Entrevue avec Julie Aubé des Hay Babies pour Montréal en Lumière 2017 – Bible urbaine

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Entrevue avec Julie Aubé des Hay Babies pour Montréal en Lumière 2017

Entrevue avec Julie Aubé des Hay Babies pour Montréal en Lumière 2017

Voyage dans la 4ième dimension

Publié le 5 décembre 2016 par Alyssia Duval

Crédit photo : Simone Records

Après avoir conquis les mélomanes d’un océan à l’autre grâce à leur album folk My Homesick Heart, puis s’être retirées de la scène pendant toute une année pour se consacrer à d’autres projets personnels, le trio néo-brunswickois Les Hay Babies est de retour avec un nouvel opus audacieux aux sonorités réinventées à saveur rock rétro. Histoire de percer les origines étonnantes de cet album au titre mystique, nous avons eu l'occasion d'en jaser avec une Julie Aubé à l’enthousiasme contagieux.

Fêtant tout juste le cinquième anniversaire du groupe, Vivianne Roy, Katrine Noël et Julie Aubé ont choisi de le faire renaître en troquant leurs banjos et ukulélés pour des guitares électriques et un synthétiseur. «On a tout le temps aimé le folk, mais on ne s’est jamais dit qu’on serait un folk band pour toujours. On a fait un album, puis un deuxième, et on s’est dit qu’on avait vraiment envie d’aller vers le rock. On a toujours évolué vers ça.»

Lancé officiellement il y a un peu plus d’un mois, ce deuxième long jeu intitulé La 4ème dimension (version longue) représente un virage insoupçonné mais dangereusement accrocheur pour Les Hay Babies, qui affirment ne jamais s’être trop inquiétées de la réaction de leurs fans. «On se disait plutôt que c’était aussi notre vie à nous. Si on se répétait et qu’on faisait la même musique chaque année, sur chaque album, notre artiste intérieure ne serait pas satisfaite. On est là pour créer, et c’est ça qu’on a créé cette fois-ci. C’est un style assez particulier – on n’est pas les seules à faire ce genre de rock là non plus – mais je pense que nos fans étaient simplement contents d’avoir un nouvel album à écouter!»

Composés en quasi-huis clos dans un chalet de Rawdon à l’hiver dernier, pas moins de treize nouveaux morceaux constituent cet album aux influences 70’s et 80’s bien assumées, quoique toujours seyantes à la personnalité éclatante de ses trois créatrices. «Dans les derniers cinq ans, on a beaucoup tourné et on a fait beaucoup de salles. Notre album My Homesick Heart, on l’a vraiment joué souvent! Ça se prêtait donc bien au fait de prendre une pause, et ce temps off nous a permis de travailler sur le nouvel album. C’est vraiment weird! Avant de commencer à travailler dessus, on n’avait pas écrit de chansons ensemble depuis au moins deux ans.»

«On a donc commencé à écrire dans le chalet et ça ne finissait plus; c’est comme si on avait ouvert un robinet. Puis on se disait: «Voyons donc, on est ben bonnes à écrire des tunes ensemble!» C’est pour ça qu’on est un band.»

Mais que se cache-t-il derrière la signature délicieusement kitsch de ce nouvel album? Les amateurs de culture lo-fi les plus zélés auront certainement fait le rapprochement: La 4ème dimension (version longue) est aussi le titre d’un film amateur réalisé en 1985 par un certain Rogers Normandin, véritable icône du navet devenu célèbre pour toutes les mauvaises raisons après un passage remarqué (et franchement hallucinant) à l’émission de Denis Lévesque en 2007.

«Katrine a trouvé ça par hasard sur le web. Elle a vu ça et nous a dit que ce film, c’est la vie, et qu’il fallait absolument le regarder. Au total, avec le band et notre réalisateur, je crois qu’on l’a regardé une dizaine de fois en une semaine. On dirait qu’à chaque fois, on explorait quelque chose d’encore plus bizarre. On n’arrêtait pas de citer le film et de se dire: «Y’a rien de trop weird, parce qu’on est dans la quatrième dimension!» Et c’est devenu le thème de tout ce qu’on faisait. On est vraiment fans, et l’album est exactement inspiré du film.»

Avis aux curieux, l’intégrale de cette pépite nullissime (mais hilarante) du cinéma québécois est disponible en visionnement sur YouTube…

Pour couronner le tout, le trio a fait appel à l’artiste montréalais Martin Lachapelle pour créer une couverture d’album digne de ce nom. «On était en tournée et notre maison de disques nous a écrit pour dire qu’on avait besoin d’une nouvelle photo de promo. On ne savait pas trop quoi faire, parce qu’on n’était même pas à Moncton, alors on s’est dit: Pourquoi on n’irait pas au studio de photo chez Wal-Mart? On a été le faire à Saskatoon, parce que c’est là qu’on était à ce moment, on s’est habillées 70’s et on a dit à l’employé du Wal-Mart de nous laisser faire et de juste prendre les photos. On avait une idée de ce qu’on voulait, et on a vraiment trop aimé le résultat. Après, on a dit à Martin de regarder le film et nos photos, et c’est ce que ça a donné!»

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La (très attendue) rentrée montréalaise des Hay Babies aura lieu au Club Soda à l’occasion de la 18e édition du festival Montréal en Lumière, avec le bluesman néo-écossais Garrett Mason en première partie. «Ça sera un spectacle rock avec beaucoup de guitare électrique. Dernièrement, dans certains shows, je n’ai même pas apporté mon banjo. Je pense qu’on va jouer de nos vieilles chansons, mais peut-être pas beaucoup, parce que notre nouvel album est tellement long! C’est plus comme un concept que nos spectacles d’avant.»

Alors, à quoi ressemble cette fameuse quatrième dimension pour Les Hay Babies? Après mûre réflexion et consultation avec ses consœurs, Julie Aubé ne la décrira finalement qu’en un seul mot: «Notre quatrième dimension à nous, elle est juste invraisemblable!»

Les Hay Babies seront en spectacle lors du festival Montréal en Lumière le 24 février 2017 au Club Soda. Pour plus d’information, visitez le site officiel de l’évènement. L’album «La 4ème dimension (version longue)» est disponible chez votre disquaire ou sur la page Bandcamp du groupe.

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