Nick Cave and The Bad Seeds en spectacle au Métropolis en mai 2017 – Bible urbaine

Musique

Nick Cave and The Bad Seeds en spectacle au Métropolis en mai 2017

Nick Cave and The Bad Seeds en spectacle au Métropolis en mai 2017

Les moments les plus marquants de la carrière du célèbre Australien

Publié le 19 mars 2017 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Bad Seed Ltd.

Le mystérieux chanteur et ses Bad Seeds ont réussi à se créer un auditoire fidèle grâce à leur rock taciturne influencé par le blues. Par contre, c’est le personnage, c’est-à-dire Cave lui-même, avec son aura et ses paroles, qui ont hypnotisé les mélomanes. Puisque Nick Cave and The Bad Seeds offriront un concert à Montréal le lundi 29 mai au Métropolis, profitons de l'occasion pour revisiter ensemble quelques-uns des moments les plus marquants de la carrière du célèbre Australien.

En 1977, il forma avec Mick Harvey un groupe punk nommé The Boys Next Door, qui changera de nom pour devenir The Birthday Party, en 1980.

La formation déménagea en Angleterre, dans l’espoir de percer. Des tensions internes dues à une consommation excessive (de la part de Cave, entre autres) mirent un terme à cette aventure. Cependant, Harvey et Cave étaient destinés à créer de la musique ensemble, c’est ainsi que Nick Cave and The Bad Seeds vit le jour en 1983. Cependant, en 2009, Mick Harvey quitta la formation. Celle-ci continua sans lui.

Seize disques et une multitude de projets plus tard (dont Grinderman, des scénarios et des nouvelles), Nick Cave est devenu un artiste culte, apprécié autant pour sa voix de crooner que ses superbes paroles.

Les grands duos de Nick Cave

Cave souhaitait écrire une chanson pour Kylie Minogue depuis quelques années quand il réussit, finalement, à composer «Where The Wild Roses Grow», une pièce qu’il jugeait à la hauteur de sa comparse australienne.

S’inspirant d’un vieux morceau traditionnel («Down in the Willow Garden») qui relate l’histoire d’un homme qui empoisonne sa belle, la poignarde et d’effacer les traces du meurtre en confiant à la rivière le corps mutilé de son amoureuse. Ce titre est devenu un grand succès et a permis à Minogue de présenter une nouvelle facette de sa personnalité auprès des critiques qui la considérait uniquement comme une chanteuse pop sans grande profondeur.

Ce fut également l’occasion pour Cave de rejoindre un public plus vaste.

La chanson «Henry Lee» et la relation amoureuse subséquente entre PJ Harvey et Nick Cave semblent, désormais, appartenir à l’histoire de la musique… Devenue mythique, la mélancolie enchanteresse et destructrice de la pièce est désarmante. Les paroles sont tristes et sombres, mais c’est le timbre de la voix d’Harvey qui confère une atmosphère quasi tragique à la chanson. La voix grave de Cave se marie à la perfection à celle de la Britannique. Malgré la noirceur de la chanson, le rythme est captivant, telle une valse.

Cependant, la chimie entre les deux musiciens a éclipsé la chanson. Nous pouvons observer celle-ci lorsqu’ils interprètent la chanson ensemble sur scène. Cependant, elle crève l’écran dans cette vidéo, réalisée en une seule prise. Le tournage fut, selon Nick Cave, le moment où ils tombèrent en amour. Une relation de laquelle on ne sait que peu de chose; c’est Harvey qui rompit avec Cave, les deux semblaient très amoureux et la peine qu’ils éprouvèrent fut canalisée dans leurs albums respectifs: Is This Desire? (1998) et The Boatman’s Call (1997).

Dieu et la Bible

Bien que Nick Cave ne soit pas nécessairement pratiquant, se contentant d’affirmer simplement qu’il croit dans un dieu, et ce, malgré la religion, le christianisme a constitué, et constitue encore, une grande source d’inspiration pour cet artiste qui aime explorer la notion du bien et du mal.

En fait, il a même affirmé, dans une entrevue après de The Guardian, que l’on peut séparer sa carrière en deux périodes: les années 70 et 80 sont influencées par l’Ancien Testament (ce qui correspondait à sa vision glauque de l’époque) tandis que depuis les années 90, il puise son inspiration dans le Nouveau Testament.

Notons également que Cave est devenu père en 1991, ce qui contribua à développer un sentiment plus favorable, voire chaleureux, par rapport à son style d’écriture. Cependant, il ne faut pas se méprendre: l’amour, la violence et la mort sont des thèmes qui sont toujours aussi présents.

Nick Cave et ses héros

La Bible a toujours été une source d’inspiration pour Cave. En ce sens, il partage certaines similarités avec deux de ses héros; Leonard Cohen et Johnny Cash.

L’homme en noir a même repris la chanson «The Mercy Seat», qui fait un parallèle entre le trône de Dieu et la chaise électrique. De plus, le refrain y est répété quinze fois, tel un chapelet. Lorsque l’on écoute ce titre, il semble tout à fait naturel que l’homme en noir ait voulu se l’approprier. Par ailleurs, l’Australien a découvert, en tentant de chanter les chansons de Cash pour lui-même, son propre ton, qu’il qualifie de fluide et décontracté. Birthday Party était davantage post punk, et Nick Cave criait davantage qu’il ne chantait, mais lorsque The Bad Seeds prit forme, il constata qu’il pouvait utiliser ce fameux ton, ce qui lui procura une plus grande liberté sur le plan musical.

Quant à Cohen, le chanteur ténébreux a souvent exprimé son admiration pour l’homme à la voix d’or. Ayant découvert Songs of Love and Hate grâce à un ami alors qu’il était encore jeune, Cave y vit un modèle pour son indépendance musicale. Il trouva la tristesse de Cohen inspirante et énergisante. Il a d’ailleurs repris «I’m Your Man», «Suzanne», «Tower Of Song» et «Avalanche». De plus, il ne croit pas que la musique du poète soit dépressive, qu’il s’agit d’un mythe.

La Mort

Nick Cave a perdu deux proches très importants dans sa vie, et ce, de façon très dramatique. Alors qu’il avait 19 ans, son père meurt, victime d’un accident de voiture. Ce dernier a insufflé l’amour de la littérature et de l’écriture, auprès de Cave. Ce fut salutaire; égaré, il trouva un certain réconfort et un sens à sa vie en écrivant, les mots étaient des bouées de sauvetage. En 2015, l’un de ses fils, Arthur, tomba en bas d’une falaise et succomba à ses blessures, il avait 15 ans.

Il écrivit une partie de l’album Skeleton Tree (2016) en pensant à son fils (la composition était déjà entamée, et ce, avant cette tragédie). Cette offrande est celle qui a connu le plus grand succès commercial de la carrière des Bad Seeds. Nick Cave a également abordé la perte de son fils par le biais du documentaire One More Time with Feeling (2016).

Nick Cave and The Bad Seeds seront en spectacle à Montréal le 29 mai au Métropolis. Aucune première partie n’est annoncée pour le moment. Les billets sont présentement en vente.

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