidé de me rendre service, d’œuvrer là où je sentais mes capacités créatrices à leur meilleur.»

2. Dans Monogamies, tu nous exposes ton style littéraire unique et extrêmement contemporain. As-tu été inspiré par quelques auteurs ou modèles?

  • Irvine Welsh, pour son langage, ses personnages authentiques et colorés.
  • Andy Warhol, pour son amour de la culture populaire.
  • Zviane, pour sa franchise autobiographique.
  • Samuel Cantin, pour sa débordante imagination.
  • Mononc’ Serge, pour son indéniable talent d’auteur: la vulgarité, l’obscénité sont à manier avec intelligence et c’est ce qu’il fait.
  • Malajube, pour toutes ses années où j’ai usé Trompe-l’œil; la merveilleuse chanson «Monogamie» a certainement eu un impact sur mon inconscient.

3. Ton ouvrage traite amplement de la chanson «Jolene» de Dolly Parton et l’utilise même pour dépeindre tes réflexions sur l’amour, la sexualité et sur les relations humaines. Finalement, en quelques mots, Dolly Parton et Jolene, ça représente quoi exactement pour toi?

«Ça représente une maudite grosse source d’inspiration! Si la chanson «Jolene» n’avait pas un aussi grand succès, si elle n’avait été écrite par Dolly Parton, mais plutôt par une chanteuse sans scandale, sans mystère, sans mari tapi dans l’ombre, je n’aurais pas écrit la même histoire.»

«Sinon, dans mon quotidien, elles ne représentent pas grand-chose. C’est plate, hein? Ça arrive qu’on me chante «Jolene», sans refrain… et sans le restant du refrain: il ne reste que Joleeeene.»

4. Il ne fait aucun doute que tu es une amoureuse de la musique. Dans Monogamies, tu en as parlé avec beaucoup de passion! Quels groupes musicaux ou quelles chansons t’ont accompagné lors de ton processus d’écriture?

«Sont pas mal tous nommés dans le roman!»

«Ça été une de mes grosses questions pendant que je révisais Monogamies. Pourquoi nommer tel groupe au lieu d’un autre? Jolène, dans le roman, c’est une mélomane obsédée par Dolly Parton, mais qui ne consomme pas de musique country. Elle est plutôt adepte des groupes souvent issus de la scène locale: du rock garage jusqu’au métal. Je voulais concilier ses goûts variés… puis je me suis dit: “Cherche pas de midi à quatorze heures. Mets ce que t’as écouté!”»

«Sinon, pour ceux qui ne sont pas mentionnés dans le roman:

…«Like Clockwork» de Queens of Stone Age. Je me l’explique pas vraiment mais, tard le soir, je pouvais écouter «If I Had a Tail» ou «I Appear Missing» sur repeat.

Ion Dissonance, Death Lullaby, Beneath the Massacre, At the Gates. Du death mélodique, du deathcore. C’est mon Ritalin: le gueulage, la vitesse d’exécution, la force et la hargne dans leur musique me permettent de me concentrer. Ok, d’autres fois, j’headbang devant mon clavier. Et je me remets à écrire.

Finalement, en révisant, j’écoutais Kannon de SUNN O))). Encore une fois pour la concentration… et pour camoufler mon acouphène.»

5. Tu vis ta vie à mille à l’heure, tu occupes plusieurs tribunes et tu flamboies dans ce que tu entreprends. Quels sont tes prochains projets?

«En août, je m’en vais à Sorel Tracy dans le cadre du festival FAST. Accompagnée du comédien Olivier Courtois, je vais lire des extraits de Monogamies et conter des anecdotes. Ben funné, bonne franquette: j’ai juste envie de voir des faces pis de leur jaser.»

«Côté écriture, j’ai déjà commencé mon deuxième roman, qui traite de la dépression postscolaire d’une diplômée de l’École supérieure de ballet en grand désarroi dans Hochelaga, obligée de travailler au Dairy Queen sur Ste-Catherine. Y aura encore des punks dans mes histoires! Ils risquent même de danser le Gangnam style au bar chez Françoise en revenant de la ICW.»

«Et puis, avec Jean-Sébastien Sauvé et Marie-Ève Fortin, amis et animateurs à CISM, je travaille sur un fanzine poético-historique-drette-dans-ta-face-de-rockeur qui démystifie les grandes artères montréalaises, en commençant par St-Denis et Mont-Royal.»

Pour consulter nos chroniques «Dans la peau de…», suivez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…

L'événement en photos

Par Croquis tirés de son fanzine à venir prochainement

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