«Divenire» de Ludovico Einaudi: critique d’une perle rare – Bible urbaine

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«Divenire» de Ludovico Einaudi: critique d’une perle rare

«Divenire» de Ludovico Einaudi: critique d’une perle rare

Publié le 11 octobre 2011 par Éric Dumais

Vendu à plus de 300 000 exemplaires, l’album «Divenire» du célèbre compositeur et pianiste italien Ludovico Einaudi va paraître en magasin au Canada dès le 25 octobre. Véritable charme classique aux sonorités cinématographiques, l’album, sorti en Europe en 2007, a déjà été certifié disque d’or en Italie et au Royaume-Uni, et ce, peu de temps après sa parution.

La musique dans le sang

Ludovico Einaudi, originaire de Turin en Italie, a développé dès son jeune âge une grande passion pour les compositeurs classiques. Alors qu’il n’était qu’un bambin, sa mère lui jouait de douces mélodies au piano, et c’est ainsi qu’il est tombé en amour avec le répertoire classique. C’est seulement à l’adolescence qu’il a exploré plus largement d’autres genres musicaux, en écoutant notamment de la pop et du rock. Ludovico Einaudi a ensuite étudié la musique dans des écoles prestigieuses, et il a même été l’élève de Luciano Berio, l’un des plus grands compositeurs classiques de la période de l’après-guerre.

Une musique éclectique

«Divenire» est probablement l’un des albums classiques contemporains les plus marquants et accessibles de sa catégorie. Aussi talentueux que les grands André Rieu et André Gagnon, Ludovico Einaudi  peut être sans nul doute  considéré comme l’un des plus grands compositeurs classiques de sa génération. Le style du compositeur italien, à savoir la légèreté de son doigté pianistique, ressemble de près à celui du multi-instrumentiste Yann Tiersen, l’un de nos voisins d’outre-mer, qui nous a complètement ébloui et charmé en 2001 suite à la parution de sa bande originale du film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet.

La musique de l’Italien comporte plusieurs ressemblances avec celle du Français, surtout au niveau du sentiment mélancolique qui se dégage des mélodies au piano, qui n’est pas sans rappeler certaines ballades, valses et nocturnes du pianiste polonais Frédéric Chopin, avec des échos aux mélodies plus ambiantes de Philip Glass et Steve Reich. La nouveauté avec Ludovico Einaudi, c’est qu’il a mis de l’avant-plan son amour éclectique pour la musique, en intégrant à ses mélodies de doux arrangements électroniques, des instruments du monde, dont l’instrument malien et la kora, ainsi que des transformations sonores éclatées et des boucles de piano acoustique d’un charme divin.

Un concept original

Le titre italien «Divenir» se traduit en français par l’expression «pour devenir». Einaudi, pour traduire tout en musique ce concept du «devenir», s’est inspiré d’un extrait d’Héraclite du célèbre philosophe grec Éphèse:

«Vous ne pouvez pas être dans le même courant deux fois. Lorsque vous entrez dans le flot, de nouvelles eaux coulent toujours sur vous.»

Il en est de même avec l’album «Divenire». En effet, les mélodies se chevauchent, s’enchaînent sans jamais se bousculer, et, comme les vagues incessantes d’un flot, elles sont constamment en état de mouvements et de changements. C’est la justesse du doigté pianistique du compositeur qui traduit, de fait, les nombreuses intensités dramatiques, sans oublier l’apport des textures électroniques qui apportent une couche supplémentaire aux différentes mélodies.

En somme, «Divenire» est un album qui va plaîre autant aux jeunes adolescents qu’aux férus de musique classique. L’album est d’un charme fou, d’une intensité à donner la chair de poule, bref, un véritable chef-d’œuvre de la musique classique contemporaine. À écouter une journée pluvieuse d’automne, le regard tourné vers l’extérieur, une tasse de café chaud à la main.

*Pour lire notre critique de son tout nouvel album, In a Time Lapse, clique ici et pour avoir un aperçu de son passage au Oscar Peterson Hall, rendez-vous ici!

Un concert au Oscar Peterson Hall

Ludovico Einaudi sera de passage dans la métropole le samedi 12 novembre prochain dès 19h au Oscar Peterson Hall de l’Université Concordia. Le compositeur italien sera seul sur scène, accompagné uniquement de son piano et de son talent de virtuose. Les billets sont présentement en vente au coût de 36,15$ chacun plus les frais de manutention (4,30$). Pour plus d’information, visitez le site Admission au www.admission.com.

Appréciation générale: *****

Crédit photo: Oliver Mark

Écrit par: Éric Dumais

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