«Oui mais non», le premier album d’Ariane Zita – Bible urbaine

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«Oui mais non», le premier album d’Ariane Zita

«Oui mais non», le premier album d’Ariane Zita

Embrasser la dualité sans hésitation

Publié le 2 novembre 2015 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Music Mansion Records

D’un premier EP entièrement en anglais lancé en 2012 à un album complet dans un français qui laisse transparaître une belle poésie contemporaine bien de chez nous, Ariane Zita a fait bien du chemin. Signée chez Music Mansion Records, la jeune auteure-compositrice-interprète lançait, le 30 octobre dernier, Oui mais non, un opus qui témoigne d’une belle maturité et d’une belle authenticité, auquel on a simplement envie de dire «oui».

La pop que propose Ariane Zita est tantôt douce, tantôt un peu plus rythmée, mais toujours très accessible. Sans être trop commerciales, ses mélodies sauront très certainement plaire à un large public, de la délicate pièce d’ouverture «Tout l’été», qui est étonnamment très calme et posée pour une chanson à propos d’un amour d’été qui s’est mal terminé, jusqu’au dernier morceau, «Tough Love», en formule piano-voix qui démontre une belle fragilité.

On sent que l’artiste a pris du recul pour écrire certaines chansons: les messages et les images divulgués sont francs et ses textes sont aussi matures que sa voix malgré son timbre clair. Il faut une certaine sagesse pour reconnaître que «J’ai beaucoup de route à marcher avant d’être aussi forte que toi» («Le printemps n’existe pas»), l’une des strophes les plus lumineuses de cette chanson, qui nous plonge dans une sombre mélancolie en traitant de la mort (mais de très jolie façon).

Il y a inévitablement beaucoup de douceur sur Oui mais non, notamment sur la chanson d’amour «Émile Nelligan» ou sur «IV», qui étonne d’abord avec ses sonorités plus électroniques et artificielles, ses synthétiseurs et sa voix plus voilée, mais qui se révèle finalement être très sensible. Toutefois, le morceau le plus intime est sans doute le superbe «Drunk», qui propose de belles nuances dans la voix de Zita, pas toujours parfaites, mais tellement authentiques, sur fond de musique épurée.

Ariane Zita en prestation intime au Café des chats.

Ariane Zita en prestation intime au Café des chats.

On aime malgré tout se laisser entraîner par des rythmes un peu plus dynamiques et on est aussi servis sur ce disque, qui propose une belle palette d’ambiances. Le premier extrait radio, «Soyons sauvages», est certainement la chanson aux sonorités les plus joyeuses et à la mélodie la plus accrocheuse. Son refrain en anglais est une belle reprise de sa chanson «Six Years Old», parue sur le EP de 2012, qui s’insère étrangement à merveille dans le morceau dansant. La chanson-titre «Oui mais non» fait aussi partie des plus énergiques et devient rapidement l’une des préférées de l’opus.

Il ne faudrait pas passer sous silence la sensible «Fantôme», qui se présente d’abord rythmée grâce à la batterie régulière, avec de belles touches de claviers (très présents tout au long du disque), mais qui se dévoile plutôt comme un très, très beau morceau qui témoigne d’une certaine vulnérabilité, avec une grande maîtrise (aussi vocale, avec quelques envolées en voix de tête). D’ailleurs, dans ce registre et particulièrement sur «Tough Love», la voix d’Ariane Zita n’est pas totalement étrangère à celle de Chloé Lacasse, même si plus aiguë encore.

L’écoute de Oui mais non est fluide, tant et si bien qu’on se surprend, au bout des dix compositions originales, à se demander si elles ont bel et bien toutes joué. Ça fait déjà 38 minutes, vraiment? Bien, c’était agréable, recommençons tout de suite.

Oui mais non est le premier album d’Ariane Zita. Il est paru le 30 octobre sous étiquette Music Mansion Records. Son lancement aura lieu à Montréal ce soir au Bar Le Ritz PDB dès 17h. Consultez l’évènement Facebook au www.facebook.com/arianezita.

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