«Séances de remue-méninges» avec Mélodie Spear, Guillaume Bordel et Embo/phlébite aux Francouvertes 2020 – Bible urbaine

Musique

«Séances de remue-méninges» avec Mélodie Spear, Guillaume Bordel et Embo/phlébite aux Francouvertes 2020

«Séances de remue-méninges» avec Mélodie Spear, Guillaume Bordel et Embo/phlébite aux Francouvertes 2020

Le 17 février, ça va chauffer sur la scène du Cabaret Lion d'Or!

Publié le 13 février 2020 par Éric Dumais

Crédit photo : Émilie Tremblay (Mélodie Spear), Shown Morin (Guillaume Bordel), Dominique Rivard (Embo/phlébite)

À l'occasion de la 24e édition du concours-vitrine Les Francouvertes, présenté par Sirius XM durant neuf semaines jusqu'au 4 mai 2020, nous avions envie de nous amuser un peu! C'est pourquoi nous avons demandé à trois artistes et groupes de la cohorte d'écouter attentivement un morceau choisi d’un autre participant de leur soir de préliminaires (17 février) pour qu'ils notent sur papier toutes, toutes, toutes les impressions qui leur passent par la tête. Leur mission: expliquer les raisons pour lesquelles ils représentent de francs adversaires! Visiblement, ils se sont lâchés lousses...!

Mélodie Spear en séance de remue-méninges sur… «Loner» de Guillaume Bordel

Pétillante, extravagante et énergétique, voilà trois mots (source: sa page Facebook), qui décrivent à la perfection cette jeune femme de Québec, née en 1997. Du haut de ses 23 ans, Mlle Spear, à ne pas confondre avec Spears!, a des petits traits communs avec Chloé Sainte-Marie, surtout au niveau de la chevelure flamboyante qui en dit certainement long sur sa personnalité! En tous les cas, on peut dire que Mélodie Spear, à l’instar des Mini-Wheats, a un côté blé entier (Leonard Cohen) et un côté givré (Courtney Love). Elle peut attendrir et rugir sans qu’on s’y attende. Elle est aussi imprévisible qu’un félin, quoi.

Sans plus attendre, voici ce qu’elle a pensé de la pièce «Loner» de Guillaume Bordel!

«Allô. Ah ben, ils sont rusés comme des renards à la Bible urbaine! Déjà qu’on doit faire le show du 17 fév., y’ont en plus réussi à nous faire écrire notre propre article, ces ratoureux rédacteurs. Chapeau. En tant que personne paresseuse avec un DEC en procrastination appliquée, ils m’inspirent, ces bibleux. Sur ce, laissez-moi vous entraîner dans une minutieuse analyse littéraire digne du cours Littérature québécoise – 601-103-MQ. J’ai bien mentionné le 103 (et non le 101 ou le 102), puisqu’il fait bien dans le québecois, ce cher Bordel.»

«Et tututu du Québecois de St-Titien, mesdames et messieurs! Perso, j’adore son approche complètement décomplexée de la langue qui, jointe à sa sensible imagerie de métaphore, nous offre un touchant portrait du malaise de vivre. La chanson est parsemée d’images vives décrivant des sensations d’inconfort qui conduisent toutes au refrain de Guillaume: «Chu mal à l’aise comme un cou dans une corde». Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, si j’étais un cou dans une corde, je serais un petit peu plus que malaisé. Pourtant, je pense que lorsqu’on s’habitue au malaise de vivre, aux montagnes russes où «tout va bien jusqu’à temps que ça aille mal», on ne peut plus se permettre d’être choqué lorsque notre cou se retrouve dans ladite corde – figurative… la corde, là, hein, vous m’suivez?»

«C’est pourquoi, je dirais que cette chanson est une ode aux pensées grises, pas noires et certainement pas blanches non plus, mais à cet entre-deux, à un profond sentiment de décalage qui nous habite tous depuis la nuit des temps (avec une formule de même, je vais te nailer ça, cette analyse).»

«Parlons de la réalisation maintenant. Moi, je suis une fan de la réal de Dany Placard. Bon. Maintenant que c’est dit, laissez-moi lancer des fleurs à Dany et à Guillaume, qui ont vraiment réussi à traduire l’étrange décalage, la dualité entre le fait d’être très chill, et en même temps de ne pas feeler pentoute, dans la réalisation. Des synth relax, un beat qui résonne comme une rengaine, et un tout qui aboutit à une chute psychédélique.»

«J’ai hâte de voir ça en live mon beau Guillaume! En conclusion, j’espère que vous me donnez tous mes points pour mon sujet amené-posé-divisé, mon utilisation limitée des anglicismes, mon objectivité des plus professionnelles, et mon respect du nombre de mots demandés (allô Bible urbaine).»

«J’en profite pour lancer à tous que je suis également tuteuse de français et que, si vous avez besoin d’aide, callez-moi.»

…En passant, Mélodie, «tuteuse», ça n’existe pas pentoute (c’est notre petit revanche…;-))

Guillaume Bordel en séance de remue-méninges sur… «Olivia» d’Embo/phlébite

On l’avoue, on a dû googler le mot Hérouxville (source: Wikipédia) pour savoir où avait grandi ce cher Guillaume Bordel. Pour votre information, parce qu’on aime ça vous cultiver, c’est une municipalité de paroisse de Québec qui existe bel et bien, et leur maire s’appelle Bernard Thompson! Mais revenons-en à nos moutons, ou plutôt à notre mouton. Guillaume Bordel, avec ses airs de Jimmy Hunt (mais pas tant le Jimmy Hunt de Chocolat, plus le Jimmy Hunt solo), a eu le déclic d’écrire des chansons avant même de savoir bien écrire. Depuis ses 15 ans, et une crise d’adolescence plus tard, il a réussi à construire un univers où il jongle habilement entre le folk décalé et la pop éméchée, avec une pincée de grunge qui le rapproche un peu du Jimmy Hunt de Chocolat, à bien y penser…

Prêt à l’entendre parler de la chanson «Olivia» d’Embo/phlébite? C’est parti!

«Allô, bonjour! Premièrement, c’est un méchant bon groupe de musique (merci aux Francouvertes de m’avoir fait découvrir ça).»

«Les tones de guitare sont juste trop cool. Cette toune est tout sauf prévisible. Avec ses dynamiques différentes, on a l’impression d’être dans un taxi à Montréal avec un chauffeur qui va vite, mais qui fait quand même ses lumières. La prosodie et la mélodie vocale sont vraiment intéressantes.»

«Ma première impression à propos de la fin punk a été: «Ben voyons donc, comment je fais pour juste écouter ça normalement sans me pitcher partout pis casser ma table de salon?» Mon bout préféré est la pièce en entier, car le début pourrait se retrouver sur la même playlist que du Philémon Cimon, et la fin serait digne de faire slammer les punks du Turbo Haüs.»

«Le génie là-dedans, c’est qu’ils ont tout fait entrer ça en dedans de 2 minutes et 09 secondes!»

Embo/phlébite en séance de remue-méninges sur… «Ana» de Mélodie Spear

C’est quand même vrai qu’on a cette bizarre d’impression d’entendre le nom d’une maladie incurable quand on prononce Embo/phlébite, ce groupe né entre les murs d’un sous-sol lavallois chez la maman de l’un des musiciens. Formé de Raphaël Léveillé, Gabriel Lapierre, Agathe Dupéré, Naomie Delorimier et Charles Marsolais Ricard, la formation, qui ne fait pas que flirter avec la musique rock expérimental, elle l’a séduite, elle l’a faite sienne même!, fait de la musique claire obscure, «par du monde élevé par la télé dans des centres d’achats». Évidemment, vous vous doutez, avec une telle éducation, ça a donné de drôles de bibittes. N’oubliez pas d’enfilez vos habits anti-coronavirus si vous venez les voir live sur scène, sait-on jamais.

Roulement de tambour… voici ce qu’ils ont pensé de la pièce «Ana» de Mélodie Spear!

«Tout d’abord, bonjour tout le monde.»

«Heumm, alors, donc, «Ana» de Mélodie Spear! Comme on dit dans le métier de la musique, grosse toune, grosse toune! Après 4 secondes, ça nous replonge en secondaire 3 quand on écoutait Elliot Smith et Blonde Redhead dans l’autobus de récup à 7 h du matin. Ce sont des années où on se trouve des amies pour la vie dans la musique et on pense que cette chanson se prête vraiment bien à l’exercice.»

«On aurait certainement fait une place à Ana à côté de nous dans le bus, chacun un écouteur. En même temps, on dirait qu’elle est plus du genre à s’asseoir toute seule dans le fond du bus avec des super grosses lunettes de soleil pis une cigarette sur chaque oreille. Un moment donné, on y aurait demander une touille, pis elle nous aurait fait un tit fuck you en souriant, mettons.»

«Très hâte de voir sur scène. On imagine un set-up avec genre quatorze guitares, trois basses pis deux drummeurs. Mélodie, elle est un peu en train de flotter dans les airs, puis elle lance des éclairs avec ses yeux direct dans le cœur des juges. Un truc simple normal, là.»

Le lundi 17 février prochain dès 20 h, c’est l’occasion, pour vous, de venir encourager tout ce beau monde et de leur prouver que la belle musique qu’ils font vaut la peine d’être écoutée et encouragée. Inscrivez-vous à l’évènement Facebook en cliquant ici et invitez donc vos amis! Fun garanti.

*Cet article a été produit en collaboration avec Les Francouvertes.

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