«Chaleur humaine» de Christine and the Queens – Bible urbaine

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«Chaleur humaine» de Christine and the Queens

«Chaleur humaine» de Christine and the Queens

mélange de genres

Publié le 30 juillet 2014 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Because Music

Deux semaines avant le nouvel album de La Roux, celle qui, en 2009, avait déjà fait parler autant pour son électro-pop que pour son look androgyne, Christine and the Queens tente de faire sa place dans exactement le même créneau. Après son prix «Découverte» du Printemps de Bourges en 2012 et sa nomination aux Victoires de la musique 2014 dans la catégorie «Groupe ou artiste de la révélation scène», l’artiste française lance Chaleur humaine, un opus qui démontre l’originalité de son personnage, qui n’a pas fini de faire jaser.

Christine and the Queens, c’est Héloïse Letissier, une jeune auteure-compositrice-interprète de 26 ans au look garçon inspirée par l’univers des drag queens. Dès le premier morceau de son premier album complet, ça se fait sentir. «iT» la laisse effectivement entendre se féliciter d’être devenue un homme: «Cause I won / I’m a man now / Cause I’ve got iT / I’m a man now».

Très saccadé et souvent dans un style plutôt parlé, peu de mélodies vocales présentes sur l’opus ne sont vraiment fluides. Sur fond de rythmes programmés et de synthétiseurs omniprésents, mais aussi de cordes et de piano, parfois, l’interprète mélange de plus le français et l’anglais, ce qui ne la sert pas toujours tout à fait. Sur «Paradis Perdus», une reprise du chanteur français Christophe, elle reprend d’ailleurs le refrain de la pièce «Heartless» de Kanye West, dans un anglais qui laisse plutôt à entendre quelque chose comme «Holess».

Pourtant, la langue de Shakespeare colle sans contredis mieux à ses ballades électro-pop que le français, dont les sonorités sont moins évidentes pour répéter les dernières syllabes des mots en fin de phrase. «Souffle saccadé / Voilà qui laisse deviner que tout se décide, cide, cide» est en effet nettement moins fluide que «Here’s my station / But if you say just one word i’ll stay with you, ou ou» («Saint Claude»).

Qu’à cela ne tienne, l’album Chaleur humaine nous transporte dans plusieurs univers d’un morceau à l’autre («Science Fiction» laisse entendre quelques lignes en italien, alors que «Ugly-Pretty» comprend un monologue parlé traitant de pénétration) et nous laisse découvrir des ambiances tantôt RnB, tantôt purement électroniques, mais souvent aux textes très personnels, comme c’est le cas sur «Nuit 17 à 52», une pièce piano-voix à propos de l’effondrement d’une relation de couple.

Si, en spectacle, son projet mêle musique, performance, vidéo, dessin et photographie, il n’est évidemment pas aisé de saisir la richesse de son art sur disque. Néanmoins, les interprétations sont senties et les sonorités électroniques, de même que les mélodies, sont assez entraînantes pour capter l’attention et donner l’envie de connaître davantage cette artiste pour le moins originale.

L’album «Chaleur humaine» de Christine and the Queens est en magasin depuis le 8 juillet.

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