«Villégiature» d'Alice Michaud-Lapointe – Bible urbaine

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«Villégiature» d’Alice Michaud-Lapointe

«Villégiature» d’Alice Michaud-Lapointe

Une ambiance ouvertement inspirée de The Shining

Publié le 11 janvier 2017 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Éditions Héliotrope

Alice Michaud-Lapointe n’est pas nécessairement une nouvelle venue sur la scène littéraire; elle a publié un recueil de nouvelles, Titre de transport, chez Héliotrope en 2015, grâce auquel elle a été finaliste au Grand prix littéraire Archambault. Chaque nouvelle de cette collection était associée à une station de métro, un concept très sympathique qui trouve écho chez quiconque s’est déjà baladé dans nos poussifs wagons bleus.

Villégiature est une œuvre qui est arrivée sur les étagères de nos libraires l’automne dernier, auréolée de mystère, avec une excellente hype, promis à la fois comme une étude de mœurs et un thriller psychologique. Il y a certes de cela, mais le lecteur aura la surprise d’y trouver beaucoup plus et de se faire une interprétation très personnelle de ce qui s’y déroule.

Dans le très court récit, qui ressemble davantage à une collection de nouvelles avec un fil conducteur commun qu’à un roman – aucun des personnages ne s’y croise ou n’influence le destin des autres – des personnages qui visitent un domaine hôtelier champêtre se voient confrontés à leurs contradictions, à leurs névroses et à leur manque de considération pour des gens avec qui ils s’amusent de façon un peu malsaine.

Chaque chapitre se déroule dans une section précise de l’hôtel et explore les tourments d’un personnage en particulier; l’ambiance ouvertement inspirée de The Shining est très réussie. On apprécie les références très montréalaises à la vie culturelle de la métropole, et les repères familiers. L’écriture est fine et concise, très efficace.

Les profils psychologiques sont particulièrement réussis, finement dressés, bien travaillés. On reconnaît ici une connaissance, là une ex; il y a des rappels à notre réalité et aux petites maladies mentales du quotidien. On aurait toutefois aimé passer un peu plus de temps avec les «héros» de cette histoire, ou du moins connaître leur sort.

Le roman d’Alice Michaud-Lapointe, quoique très intéressant, baigne dans un mystère qui laisse un peu le lecteur sur sa faim, car dès que nous commençons à saisir la psychologie d’un individu, le chapitre se termine et on passe au suivant.

Lorsque la seule chose qu’on peut reprocher à une première œuvre est que ses personnages sont tellement bien définis qu’on aurait passé davantage de temps avec eux, il est certain que nous attendrons impatiemment son prochain effort.

«Villégiature» d’Alice Michaud-Lapointe, Éditions Héliotrope, 208 pages, 21,95 $.

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