«Dans la peau de...» Seb Ruban, réalisateur musical – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Seb Ruban, réalisateur musical

«Dans la peau de…» Seb Ruban, réalisateur musical

«Ça m'a toujours habité de manipuler la musique et les sons»

Publié le 12 octobre 2018 par Éric Dumais

Crédit photo : Carole Facal

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d'en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur de se glisser dans sa peau, l'espace d'un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Sébastien Blais-Montpetit, alias Seb Ruban, as de la réalisation musicale à Montréal.

1. Sébastien, tu fais de la réalisation musicale depuis une quinzaine d’années. Parle-nous un peu de ton parcours professionnel, qu’on en apprenne plus sur toi.

«J’ai fait beaucoup de choses depuis 15 ans. J’ai travaillé comme technicien de scène, j’ai été directeur technique de la Société des Arts Technologiques (SAT), fait de la tournée aux quatre coins du monde comme sonorisateur avec Karkwa, Patrick Watson, Dobacaracol, Plaster et comme guitariste avec DJ Champion. J’ai réalisé une bonne cinquantaine d’albums et mixé des centaines de chansons dans les dernières années. J’adore mon métier!»

2. À quel moment de ta vie as-tu décidé de te lancer dans la réalisation musicale et quel a été le déclic, en fait?

«Depuis le secondaire, je crois. À cette époque, j’avais un groupe avec mon frère et des amis. J’étais responsable d’enregistrer nos démos, de faire des genres d’arrangements et de trouver des sons cool pour nos guitares, etc.»

«Ça m’a toujours habité de manipuler la musique et les sons. L’évènement marquant est probablement lorsque j’ai appris l’existence de Georges Martin, le “5e Beatles” comme disait mon père. Là, je me suis dit: “C’est ça, c’est ça que je veux faire plus tard!”. Je devais avoir 12-13 ans.»

3. À quoi ressemble une journée typique dans le studio de Seb Ruban? Partage-nous ton horaire, tes petites habitudes, tes tâches.

«Une journée typique… c’est difficile de généraliser. En gros, je me lève à 7 h. J’ai le luxe d’avoir le studio dans mon immeuble. Donc, après la routine familiale matinale, je descends au studio vers 8 h 30. Souvent, je vais écouter de la musique. Les nouveautés sur Spotify ou des classiques en vinyle, selon sur quoi je travaille en ce moment ou la vibe que j’ai. Majoritairement du hip-hop, du reggae et du Frank Ocean…»

«Ensuite, au travail!!! Préparation de sessions, retouches de mixes, composition de refrains, beatmaking, alouette! Ça dépend vraiment avec qui et sur quoi je travaille. Je dirais que dans le moment, je passe 80 % de mon travail à mixer des tounes. Alaclair Ensemble, Yes Mccan, Yen Dough, Foxtrott, Gustafson, Random Recipe, les Sœurs Boulay, Jason Bajada… Mais, vraiment, ça dépend des mois! Parfois, je fais aussi de la musique de jeu vidéo et de la musique de film.»

4. On a su en zyeutant ta page Instagram entre autres que tu as travaillé en réalisation et en mixage avec des artistes tels que Caracol, Tilda, Foxtrott, Alaclair ensemble et CRi. Peux-tu nous jaser brièvement, pour chacun, quel a été le défi à relever?

«Pour Caracol, j’ai passé deux ans à travailler en production sur un album très ambitieux, en collaboration avec Joey Waronker de Los Angeles (batteur de Beck) sur des chansons pop.  Il fallait trouver l’équilibre entre ce nouveau son et la vibe de Caracol. L’album sort le 2 novembre, il est vraiment excellent.»

 «Tilda est arrivée avec un EP de chansons déjà produites, le défi était de prendre les choses là où elles étaient rendues et d’arriver à donner un “lift” sans dénaturer ce qui avait déjà été fait. C’est une sortie prometteuse à surveiller cet automne!»

«Foxtrott, j’ai mixé son album. Le défi était de trouver comment améliorer le son tout en respectant l’équilibre de pré-mix fait par Marie-Hélène (et qui était déjà excellent). C’est une artiste que je respecte énormément, ça a été un honneur de donner la touche finale à ses productions.»

«Pour Alaclair, j’ai mixé l’album. V Looper m’a contacté parce qu’il aimait beaucoup mon travail sur Brown et Toast Dawg. J’écoute beaucoup de hip-hop, nous avions les mêmes influences, les mêmes références, c’était un vrai plaisir de travailler ensemble. Le plus gros défi a été de mixer quatorze chansons en trois jours!»

«Avec CRi, comme pour la majorité des artistes avec qui je travaille, la production était déjà quasi finale, mon travail a été tout en subtilité et en finesse, pour respecter et rehausser les qualités exceptionnelles de ce beatmaker que j’admire beaucoup.»

5. On jase là. Quels sont les cinq albums, tous genres confondus, locaux comme internationaux, que tu aurais rêvé de réaliser et peux-tu nous dire pourquoi?

«D’abord, Electric Circus de Common, pour être avec Questlove, D’Angelo, Jay D, dans le même studio que tous ces gens-là et les voir travailler.»

«Aussi, Bitches Brew de Miles Davis, pour avoir à couper des tapes de musiciens légendaires, faire des montages sur bandes avec les méthodes d’antan, de la matière complètement hallucinante.»

«Lovers Rock de Sade, juste pour qu’elle me chante “King of Sorrow” live en studio!»

«Ensuite, Africa Unite de Bob Marley… Pour faire ma propre version, mon mix original de “Jammin”!»

«Et enfin, What’s Going On de Marvin Gaye, pour voir si c’est vrai que James Jamieson a fait sa track de basse, couché sur le dos, saoul mort dans le studio.»

Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…

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